Greenpeace, jamais contente ? « Vous les écolos, vous êtes des rabats-joies » entend-on en rue, dans la presse. 

Alors, oui, c’est vrai, le climat continue de se dérégler, la biodiversité décline toujours plus, et l’actualité ne nous redonne pas toujours le sourire

Mais parce que chaque année apporte aussi son lot de réjouissances, en ce début d’année 2023, revenons sur les raisons de croire que nous pouvons encore protéger l’avenir de notre planète !

Au Luxembourg

En novembre dernier, le Luxembourg est enfin sorti du traité sur la charte de l’Énergie (TCE). Celui-ci, dans une optique de libre échange ultralibérale, permettait aux investissements venus de l’étranger de poursuivre les États membres devant des tribunaux d’arbitrage afin d’empêcher la mise en place des politiques énergétiques de protection de l’environnement et du climat.

Sortir de cet accord en parfaite opposition avec celui de Paris est donc une avancée majeure dans l’action contre les dérèglements climatiques. Il s’agit maintenant pour le reste de l’Union européenne de suivre l’exemple de notre petit pays, mais aussi de l’Italie (depuis 2016 !), de l’Espagne, des Pays-Bas, de la Pologne, de la Slovénie, de l’Allemagne et de la France. 

Le Parlement européen lui-même a appelé la Commission européenne à organiser le retrait de tous les pays de l’Union européenne de ce traité climaticide.

En Europe

✊ La France soutient l’interdiction de l’exploitation minière en eaux profondes

Un écosystème riche et mal connu : bienvenue dans les abysses. Malgré les conditions extrêmes de température et de pression, une faune et une flore exceptionnelles s’y développe. Malheureusement, les fonds marins regorgent de métaux et de minéraux que convoite l’industrie minière. 

La bonne nouvelle c’est qu’après des mois de plaidoyer mené par Greenpeace, le président français a annoncé en novembre soutenir l’interdiction de cette activité néfaste pour les océans et le climat. L’hexagone rejoint donc la coalition de pays en faveur d’une pause de précaution ou d’un moratoire, aux côtés de l’Allemagne, de la Nouvelle-Zélande, du Costa Rica et de bien d’autres.

✊ L’Union européenne adopte une réglementation contre la déforestation importée

En important des produits liés à la déforestation à l’autre bout du monde, en Amazonie comme en Indonésie, le Luxembourg et l’Europe se montraient complices de la déforestation importée

Mais en décembre dernier, l’Union européen a voté l’adoption d’une réglementation ambitieuse, qui exige la preuve, par les entreprises, que les produits vendus sur le sol européen n’ont pas contribué à la déforestation. Soja et maïs pour nourrir le détail, bois pour les meubles, huile de palme pour notre dentifrice, ou encore café et cacao pour notre plaisir, ces produits ne doivent désormais plus contribuer au massacre de nos forêts.

Burning Pasture in Amazon

Attention, cependant, à rester vigilant : il va désormais falloir veiller à la bonne application du règlement et s’assurer, lors de sa prochaine révision, qu’il permette de protéger tous les écosystèmes boisons, et plus seulement les forêts. 

Ailleurs dans le monde

La 27ème conférence des Parties sur le climat en Égypte s’est révélée, comme souvent, décevante sur bien des points. Les États peinent, encore aujourd’hui, à aller au-delà des discours et des grands mots pour agir contre le dérèglement climatique. 

Néanmoins, un accord de principe historique a tout de même été conclu en novembre dernier, sur un mécanisme international de « pertes et dommages » à destination des pays du Sud, très majoritairement impactés par le réchauffement global de la planète, alors que ce sont eux qui y ont le moins contribué.  

✊ Interdiction des tests d’exploration sismique au large de l’Argentine

Au mois de janvier, le gouvernement argentin avait autorisé Equinor, une entreprise pétrolière norvégienne, à réaliser des tests d’exploration sismique au large de Buenos Aires — la plus grande métropole du pays. De nombreuses voix se sont aussitôt levées pour protester contre ce projet destructeur : plusieurs associations de défense de l’environnement, y compris Greenpeace Argentine, ont alors décidé de porter plainte. 

Manifestations massives dans les rues de plusieurs villes d’Argentine, janvier 2022.
© Diego Izquierdo / Greenpeace

Un mois plus tard, la justice décidait d’appliquer le principe de précaution, et a mis un terme aux dangereuses ambitions d’Equinor !

En 2023, nous nous efforcerons de concrétiser, renforcer et pérenniser ces victoires. Pour y parvenir, nous nous emploierons à convaincre le plus grand nombre de nous rejoindre, pour agir plus vite et plus efficacement.