Un hélicoptère de lutte contre les incendies vole avec un seau d’eau lors du Park Fire le 29 juillet 2024 près de Chico, en Californie. © David McNew / Greenpeace

Alors que la fin de l’été approche et la rentrée s’amorce pour plusieurs, il importe de prendre quelques instants pour revenir sur l’actualité climatique des dernières semaines et de se rappeler qu’il est temps de faire payer les pollueurs pour les dégâts climatiques dont ils sont les grands responsables. Les pétrolières et les gazières sont de plus en plus dans la ligne de mires des gouvernements et l’étau se resserre de plus en plus sur ces pollueurs!

2024: la planète surchauffe

Après le record de 2023 qui a été l’année la plus chaude (incluant des records battus pour la chaleur des océans, l’élévation du niveau de la mer, la perte de glace de mer dans l’Antarctique et le recul des glaciers), 2024 ne nous a pas épargné à son tour. Feux de forêts dans l’ouest canadien, incluant la destruction d’une importante portion de l’iconique Jasper, inondations record au Québec, canicules meurtrières, la réalité mondiale de l’augmentation des évènements climatiques extrêmes a également eu ses répercussions au pays (voir à la fin de ce blogue pour une liste non-exhaustive des phénomènes météorologiques extrêmes au Canada cet été).

Des gouvernements jettent les gants devant les pétrolières

Heureusement, des juridictions dans le monde se prennent en main et on décidé de poursuivre les pollueurs, incluant les pétrolières et les gazières, et de les tenir responsables pour la pollution qu’ils ont générée et leur faire payer pour les coûts des impacts climatiques qui portent leur signature. Par exemple, au cours des derniers mois le Vermont est devenu le premier État à adopter une loi exigeant que les pétrolières « Big Oil » paient une partie des dommages causés par les changements climatiques comme les inondations estivales catastrophiques et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes qui ont affecté la population. Le Maryland, le Massachusetts et New York envisageraient également des mesures similaires! À cela s’ajoute une liste croissante des villes et États américains, incluant Chicago, New York et la Californie) qui poursuivent les entreprises de combustibles fossiles pour avoir prétendument trompé le public au sujet de la crise climatique. Un quart des États-Uniens vivent désormais dans des villes et des États qui intentent des procès à des entreprises pour avoir menti au public.

Aux États-Unis, plus de 10 000 survivants de catastrophes climatiques demandent maintenant une enquête américaine sur les « crimes climatiques » des grandes compagnies pétrolières. Tout récemment, Porto Rico a décidé de poursuivre les compagnies pétrolières pour un milliard de dollars (US$) pour les dommages climatiques causés, affirmant que l’industrie connaissait les dangers de ses produits et que maintenant c’est l’île qui en paie le prix. En ce sens, Chevron devra payer 550 millions de dollars US$ au conseil municipal de la ville de Richmond, dans le cadre d’un accord dans le contexte ou la ville proposait une nouvelle taxe sur la raffinerie de la pétrolière. Le maire de Richmond, Eduardo Martinez, a déclaré qu’il s’agissait d’un moment historique et que la lutte pour l’environnement de Richmond n’était pas terminée.

« La communauté de Richmond a créé un mouvement qui se répercutera dans tout le pays », a déclaré M. Martinez. « Ce qui s’est passé ici a démontré à la communauté, à la nation, au monde, que lorsque nous nous unissons, nous pouvons créer le changement. Et qu’en défendant la justice environnementale comme nous l’avons fait, d’autres communautés peuvent elles aussi exiger de leurs pollueurs qu’ils fassent ce qu’il faut, que ce soit par la mesure ou par la négociation ».

À quand un fonds de réparation climatique au Canada?

Alors que l’étau se resserre de plus en sur les pétrolières et les gazières, il est plus que temps de mettre en place un fonds de réparation climatique ici au Canada pour remédier aux dommages engendrés par la crise climatique.

Nous avons besoin d’un fonds de réparation climatique pour aider les communautés et les gouvernements locaux à se préparer, à réagir et à s’adapter aux phénomènes météorologiques extrêmes.

Le fonds serait utilisé pour :

  • Réparer les dommages directs et indirects causés par les impacts des changements climatiques au Canada et ailleurs;
  • Couvrir les coûts d’adaptation aux phénomènes météorologiques extrêmes;
  • Renforcer la résilience des communautés en première ligne de la crise climatique.

Ensemble, changeons le monde, faisons payer les pollueurs et rendons nos communautés plus résilientes et sécuritaires.

La réponse à la crise climatique ne peut plus attendre. Demandez à la ministre des Finances Chrystia Freeland et au ministre de l’Environnement et du Changement climatique Steven Guilbeault de créer un fonds de réparation climatique auquel les entreprises de combustibles fossiles devront cotiser.

*Voici quelques évènements climatiques extrêmes au Canada des derniers mois, présentés par Exxon, BP, Shell, Chevron et compagnie :

Dans les derniers mois, les catastrophes climatiques se sont enchaînées et déchaînées à travers le monde. Pour en apprendre plus, visitez la page des phénomènes météorologiques extrêmes (‘Extreme Weather’) du Guardian.