Cette année, Greenpeace Canada rend hommage à l’excellence et à la résistance des personnes noires. L’excellence des personnes noires, le thème canadien pour le Mois de l’histoire des Noir·es 2024, exige que nous célébrions l’expérience et la réalité des personnes noires dans tous ses accomplissements et dans toute sa grandeur. Mais s’il est facile de célébrer les célébrités noires, il est important de nous rappeler que ce n’est pas là que l’excellence des personnes noires commence ou se termine. Nous devons collectivement faire plus que consommer les médias et confondre cette visibilité avec une véritable représentation. C’est pourquoi la résistance des Noir·es est un thème que nous adoptons en tant qu’activistes climatiques qui agissent pour co-créer le monde que nous voulons.

Les communautés noires résistent à l’oppression sous toutes ses formes depuis des centaines d’années. Notre leadership dans les mouvements sociaux a démontré le pouvoir du peuple dans la création d’un monde où il y a de la justice pour tous·tes. Grâce à cette résistance continue, le monde témoigne de la définition de l’amour radical pour la libération collective.

Il existe des malentendus fréquents sur la manière dont les communautés noires se sont engagées dans le mouvement environnemental. La vérité est que les personnes noires, autochtones et racisées du monde entier ont toujours œuvré pour que la justice soit au cœur de l’action climatique.

  • « Le mouvement pour la justice environnementale défendu principalement par les Noir·es, les personnes d’origine latino-américaine, les Américain·es d’origine asiatique, les personnes des nations insulaires du Pacifique et les populations autochtones est né d’un fait statistique : les personnes qui vivent, travaillent et se divertissent dans les environnements les plus pollués des États-Unis sont généralement des personnes racisées et des personnes vivant dans la pauvreté. Grâce aux défenseur·ses de la justice environnementale, nous connaissons aujourd’hui ce phénomène sous le nom de racisme environnemental, et c’est précisément ce contre quoi les communautés racisées se battent depuis des décennies. » [Traduction libre]

Une approche intersectionnelle de la justice climatique est nécessaire en raison de ces impacts disproportionnés. En tant qu’organisation dirigée par des personnes blanches, notre action climatique est incomplète si elle ne fait pas entendre la voix de diverses communautés, non seulement par souci de représentation, mais aussi parce qu’il est de notre devoir d’exiger la justice pour tous·tes.

  • « Une critique courante des organisations dirigées par des personnes blanches dans le secteur de l’environnement et des changements climatiques est qu’elles parlent souvent au nom des communautés les plus touchées par les injustices liées à l’environnement et aux changements climatiques, et ce, plutôt que de leur fournir des ressources et un espace pour qu’elles s’expriment elles-mêmes. Ainsi, ces organisations peuvent empêcher les mouvements sociaux d’être inclus dans les processus décisionnels et réduire au silence les voix mêmes qu’elles tentent de représenter ou d’aider. » (Quinn-Thibodeau & Wu, 2016). [Traduction libre]

L’action climatique n’est pas un nouvel espace de résistance pour les personnes noires. Alors que les communautés noires sont depuis longtemps les gardiennes de la terre et de la protection des écosystèmes, leurs voix sont souvent étouffées et réduites au silence dans les salles où les prises de décision ont lieu. La reconnaissance de cette réalité passe par l’affirmation de l’expérience des Noir·es : 

  • « Des décennies de violence et de discrimination ont entraîné la perte de la quasi-totalité des terres agricoles appartenant à des personnes noires. Aujourd’hui, les femmes racisées revendiquent leur droit à la gestion des terres. » [Traduction libre]

Notre existence ne se limite pas à la résistance. Nous avons dépassé et surmonté tous les obstacles qui se sont dressés sur notre chemin pour atteindre l’excellence face à l’adversité. Et malgré les stéréotypes, les politiques racistes et les facteurs socio-économiques qui empêchent les personnes noires d’accéder à la nature, nous continuons à entretenir un lien profond avec notre environnement.

  • « Ce n’est pas surprenant que des éléments de Mère Nature servent de lentille pour explorer et apprécier la réalité magnifique et compliquée de l’expérience Noire. » – Rachel Cargle [Traduction libre]
  • Réduire au silence les voix des personnes noires est une question de justice climatique. L’excellence et la résistance des Noir·es nous sauveront tous et toutes.