Partie 3 d’une série de blogue pour vous guider vers une alimentation plus résiliente en temps de crise sanitaire… et environnementale!

Le confinement et la crise du coronavirus ont amené plusieurs d’entre nous à repenser et modifier notre alimentation. Que ce soit parce que nous disposons de plus de temps pour cuisiner ou encore en raison des questionnements que la crise fait émerger concernant nos systèmes alimentaires, l’alimentation s’est hissée au rang des questions principales. Dans ce blogue, nous explorons des idées pour repenser nos systèmes alimentaires en profondeur.

Ecological Farm in Slovakia
© Tomas Halasz

La crise: l’occasion de réinventer nos liens avec ceux qui nous nourrissent

La récente crise sanitaire qui a ébranlé le monde a aussi fait craindre des augmentations du coût des denrées et des problèmes d’approvisionnement alimentaires. Au plus fort de la crise sanitaire, on a vu émerger sur les réseaux sociaux des groupes de jardinage et des conseils sur comment chacun.e peut transformer ses habitudes pour y inclure un peu de résilience alimentaire. Parmi les solutions à portée de main pour construire un système alimentaire plus résilient, l’une d’elle est de raffermir les liens avec les gens qui nous nourrissent : les paysan.nes. Voici quelques idées pour y arriver.

Bien que la crise sanitaire actuelle ne touche pas de la même façon tous.toutes les agriculteurs.trices, nombre d’entre elles.eux, se heurtent à des difficultés qu’ont entraîné la fermeture et les restrictions de lieux de restauration et de points de vente. De surcroît, la crise a forcé les producteurs.trices à s’adapter à d’énormes changements au printemps, c’est-à-dire au moment même où les terres devaient être ensemencées. Cela a apporté de grands défis aggravées par les difficultés de recourir à une main d’œuvre étrangère souvent employée à cette période de l’année.

S’abonner aux paniers paysans

L’agriculture soutenue par la communauté est un manière directe vous permettant de soutenir les fermiers et fermières sur le long-terme tout en les rémunérant de manière plus juste. Ce partenariat est avantageux aussi pour l’acheteur.euse puisque cela permet de connaître l’origine des aliments ainsi que les pratiques agricoles, ce qui est rare et précieux dans notre monde globalisé. C’est ainsi que se tissent des liens, de la terre à la table !

L’Union paysanne a regroupé par région plusieurs fermes à la recherche de partenaires pour leur paniers. Vous pouvez ainsi prendre contact directement avec eux et s’inscrire à leurs paniers. Le contact direct avec un fermier ou une fermière de famille permet aussi de le connaître et de lui poser des questions sur ses méthodes de culture. 

Le réseau des fermiers de famille met lui aussi en réseau producteurs.trices maraîchers et consommateurs.trices. Il regroupe plus de 130 fermes certifiées ou en pré-certification biologique au Québec et au Nouveau-Brunswick. Vous pouvez choisir directement sur le site, la ferme près de chez-nous qui répondra à vos besoins. 
Il existe également d’autres initiatives régionales, comme les Fermes Lufa à Montréal. Une simple recherche sur Internet permet de trouver les initiatives se trouvant près de chez vous.

Favoriser les circuits courts

Plusieurs initiatives durant le confinement invitent à encourager l’achat local. Mais on oublie qu’en tout temps, acheter local peut être meilleur pour la planète ! On devrait toujours favoriser des aliments sains produits le plus près de chez-soi, c’est à dire dans un circuit court. Québec Bio vous permettra de connaître les marchés d’alimentations et les producteurs.trices bios locaux.

Appuyer les revendications paysannes

Les paysan.nes du Québec font face à des défis au niveau du système alimentaire. Il est possible de s’informer sur leur réalité et d’appuyer les propositions que fait notamment l’Union paysanne qui représente plusieurs d’entre eux.elles. Surtout, reconnaissons le travail essentiel de ces personnes qui nous nourrissent.

Découvrir les artisans de la table 

Et si vous prenez la route des vacances cet été, ne manquez pas de visiter les artisans et d’encourager les producteur.trices locaux. Au Québec, Terroirs et Saveurs du Québec en répertorient plusieurs. Certains sites répertorient aussi les artisans par région, tels Québec cité pour la région de Québec. 

Si le déconfinement vous donne le goût d’explorer le terroir du Québec et découvrir de nouvelles saveurs, pourquoi ne pas en apprendre plus sur les plantes de la forêt ? La Sourcière ou encore Gourmet sauvage sont un exemple d’initiatives qui offrent des formations en cueillette sauvage. Puis, si on veut passer un petit moment dans les champs, on trouve aussi, par région, le répertoire des endroits où faire de l’autocueillette des cultures les plus communes comme la fraise et le bleuet, aux plus inusités, tels l’amélanche, la camerise ou encore la fleur d’ail. 

Des initiatives vous amènent en forêt pour découvrir les plantes sauvages
et apprendre comment les cueillir respectueusement. (Photo MJ Béliveau)

Participer au travail dans les champs 

Avec la crise, peut-être rêvez-vous d’un retour à la terre ou envisagez-vous donner un coup de main cet été dans les champs ? Même si vous n’habitez pas la campagne, différents moyens sont à votre portée si vous souhaitez participer à la vie à la ferme et acquérir des connaissances pratiques en agriculture biologique et en modes de vie durables. Si c’est votre cas, rendez-vous sur le Réseau Bio où sont répertoriées des offres d’emplois et de stages en agriculture biologique. Pour sa part, le site internet WWOOF Canada, permet de trouver des fermes et des petites exploitations écologiques au Canada qui sont à la recherche de main d’oeuvre pour une saison. Il faut toutefois être prêt à participer aux travaux, souvent exigeant physiquement, en échange du gîte et des repas. 

Participer aux travaux dans les champs permet d’en apprendre sur
les techniques agricoles biologiques. (Photo MJ Béliveau)

Apprendre à cultiver soi-même

En ville : Si vous habitez en ville et que vous n’avez pas accès à un jardin mais voulez faire pousser des aliments, vous pouvez voir si c’est possible près de chez-vous d’investir quelques espaces pour les transformer en petits jardins. Certaines organisations peuvent vous aider et plusieurs regroupements existent déjà, tel des comités de ruelles, etc. Le Groupe d’action Jardins de la Victoire Covid19 sensibilise et mobilise des citoyens en milieu urbain et rural. Puis, n’hésitez pas à faire pression sur votre municipalité pour qu’elle facilite les accès à des espaces et favorise des mesures d’alimentation résiliente.

Échaffaudage crée par un résident de la rue Berri à Montréal pour cultiver des aliments et les partager avec la communauté. (Photo MJ Béliveau)

À la campagne : Si vous souhaitez aller plus loin et entreprendre un nouveau mode de vie, il existe plusieurs regroupements et réseaux qui peuvent vous soutenir pour en apprendre plus pour produire vous même vos aliments ou encore sur la vie à la campagne. Par exemple, la page Facebook Futurs écovillageois recherchés, permet le réseautage entre personnes rêvant de la vie en écovillage tandis que Permaculture Québec vous permet de connaitre les multiples facettes de la permaculture.

La crise sanitaire bouscule nos modes de vies et aura assurément des répercussions à long terme. Mais chacun.e d’entre nous peut participer à la création d’un monde meilleur. Il est temps de construire un système alimentaire résilient face aux crises qui se présentent devant nous, qu’elles soient sanitaires ou environnementale. En alimentation comme ailleurs, ne revenons pas à l’anormal! 

Disparition du couvert forestier au profit des champs agricoles
de monoculture en Montérégie. (Photo MJ Béliveau)

Cultiver la résilience alimentaire: Demandez à votre maire·sse de rendre disponibles plus d’espace et de ressources pour la production alimentaire. Nous avons besoin de terrains, d’outils et de l’information.