Luxembourg, 2 juillet 2024 Un nouveau rapport Greenpeace révèle que les connexions ferroviaires entre les grandes villes ne sont pas encore suffisantes. Or, pour proposer une réelle alternative à l’avion, il est urgent d’investir davantage dans le rail qui fait toujours face à une concurrence fiscale déloyale par rapport à l’avion. La transition passe également par une amélioration des temps de trajet et du confort du train que peut apporter des liaisons directes.

Le rapport “Connection Failed” montre que sur les 990 liaisons existantes entre 45 grandes villes européennes [1], seules 12 % sont desservies par des trains directs, alors que 72 % le sont par des vols sans escale, ce qui représente six fois plus de liaisons par les airs que par le rail [2]. Pour visualiser les connexions existantes, Greenpeace a développé une carte interactive que vous trouverez ici.

Selon Greenpeace, le nombre de trains directs pourrait être triplé en Europe, sur base des voies ferrées préexistantes [3 & 4]. En effet, 42 % —  soit 419 des itinéraires analysés — pourraient facilement être desservis par voie ferroviaire avec un temps de trajet inférieur à 18 heures. Cependant, seuls 27 % sont actuellement empruntés par des trains directs, ce qui laisse 305 itinéraires potentiels non utilisés.

Luxembourg est également épinglée dans le rapport : malgré sa position géographique centrale, la capitale est très peu connectée via des trains directs. En effet, seulement 5 grandes villes sont desservies directement par le rail (Bruxelles, Cologne, Lyon, Marseille et Paris). Des connexions directes sont pourtant envisageables et permettraient de réduire le trafic aérien, très émetteur de gaz à effet de serre. De plus, aucun train de nuit ne passe pour le moment par Luxembourg ce qui rendrait accessible certaines villes plus éloignées comme Rome, Stockholm ou Varsovie en moins de 18h de trajet.

Greenpeace demande à l’UE et aux gouvernements nationaux de soutenir le développement de services ferroviaires directs en investissant dans les infrastructures, en améliorant la coopération entre les compagnies ferroviaires et en imposant des trains directs là où ils ne sont pas encore commercialement viables.

En attendant que des investissements portent leurs fruits et facilitent des déplacements durables, Greenpeace propose son guide vacances été pour vous donner des idées de voyage sans avoir recours à l’avion.

notes :

  • [1] Les 45 villes analysées dans l’étude sont les capitales de chaque pays, à l’exception de Zurich pour la Suisse, toutes les autres villes de plus d’un million d’habitant·es, ainsi que les deuxième et troisième plus grandes villes des cinq pays les plus peuplés. 
  • [2] L’étude couvre les pays de l’UE-27 (à l’exception de l’Irlande, de Chypre et de Malte), le Royaume-Uni, la Norvège, la Suisse, l’Ukraine, la Moldavie, la Serbie, la Bosnie, le Monténégro, la Macédoine du Nord, le Kosovo, l’Albanie et Istanbul. 
  • [3] Avec des investissements supplémentaires dans les infrastructures permettant d’atteindre une vitesse moyenne d’au moins 80 km/h sur tous les itinéraires, le nombre de liaisons ferroviaires directes pourrait même être porté à 54 % sur les itinéraires analysés.
  • [4] Le temps de voyage maximum observé actuellement pour un train de nuit direct en Europe est de 18h. Sur base de ce délai, les nouvelles liaisons ferroviaires directes potentielles calculées par Greenpeace ne dépassent pas ce temps de trajet. Pour déterminer si un itinéraire peut être parcouru en train en moins de 18 heures, les temps de parcours actuels des trains sur les différents tronçons de l’itinéraire ont été additionnés. Là où il n’existe qu’un transport actif de marchandises, comme entre la Croatie et la Serbie ou entre la Grèce et la Bulgarie, ces temps de parcours ont été ajoutés.