Luxembourg, le 9 décembre 2019 – Une seconde audience publique devant le Tribunal administratif a eu lieu ce matin suite au recours en référé de Greenpeace contre le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, au sujet des investissements climaticides du Fonds de Compensation (FDC). En réaction à la première audience qui s’est tenue le 1er octobre 2019, la déléguée du gouvernement a communiqué sa note de plaidoiries à la date du 8 novembre. Au cours de l’audience de ce matin, Greenpeace, représentée par ses avocats Philippe Penning et Gennaro Pietropaolo, a continué de défendre ses arguments selon lesquels le ministre doit respecter les obligations de l’Accord de Paris et donc aligner les investissements du Fonds de Compensation avec ces dernières. Le tribunal administratif prendra une décision la semaine prochaine.

“Nous saluons le fait que le tribunal administratif ait donné aux représentants des deux parties l’occasion de poursuivre le débat et d’avancer des arguments de fonds”, déclare Philippe Penning, avocat à la Cour. “À l’heure de l’urgence climatique et tandis que le gouvernement se trouve en ce moment-même à la COP25 à Madrid, il est grand temps que le ministre Romain Schneider assume ses responsabilités et contraigne le FDC à ne plus investir notre argent dans les énergies fossiles”

Au-delà du débat sur le droit de Greenpeace de s’interroger sur les investissements climaticides du FDC, l’audience d’aujourd’hui s’est principalement articulée autour d’une question : le ministère de la sécurité sociale doit-il respecter la législation environnementale luxembourgeoise ? Dans ses conclusions, la déléguée de gouvernement souligne plusieurs fois que ni le ministère, ni le FDC n’ont dans leurs missions l’obligation légale de prendre en compte les considérations environnementales dans le cadre des investissements de celui-ci.

Au moment où notre gouvernement propose une loi pour la protection du climat ainsi qu’une taxe carbone, et alors que notre ministre des finances met l’accent sur l’importance des investissements financiers pour la protection du climat, il est incroyable d’entendre de tels arguments de la part du ministre”, déclare Myrna Koster, chargée de campagne justice climatique pour Greenpeace Luxembourg. “Que signifie la ratification de l’Accord de Paris, si le ministre Romain Schneider approuve les investissements du fonds de pension dans des entreprises responsables pour le changement climatique, comme Shell, BP ou encore ExxonMobil ?

Lors de l’audience d’aujourd’hui, Greenpeace a insisté pour que le ministre Romain Schneider et le FDC se prononcent au sujet des risques financiers liés au changement climatique et associés aux investissements du fonds. Les experts et superviseurs du secteur financier, ainsi que les banques centrales mettent en garde contre les pertes financières des entreprises dont le modèle économique est basé sur les combustibles fossiles ou des entreprises menacées par les effets du changement climatique.

Greenpeace répète que le fonds de pension devra prendre en compte ces facteurs afin d’assurer non seulement les intérêts des actuels retraités, mais aussi ceux des futures générations de pensionnés. 

Signez la pétition sur : www.fossilfreepensions.lu