Article rédigé par Yaewon Hwang, associée senior de Greenpeace Asie de l’Est pour l’équité, la diversité et l’inclusion et adapté par Greenpeace Luxembourg.

Alors que nous célébrons ce mois-ci les fiertés partout dans le monde, prenons un moment pour rappeler la relation étroite qui existe entre la justice sociale et l’activisme climatique. Au cœur de ce lien se trouvent les principes de justice, d’équité, de diversité, d’inclusion et de sécurité (JEDIS) — des valeurs fondamentales pour notre travail à Greenpeace.

1. Que sont les JEDIS et pourquoi ces valeurs sont-elles primordiales ?

JEDIS est un acronyme pour Justice, Équité, Diversité, Inclusion et Sécurité.

Ces valeurs sont au cœur de toutes les campagnes de Greenpeace, car nous pensons que la protection de la nature et atteindre nos idéaux de justice climatique, nous devons commencer par traiter tout le monde avec respect et égalité. Les principes JEDIS visent à embrasser ouvertement la diversité de la nature et à créer un environnement inclusif et sans danger pour l’ensemble des êtres vivants.

25 000 personnes célèbrent l’amour, la diversité, l’égalité et les droits humains lors d’une marche en 2023 à laquelle Greenpeace Roumanie a pris part, fière de revendiquer la justice sociale, climatique, raciale et de genres.

2. Qu’est-ce que la justice climatique ?

La justice climatique/environnementale consiste à protéger les droits humains face à l’augmentation globale de la température et à ses conséquences. Il s’agit également d’assurer un traitement juste et équitable pour tout le monde, indépendamment de leur couleur de peau, appartenance ethnique, genre, handicap, situation socio-économique et géographique, etc., en lien avec les questions environnementales et les conséquences de la crise climatique.

3. Comment les valeurs JEDIS et l’activisme environnemental sont-ils interconnectés ? 

Le système dans lequel nous vivons aujourd’hui a historiquement favorisé et accordé un traitement spécial à une poignée de personnes privilégiées, en contraignant la plupart des populations et individus à de sérieux désavantages. Par conséquent, les problématiques liées à la crise climatique sont étroitement liées de manière plus large aux injustices sociales, raciales, économiques et de genres. En s’appuyant sur les principes JEDIS, le militantisme environnemental de Greenpeace s’efforce d’inclure les populations les plus marginalisées, notamment celles qui sont le plus impactées par le réchauffement de notre planète, afin de prendre en compte leurs besoins et de faire entendre leur voix. 

4. Pourquoi le réchauffement climatique affecte-t-il les gens différemment ? 

La crise climatique nous affecte toutes et tous différemment, en fonction des identités de chacun et des croisements entre celles-ci. Des facteurs tels que le genre et le statut socio-économique influencent la manière dont un individu subit les impacts de la crise climatique.

La communauté LGBTQIA+, par exemple, doit faire face à une vulnérabilité accrue en raison des discriminations sociales et de la marginalisation préexistante qu’elle subit déjà. L’accès limité aux ressources, aux aides, au logement, aux soins de santé et à l’emploi peut exacerber l’exposition des personnes concernées aux risques environnementaux qu’induit la crise climatique. Cette dernière impacte également les femmes de façon disproportionnée, notamment dans les pays du Sud, où elles dépendent davantage des ressources naturelles et de l’agriculture pour leur subsistance. Les catastrophes climatiques affectent considérablement leurs sources de revenus et entraînent une augmentation de la pauvreté ainsi que de l’insécurité alimentaire. Les femmes supportent également un fardeau supplémentaire pour la collecte de la nourriture et de l’eau, sont confrontées à des risques sanitaires accrus, et sont plus vulnérables à la discrimination, à la violence ainsi qu’aux déplacements.

5. Pourquoi est-il important pour les mouvements environnementaux de soutenir les populations marginalisées ?

Comme expliqué ci-dessus, ce sont les populations marginalisées qui supportent le plus lourd fardeau de la dégradation de l’environnement et des impacts de la crise climatique en raison des inégalités préexistantes. La justice climatique suppose la justice pour toutes et tous — et pas seulement pour quelques personnes privilégiées — il est donc primordial d’être solidaire des différents mouvements d’égalités sociales, en reconnaissant que les questions environnementales sont liées à toutes les formes d’oppression, telles que le racisme, le sexisme, l’élitisme ou le validisme.

La crise climatique est un défi mondial, qui nous concerne toutes et tous, mais dont les impacts sont ressentis plus durement par les populations vulnérables. En donnant la priorité aux valeurs JEDIS au sein du mouvement environnemental, nous pouvons remédier à ces inégalités et œuvrer en faveur de la justice climatique pour les personnes de tous horizons. Nous devons continuer à écouter les voix des personnes sous-représentées, et travailler ensemble pour créer et mettre en œuvre des solutions durables qui répondent à leurs besoins, afin que cette planète que nous nous efforçons de protéger devienne un monde plus équitable et inclusif.