Bruxelles / Luxembourg, 11 décembre 2023  Les ministres de l’Agriculture de l’Union européenne (UE) n’ont pas trouvé d’accord lors de leur réunion de ce jour au sujet de la déréglementation des nouveaux OGM, telle que proposée par la Commission européenne et soutenue par la présidence espagnole. Le gouvernement luxembourgeois s’est abstenu de voter pour ou contre cette proposition, qui supprimerait la plupart des tests de sécurité pour la dissémination de plantes génétiquement modifiées produites à l’aide de nouvelles techniques génomiques (NGT), malgré les mises en garde des scientifiques.

Le projet de la Commission entend créer deux catégories de nouvelles plantes OGM : les OGM de la catégorie 1 seraient considérés comme équivalents aux plantes conventionnelles et entièrement déréglementés, tandis que les OGM de la catégorie 2 ne devraient se conformer qu’à des contrôles de sécurité édulcorés. Selon l’Office fédéral allemand de la protection de la nature, 94 % des demandes d’autorisation de nouveaux OGM relèveraient de la catégorie 1. Le Réseau européen des scientifiques pour la responsabilité sociale et environnementale (ENSSER) a averti que les critères utilisés par la Commission pour déterminer l’équivalence avec les plantes conventionnelles ne reposent sur aucune base scientifique et ne garantissent pas que les nouveaux OGM de catégorie 1 sont sûrs.

D’après Raymond Aendekerk, directeur de Greenpeace Luxembourg et référent de la campagne agriculture, « le fait que les États ne soient pas parvenus à un accord est encourageant, mais nous regrettons que le Luxembourg se soit abstenu lors du vote, alors qu’il avait des raisons suffisantes de se prononcer contre. Les autres membres de l’UE doivent maintenant poursuivre les négociations afin d’obtenir que tous les nouveaux OGM soient testés, tracés et étiquetés, afin de garantir la protection de la santé humaine et de l’environnement, ainsi que la transparence non seulement pour les consommateurs et consommatrices, mais aussi pour l’intégralité du secteur, de la production à la vente finale ». 

Plusieurs organisations environnementales, dont Greenpeace, ainsi que trois organisations d’agriculteurs et agricultrices au Luxembourg ont récemment demandé au gouvernement, dans une déclaration commune, de continuer à rejeter fermement la nouvelle réglementation proposée en matière de génie génétique.