Si vous n’êtes pas au courant, le gouvernement norvégien prévoit d’ouvrir les eaux arctiques à l’exploitation minière en eaux profondes. Et le périmètre envisagé, dans la mer de Norvège, est à peu près de la taille du Nouveau-Brunswick. Les effets sur la faune seront dévastateurs.

En réponse, Greenpeace fait équipe avec des scientifiques et des activistes, et met les voiles vers le site minier proposé sur son navire, The Witness

Notre mission : étudier les cétacés (baleines, dauphins et marsouins) qui seront directement menacés par les effets destructeurs de cette exploitation minière, diffuser nos conclusions et faire pression sur le gouvernement norvégien pour qu’il abandonne ses projets.

La zone minière proposée comprend des montagnes et des crêtes sous-marines. Il s’agit d’habitats essentiels pour de nombreuses espèces marines, notamment les baleines et les dauphins, qui en ont besoin pour se nourrir, se reproduire et s’orienter. 

« Même si la présence des baleines et des dauphins dans cette région est connue depuis longtemps, nous en savons encore incroyablement peu sur leur abondance, leur répartition et leurs comportements. Nous en savons peu sur l’importance d’écosystèmes sains autour des monts sous-marins pour leur survie », explique David Santillo, scientifique principal à l’unité scientifique de Greenpeace. 

Pourtant, les compagnies minières norvégiennes souhaitent extraire de ces monts sous-marins des couches de roches riches en minéraux, ce qui mettrait en péril des écosystèmes séculaires. Elles ont également l’intention d’exploiter les cheminées hydrothermales. Ces fissures dans le fond marin libèrent de l’eau chaude riche en minéraux et sont vitales pour certaines créatures des grands fonds marins. 

© Christian Åslund / Greenpeace. Un cachalot furtivement aperçu devant le voilier de Greenpeace, The Witness, au cours de son expédition maritime dans les eaux profondes de la Norvège.

La Norvège a déjà été abondamment critiquée sur la scène internationale, avec plus de 800 océanologues ayant appelé à une pause de l’exploitation minière en eaux profondes. Jusqu’à présent, ces efforts ont été vains : le gouvernement norvégien semble rester disposé à risquer la santé et la stabilité de ces écosystèmes fragiles pour que les industriels puissent se remplir les poches.

« Avec les équipements miniers que la Norvège compte utiliser, ses projets constituent non seulement une menace directe pour les espèces et les habitats des fonds marins, mais aussi plus largement pour l’écosystème marin, du minuscule plancton aux gigantesques baleines », explique David Santillo.

Alors que des recherches sont en cours pour comprendre les effets néfastes de cette nouvelle pratique, nous continuons à découvrir de nouveaux aspects par lesquels les fonds marins jouent un rôle important pour la planète entière. Ainsi, une étude scientifique récente a révélé que les nodules polymétalliques dans la zone de Clarion-Clipperton, une zone dans l’océan Pacifique elle aussi convoitée pour l’exploitation minière, pourraient jouer un rôle crucial dans la production d’oxygène dans les eaux profondes.

« À bord du navire The Witness, nous pouvons observer et écouter avec un minimum de perturbations. Cette expédition devrait donc nous aider à combler certaines lacunes dans les connaissances scientifiques à un moment et dans une zone où personne d’autre ne regarde », explique David Santillo. 

Pour l’instant, nous observons que cette zone abrite plusieurs groupes de cachalots, d’orques, de rorquals communs, de dauphins et de baleines de Minke, mais il reste encore tant à découvrir… et à protéger. 

L’insistance du gouvernement norvégien à promouvoir l’exploitation minière en l’absence de connaissances suffisantes sur ses conséquences est irresponsable. Mais il est encore temps de l’empêcher. Nous plaiderons sans relâche pour nos océans ainsi que leurs écosystèmes uniques et essentiels jusqu’à ce que tous les gouvernements signent un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes. 

Pour en savoir plus sur cette expédition, suivez ce lien (disponible en anglais seulement).