Expirez… N’inspirez pas : l’air que nous respirons en Afrique du Nord recèle un tueur silencieux que l’on ne peut plus ignorer. La pollution atmosphérique ne se résume pas à un simple problème ; il s’agit d’une crise alarmante aux conséquences trop meurtrières pour être négligées.

Beyrouth – Le 28 mars 2024 – Un nombre conséquent de décès prématurés surviennent chaque année en raison de l’exposition à la pollution atmosphérique dans les pays d’Afrique du Nord, selon un rapport préparé conjointement par Greenpeace MENA et Greenpeace Afrique. Le rapport, intitulé « Les principaux pollueurs de l’air en Afrique démasqués », dévoile des données choquantes sur les plus grands pollueurs atmosphériques du continent et révèle que les Africains sont confrontés à une crise de santé publique qui exige des mesures immédiates de la part des gouvernements.

Le rapport révèle qu’un nombre important de décès prématurés surviennent chaque année en Afrique en raison de l’exposition à la pollution atmosphérique. L’Égypte a été identifiée comme l’un des pays d’Afrique du Nord accusant de manière choquante une charge significative de morbidité.

Le fardeau de la pollution atmosphérique pèse sur ceux qui sont le moins préparés à y remédier, ce qui révèle une injustice considérable, dans la mesure où la crise n’affecte pas tout le monde de la même manière.

Parmi les dix premières sources de pollution atmosphérique par le dioxyde de soufre en Afrique figurent deux centrales électriques situées en Égypte et au Maroc. Des estimations récentes suggèrent que le secteur de l’énergie contribue majoritairement aux émissions de dioxyde d’azote, de composés organiques volatils et de dioxyde de soufre en Afrique du Nord. La combustion domestique, notamment celle de combustibles solides, représente une source considérable d’émissions de noir de carbone.  

L’inaction entraîne un lourd tribut en vies humaines. Le rapport propose des recommandations pour lutter contre la crise. Il met l’accent sur l’importance d’adopter des normes légales strictes en matière de qualité de l’air, d’améliorer la surveillance de cette qualité, de réduire l’incinération des déchets et d’investir dans des technologies énergétiques propres, notamment dans le secteur de l’énergie.

« Nous exhortons les gouvernements d’Afrique du Nord à adopter d’urgence les recommandations du rapport, en particulier pour l’installation d’appareils de surveillance de la qualité de l’air et l’accès à des données en temps réel. Cette approche proactive permet aux communautés affectées de s’adresser à leurs gouvernements pour qu’ils agissent, de prendre leur bien-être en main, d’adopter des décisions éclairées et d’œuvrer collectivement en faveur d’environnements plus propres et plus sains », souligne Sarra Ben Abdallah, chargée de campagne chez Greenpeace pour la région MENA. 

Au-delà des données choquantes, le rapport met en lumière des études de cas encourageantes qui s’attaquent à la pollution atmosphérique en prônant une résistance pacifique et en favorisant des solutions viables. 

Ayoub Krir, chercheur et militant écologiste, président de l’association Oxygène pour l’Environnement et la Santé à Kénitra au Maroc, confirme que « la pollution atmosphérique à Kénitra pose un véritable défi à l’environnement et à la santé publique. La situation à Kénitra reflète la réalité dans de nombreuses villes et régions d’Afrique, ce qui entrave la réalisation des objectifs climatiques mondiaux et nuit aux économies africaines, avec des pertes se chiffrant en milliards de dollars, sans compter les pertes en vies humaines ».

Principales conclusions du rapport :

  • En Afrique du Nord, le secteur de l’énergie, en particulier l’industrie pétrolière et gazière, est considéré comme le principal responsable des émissions de polluants atmosphériques. 
  • Les observations par satellite du dioxyde de soufre en Afrique du Nord identifient les points chauds de la pollution atmosphérique en Égypte, en Libye, au Maroc et en Tunisie.
  • Le rapport de la Banque mondiale pour 2022 indique que l’Algérie et la Libye figurent parmi les 10 premiers pays au monde pour le torchage du pétrole et du gaz ; ces torchères sont susceptibles de contribuer aux émissions du secteur de l’énergie dans cette région.
  • Parmi les pays d’Afrique du Nord, l’Égypte enregistre les taux de mortalité les plus élevés en raison de la pollution atmosphérique par les particules PM2.5.
  • L’espérance de vie moyenne des Égyptiens aurait pu progresser de 1.3 an si les lignes directrices de l’OMS en matière de qualité atmosphérique avaient été respectées en 2021.
  • En Égypte, la poussière a le plus contribué à la pollution atmosphérique par les PM2,5, tandis qu’au Maroc, près de 53 % des PM2.5 ambiantes ont été attribuées aux industries, 35 % à la poussière et 13 % à la circulation.
  • 13 % des ménages d’Afrique du Nord utilisent des combustibles solides pour cuisiner.

À propos de Greenpeace MENA :

Greenpeace MENA est une organisation à but non lucratif totalement indépendante – politiquement et financièrement. Fondée en 2018, notre organisation est l’un des plus récents bureaux du réseau mondial de Greenpeace, composé de 27 organisations nationales et régionales indépendantes dans plus de 55 pays, ainsi que de son organe de coordination, Greenpeace International. La région MENA est notre foyer. Nous œuvrons de manière créative et collaborative pour réduire les impacts environnementaux, économiques et sociaux des catastrophes climatiques et promouvoir des solutions locales et innovantes, en permettant à nos communautés de s’épanouir et de vivre en harmonie avec leur environnement.

###FIN###

Remarque : Veuillez citer Greenpeace Afrique et Greenpeace MENA en cas d’utilisation des informations figurant dans le rapport.

Pour toute requête médiatique, veuillez contacter Hiam Mardini, responsable des médias et de la communication chez Greenpeace MENA, au +961 71 533 232, ou à l’adresse [email protected].

Pour de plus amples informations et pour accéder au rapport intégral, veuillez consulter les sites suivants :