Luxembourg, le 10 février 2023 – Greenpeace s’apprête à poursuivre la Commission européenne devant les tribunaux de la Cour de justice européenne au sujet de l’inclusion du gaz et de l’énergie nucléaire dans la taxonomie verte, la liste des investissements durables de l’UE. La décision a été prise suite au rejet de la Commission de la demande formelle de Greenpeace datant de septembre dernier et exigeant l’abandon du gaz et de l’énergie nucléaire.

« Nous nous opposerons à cette mascarade devant les tribunaux. L’hypocrisie incessante de la Commission au sujet des combustibles fossiles et de l’énergie nucléaire n’est rien d’autre que du greenwashing, et nous pouvons le prouver. Les entreprises et projets qu’Ursula von der Leyen veut récompenser par un label soi-disant durable sont les mêmes responsables de nombreuses crises, comme celles du coût de la vie et de l’urgence climatique, qui impactent durement la vie des gens », déclare Roger Spautz, chargé de campagne Nucléaire pour Greenpeace Luxembourg.

Le 8 septembre, les bureaux de Greenpeace Allemagne, France, Espace, Italie, Belgique, Luxembourg, Europe centrale et de l’Est ainsi que l’Unité Européenne ont envoyé une demande officielle de révision interne à la Commission. Selon l’organisation, l’inclusion du gaz et du nucléaire viole à la fois le règlement de la taxonomie elle-même, mais aussi plus largement la loi européenne sur le climat ainsi que les obligations de l’UE au titre de l’accord de Paris de 2015. 

La Commission a répondu le 9 février 2023, en rejetant la requête de Greenpeace de retirer le gaz et le nucléaire de la taxonomie. Greenpeace va maintenant déposer une plainte auprès de la Cour de justice européenne, dès avril 2023, aux côtés du gouvernement autrichien qui poursuit la Commission pour son greenwashing. 

Considérer le gaz comme étant durable revient à nier la base des connaissances scientifiques sur le climat. À l’heure actuelle, le gaz est le principal émetteur du secteur de l’électricité en Europe, et l’Agence internationale de l’énergie a déjà prévenu que les projets de nouvelles centrales au gaz mettront les objectifs de Paris hors de notre portée. 

L’énergie nucléaire produit des déchets dangereux et consomme de grandes quantités d’eau douce, avec un impact dévastateur sur la biodiversité et l’environnement. En outre, la lenteur déraisonnable des processus de construction (en moyenne 15 ans) ainsi que l’augmentation constante des coûts des centrales nucléaires montrent clairement que nous ne pouvons pas considérer celles-ci comme solution à la crise climatique. 

Résoudre les crises du climat et de l’énergie ne se fera que grâce à une transition énergétique accélérée, avec l’accent mis sur la sobriété et le renouvelable. La taxonomie doit faire en sorte que les fonds durables ne financent que ces solutions-là, au lieu d’en proposer de fausses et de se montrer coupable de greenwashing.

Pour plus d’informations techniques et juridiques sur les arguments de Greenpeace contre l’inclusion du gaz et du nucléaire dans la taxonomie de l’UE, veuillez vous référer au dossier de presse datant de février 2023


Notes aux rédacteur·ices :

Greenpeace travaille en collaboration avec l’avocate Roda Verheyen, qui a joué un rôle de premier plan dans le succès de la plainte contre la loi allemande de 2019 sur la protection du climat, co-déposée par Greenpeace Allemagne. La Cour constitutionnelle a estimé, au terme de cette affaire, que la loi était partiellement contraire à la constitution, et a ordonné sa mise en conformité avec l’accord de Paris. 

Roda Verheyen est disponible pour des questions et interviews au sujet de l’action en justice de Greenpeace contre l’ajout du gaz et du nucléaire dans la taxonomie de l’UE. Pour prendre rendez-vous, merci d’appeler le +49 (0) 171-8780830 ou bien de prendre contact avec [email protected].