À la mi-décembre, le climat sera à nouveau en tête de l’ordre du jour du sommet européen de Bruxelles. Un an après notre action emblématique durant laquelle nous y avions « mis le feu », le siège du Conseil européen promet de chauffer à nouveau. Le niveau d’ambition pour 2030 doit augmenter fortement, mais plusieurs pays tels que la Pologne, la Hongrie et la Belgique se font encore prier. C’est pourquoi nous envisageons des actions dès la semaine prochaine pour faire monter la pression.

Pas de marchandage pour notre climat !
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2020 devait être l’année du climat, avec des objectifs climatiques européens plus ambitieux et, pour finir, un important sommet international, exactement cinq ans après l’accord de Paris sur le climat. Malheureusement, un petit virus en a décidé autrement. Le 12 décembre prochain, l’accord de Paris fera finalement l’objet d’une modeste fête d’anniversaire en ligne avec les vœux d’une volée de dirigeants mondiaux. Juste avant, les 10 et 11 décembre, le Premier ministre De Croo et ses collègues peuvent s’attendre à un débat houleux sur l’augmentation de l’ambition climatique européenne d’ici 2030. En effet, pour tenir les promesses de l’accord de Paris, l’objectif climatique doit être considérablement relevé.

Les États membres à l’affût de leviers et de failles

Bien que les scientifiques réclament depuis longtemps une réduction beaucoup plus rapide de nos émissions, les discussions sur le sujet s’accompagnent traditionnellement de querelles politiques et de tentatives de certains pays d’en retirer un maximum. Cette fois, le jeu promet d’être encore plus difficile. La Pologne et la Hongrie menacent même de faire capoter les négociations sur le climat (et celles sur les fonds de relance covid-19) si elles n’obtiennent pas ce qu’elles veulent sur d’autres questions.

D’autres pays cherchent également des moyens de se soustraire à leurs responsabilités. Ainsi, la proposition de la Commission européenne de gonfler artificiellement l’ambition climatique en y intégrant les puits de carbone comme les forêts et les océans. Or, plutôt que de compter sur des écosystèmes déjà vulnérables pour absorber nos émissions, nous devons avant tout réduire ces dernières de manière substantielle.

C’est le moment pour la Belgique de prendre position

Un tel marchandage pour notre climat est inacceptable ! Il est temps que le reste de l’Europe, y compris la Belgique, fasse savoir clairement que nous avons besoin d’une relance verte et d’objectifs climatiques forts et sans failles. Malgré la promesse figurant dans l’accord de coalition fédéral, on attend toujours un positionnement clair de notre pays. L’enjeu du sommet européen est pourtant crucial :

  • Le niveau d’ambition pour 2030 doit être considérablement relevé. Actuellement, une réduction de 40 % des émissions (par rapport à 1990) est prévue, mais le Parlement européen plaide résolument pour une réduction de 60 %, et les scientifiques souhaitent même une réduction d’au moins 65 % !
  • Une réduction purement théorique comme le proposent la Commission ou la France ne bénéficie pas au climat. Les dirigeants européens doivent opter pour une réduction pure et dure des émissions, sans recourir aux puits de carbone ou à d’autres astuces.
  • Il n’y a absolument aucune place pour conclure des accords donnant-donnant entre l’ambition climatique et d’autres questions cruciales telles que la protection de la démocratie, ou pour d’autres tentatives de chantage de la part de la Pologne et de la Hongrie.
  • Le système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE) ne doit pas non plus être étendu aux transports et aux bâtiments, comme le demande l’Allemagne. Les objectifs nationaux de ces secteurs doivent être maintenus, afin que les pays continuent à assumer leurs responsabilités.
  • L’énergie nucléaire n’est pas adaptée à la lutte contre le changement climatique, comme le prétendent la Slovaquie et la République tchèque. Si le sommet européen veut proposer des investissements spécifiques, ceux-ci doivent aller aux énergies renouvelables, à l’efficacité énergétique et à l’interconnexion.

L’action en faveur du climat est avant tout une opportunité

Il a fallu beaucoup insister, mais les dirigeants européens envisagent enfin un objectif climatique plus ambitieux pour 2030. Cependant, les propositions sur la table sont encore insuffisantes et le risque de dérobades reste élevé. Il est donc important que chaque pays, y compris la Belgique, joigne le geste à la parole et amène des projets ambitieux à la table du sommet européen et international. Les défis sont grands, mais les opportunités sont encore beaucoup plus grandes. Une politique climatique juste et ambitieuse ne profite pas seulement à l’environnement et à notre santé, mais crée aussi des emplois de qualité, une compétitivité plus saine et enfin, elle atténue les injustices. À moins que nous ne préférions figurer sur la liste des cancres en matière de climat, comme la Pologne et la Hongrie ?

Vous vous demandez ce que nous allons faire en début de semaine prochaine pour accroître la pression sur nos politiques ?

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