Dakar, Sénégal, 23 avril 2020. Le Ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime du Sénégal a demandé au Comité consultatif son avis pour l’attribution des licences de pêche à 54 navires d’origine chinoise et turque [1], dont certains sont impliqués dans la pêche INN dénoncée par Greenpeace [2].

« En attendant que les conséquences sociales et économiques dévastatrices du COVID-9 se manifestent,[3]. le Sénégal et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest doivent réserver leurs stocks de poissons pour la subsistance de leur population. Toute autorisation de nouveaux navires de pêche contribuerait á décimer les stocks et pourrait exposer des millions de personnes á l’insécurité alimentaire croissante », déclare Dr. Ibrahima Cissé, Responsable de la Campagne Océan à Greenpeace Afrique. « Les prix du poisson s’envolent et les stocks de poisson sont dans un état d’épuisement irréversible, dans un contexte de lutte contre une pandémie mondiale, nous devrions nous arrêter pour réécrire les règles de notre économie et redéfinir nos relations avec la nature », ajoute le Dr Cissé.

Le processus de demande de licence de pêche ajoute une pression sur les pêcheurs, les femmes transformatrices de poisson et toute une économie artisanale qui lutte déjà pour concurrencer les grandes entreprises de pêche et de farine et d’huile de poisson, dont les navires ont doublé leurs opérations dans les eaux sénégalaises depuis 2012[4]. En outre, ces dernières semaines, les communautés ont été confrontées à des difficultés encore plus grandes, avec les restrictions d’accès aux zones maritimes imposées par les mesures de confinement dues au COVID-19.

« La mauvaise gestion, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, et l’expansion de l’industrie de la farine et de l’huile de poisson entraînent la pauvreté, la migration clandestine et la disparition des pêcheurs en mer. La gestion des pêches nécessite un minimum de cohérence, la recherche d’autorisations de pêche dans les pays voisins pour les pêcheurs artisanaux est contradictoire avec l’octroi de licences à des navires étrangers pour les mêmes ressources. Le ministre de la pêche, Mr. Alioune Ndoye, doit respecter ses engagements internationaux et nationaux [4] et suivre les recommandations des scientifiques afin de donner la priorité d’accès aux ressources aux communautés côtières et donner une chance á la restauration des ressources », a conclu le Dr. Cissé.

Depuis 15 ans, Greenpeace Afrique fait campagne avec la société civile et d’autres organisations pour mettre fin à des décennies de surexploitation des stocks de poissons en Afrique de l’Ouest et de politiques inadéquates. L’année dernière, Greenpeace Afrique a également lancé une campagne pour mettre fin à l’expansion des usines de farine et d’huile de poisson qui ne sont pas durables sur les plans environnemental, économique et social au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie[6].

Contacts:

Dr. Ibrahima Cissé, Senior Ocean Campaign Manager Greenpeace Africa, Tel: 221 770998842, email: [email protected]

Tal Harris, International Communications Coordinator for Greenpeace Africa, Tel: +221 774 64 31 95, E-mail: [email protected]

Christina Koll, Communications Coordinator, Greenpeace International (for international media requests): Tel: +4528109021, E-mail:[email protected] 

Notes:

[1] According to senegalese ship owners association (GAIPES), 54 new applications for fishing licenses for Chinese and Turkish vessels have been submitted to the Senegalese Fishing Licensing Advisory Committee: http://xalimasn.com/lettre-ouverte-du-gaipes-a-monsieur-alioune-ndoye-ministre-des-peches-et-de-leconomie-maritime-relative-aux-52-demandes-de-promesses-de-licences-de-peche-destinees-a-des-navires-chinois/

https://www.cffacape.org/news-blog/senegalese-civil-society-protests-against-its-government-intention-to-issue-fishing-licenses-to-54-chinese-and-turkish-vessels

[2] http://ibdigital.uib.es/greenstone/collect/cd2/index/assoc/gp0147.dir/gp0147.pdf

[3] https://apnews.com/a8ceacd304ac55a8af77fdc681ff8259

[4] In June 2019, Greenpeace released the report “A Waste of Fish”, explaining how West African fish stocks are in a deep crisis due to various stressors. Fish are an important protein source with an annual consumption per capita of 29.9 kg or around 70% of the populations’ animal protein needs. https://storage.googleapis.com/planet4-international-stateless/2019/06/56fbee4b-a-waste-of-fish-report-en-high-res.pdf

– In the last seven years, the number of large-scale fishing vessels with licenses to fish in Senegalese waters has doubled from 80 boats in 2012 to 164 boats in 2019. cf :liste des navires autorisés à pêcher au Sénégal 2019, MPEM 

[5] In 2016, a new Senegalse fishing code was produced to guarantee sustainable fisheries management development: http://www.jo.gouv.sn/spip.php?article10996

– The sectoral policy letter defining the general fisheries policy in Senegal: 

http://www.bameinfopol.info/IMG/pdf/lettre_de_politique_peche_aquaculture.pdf

– The Senegalse government is a signatory to several national and international agreements: the United Nations Convention on the Law of the Sea (UNCLOS),adopted and signed in 1982, become the legal framework for marine and maritime activities: https://www.un.org/depts/los/convention_agreements/texts/unclos/unclos_e.pdf

– The 17 Sustainable Development Goals (SDGs) calls all countries to act to end poverty, improve health and education, reduce inequality, and work to preserve our oceans: https://www.un.org/sustainabledevelopment/sustainable-development-goals/
[6] Greenpeace is working to stop the expansion of fishmeal and fish oil factories (FMFO), using whole fish that should be used to feed people in West Africa rather than being processed and exported to Europe and Asia for the aquaculture and livestock industries. In West Africa, FMFO expansion threatens regional fish stocks, but the livelihoods of up to 40 million people: https://www.greenpeace.org/international/press-release/22494/fishmeal-industry-stealing-food-west-africa/

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