La majorité de la Chambre des députés demande au gouvernement d’adopter une stratégie visant à exclure des investissements du FDC les producteurs d’électricité nucléaire ainsi que les entreprises qui ne sont pas en accord avec l’accord de Paris. La protection des droits de l’homme est malheureusement négligée.

Crédit photo : Frédéric Meys / Greenpeace

Luxembourg, 9 février 2023 – Cet après-midi, des représentant⋅es de l’ASTM et de Greenpeace ont manifestés avec une quarantaine de militant⋅es pour le climat et les droits humains devant la Chambre des députés qui débattait de la nouvelle stratégie d’investissement du Fonds de Compensation (FDC), le seul fonds de pension pour les salarié⋅es du secteur privé au Luxembourg. Pour l’ASTM et Greenpeace, la nouvelle stratégie ne garantit toujours pas suffisamment que les investissements tiennent compte de la protection du climat, de l’environnement et des droits humains. Les deux organisations demandent que la nouvelle stratégie d’investissement tout comme la base légale du FDC soient améliorées.

La majorité des députées a adopté aujourd’hui une motion demandant notamment au gouvernement d’adopter une stratégie de désinvestissement excluant des investissements du FDC les producteurs d’électricité nucléaire et les entreprises qui ne respectent pas les objectifs de l’accord de Paris sur le climat.

« Nous saluons cette motion, car il n’y a pas de temps à perdre en matière de protection du climat et de l’environnement. Néanmoins, nous sommes déçus que la motion n’ait pas accordé d’importance à la protection des droits humains », a déclaré Antoniya Argirova, responsable du plaidoyer chez ASTM. « Nous attendons maintenant que la stratégie d’investissement soit rapidement améliorée et que des améliorations soient également mises en œuvre dans la stratégie sur le thème des violations des droits humains ».

Lors du débat, au grand regret des deux ONG, peu de voix critiques se sont élevées pour remettre en question les affirmations erronées et notamment les arguments du FDC selon lesquels l’investissement durable ne serait pas compatible avec l’obtention du rendement exigé.

« Le débat d’aujourd’hui montre une fois de plus que la majorité de nos hommes et femmes politiques, continuent à s’accrocher à des idées dépassées sur le soi-disant manque de rentabilité de l’investissement durable », a déclaré Martina Holbach, chargée de campagne  pour la finance durable chez Greenpeace Luxembourg. « En réalité, de nombreuses études ont montré que rentabilité et investissement durable ne sont pas contradictoires, bien au contraire. Une politique d’investissement avec des objectifs de durabilité clairs n’a pas seulement du sens pour l’humanité, la planète et le climat, mais aussi pour une bonne performance financière du fonds au niveau économique ».

La directive du FDC pour la période 2023-2027 a été adoptée début janvier par le conseil d’administration du FDC, contre le vote des représentantes syndicaux. La société civile a été systématiquement exclue des délibérations par le FDC, le ministre compétent Claude Haagen et la commission parlementaire. Ceci est en contradiction extrême avec la volonté politique d’assurer une plus grande transparence et une participation accrue de la société civile. A cet égard, les deux ONG demandent que la société civile soit impliquée dans les processus consultatifs du FDC, par exemple en modifiant la loi en conséquence.