3 janvier 2018

Nouvelle année, nouvelle aventure ! Et quelle meilleure (ou devrais-je dire plus froide?) période pour visiter la forêt boréale?

Waswanipi - Cree nation

En tant que chargée de campagne Forêts, mes amis me demandent souvent: « mais que fais-tu exactement? Es-tu l’une de ces personnes qui m’abordent à l’entrée du métro en me demandant si j’ai une minute, tandis que je fais semblant d’être au téléphone?

Et bien, pas vraiment non.

Être chargée de campagne Forêts, au quotidien, consiste à rencontrer les gouvernements, l’industrie et les communautés autochtones. À discuter avec eux, afin de susciter une prise de conscience, de mettre en place des solutions viables à long-terme pour la forêt et ceux qui y vivent, et d’assurer la survie des espèces menacées telles que le caribou forestier.

L’un des meilleurs aspects de mon travail, c’est d’aller rencontrer ceux et celles qui vivent en forêt et travaillent activement à la protéger, comme la Première Nation crie de Waswanipi.

Lorsqu’on m’a proposé d’aller à Waswanipi et de visiter la Vallée de la Broadback, l’un des derniers territoires cris épargné par l’industrie forestière, j’ai évidemment sauté sur l’occasion.

Le voyage nous a pris la journée. Waswanipi est situé au centre du Québec, quelques 700 km au nord de Montréal, et avec une population d’environ 1 400 âmes.

Le mot «waswanipi » signifie « reflet dans l’eau ». L’Eeyou Istchee, c’est-à-dire le territoire de la nation crie au Québec, a beaucoup souffert de l’exploitation forestière. Aujourd’hui, 90% des terres cries de Waswanipi ont été lourdement impactées par les industries minière et forestière.

Désormais, la communauté se bat pour protéger les 10% de forêt encore préservée.

Ces forêts anciennes sont précisément le type d’habitat dont le caribou forestier — considéré comme vulnérable au Québec et menacé au Canada — a besoin pour survivre. Intactes, ces forêts ont une incroyable capacité de stockage du carbone, nous aidant ainsi à lutter contre les changements climatiques.

Mes amis se moquent toujours un peu de moi en m’appelant « la tree hugger professionnelle », mais une forêt, c’est tellement plus que des arbres…

Quand les Cris de Waswanipis parlent du lien fort existant entre leurs terres et leur style de vie, et qu’ils s’inquiètent de voir se développer les chemins forestiers et les coupes, cela renforce l’importance de protéger ce territoire.

Plus qu’une simple forêt, c’est leur lieu de vie et leurs traditions qu’ils cherchent à préserver. Pas uniquement pour eux, mais pour les générations futures. Si ce n’est pas une bataille qui mérite d’être menée, alors je ne sais pas laquelle en vaudrait la peine.

Demain, nous partons à l’aventure pour visiter la Broadback, l’une des dernières forêts intactes sur le territoire cri.

Après un accueil chaleureux de nos hôtes et une bonne nuit de sommeil… JE SUIS PRÊTE. 

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