Washington, DC – Afin de préserver leur capacité à produire des plastiques à usage unique bon marché, plusieurs sociétés de combustibles fossiles et une société de biens de consommation se sont réunies au sein de « l’Alliance d’élimination des déchets plastiques » (Alliance to End Plastic Waste Today ). Le groupe, qui comprend Exxon, Dow, Total, Shell, Chevron Phillips et Procter & Gamble, s’engage à dépenser 1,5 milliards de dollars afin d’empêcher le plastique de finir dans l’environnement, plutôt que de prioriser une diminution de la production des plastiques à usage unique.

Dans un réactif à cette annonce du groupe, Graham Forbes, leader du projet plastique global pour Greenpeace, déclare :

« Il s’agit ni plus ni moins que d’une tentative désespérée de la part des entreprises polluantes de maintenir le statu quo pour les plastiques. En 2018, des individus du monde entier ont pris la parole pour rejeter le plastique à usage unique que des entreprises comme Procter & Gamble produisent à grande échelle au quotidien, exhortant l’industrie à investir dans des systèmes de recharge et de réutilisation ainsi que dans l’innovation. Au lieu de répondre à cet appel, P&G a préféré une approche vouée à l’échec en collaboration avec des géants de l’industrie fossile tels qu’Exxon, Shell, Dow et Total, qui alimentent déjà le dérèglement climatique. Ne nous trompons pas – le plastique est une bouée de sauvetage pour l’industrie des combustibles fossiles ; et cette annonce montre une fois de plus que ces entreprises sont prêtes à tout pour la préserver.

Ils ont peur de notre élan et savent que nous continuerons à nous battre pour un réel changement systémique, car c’est ce dont nous avons besoin pour protéger nos océans et la population mondiale. Ces mêmes entreprises qui comptent sur des plastiques bon marché pour tirer profit des pays du Sud cherchent maintenant à mettre en place des infrastructures afin de prétendre s’attaquer au problème du plastique, tout en veillant à leur profit. En réalité, nous n’échapperons jamais à la pollution plastique avec des efforts accrus en matière de recyclage et de gestion des déchets – seuls 9% des plastiques jamais fabriqués ont effectivement été recyclés. Mais les multinationales adorent se servir du recyclage pour justifier leur production de plastiques bon marché.

Bien qu’investir dans les infrastructures contribuera effectivement à garder un peu de plastique hors de l’océan, la seule façon fiable de s’attaquer au problème est tout simplement d’en produire moins, dès le départ. Nos océans, notre environnement et notre santé en dépendent. Et aucune multinationale ne saura empêcher les gens de renverser ce rejet de plus en plus fort des plastiques à usage unique. Il est temps pour d’autres entreprises de choisir leur camp : investir dans un futur sans plastique ou perdre leur crédibilité, main dans la main avec les entreprises de combustibles fossiles. »