L’événement Juillet sans plastique est en cours, et c’est l’occasion rêvée de passer en revue les principales mesures que vous pouvez prendre pour accélérer la transition vers un avenir sans plastique.

Saviez-vous que si le statu quo est maintenu, la production de plastique pourrait tripler d’ici 2050? Mais comme la production de plastique actuelle est déjà responsable d’un désastre planétaire total en raison de la pollution qu’elle engendre, nous devons nous élever et appeler à la fin de l’ère du plastique! Des études scientifiques (et nos propres yeux) ont confirmé que le plastique est partout : à l’intérieur de notre corps, au sommet de la plus haute montagne, dans des lacs éloignés, sur des îles inhabitées et dans l’air que nous respirons. Je suis assise dessus en ce moment même alors que je rédige ce blogue. Des chaises de bureau aux vêtements, des animaux en peluche aux sachets de thé, des pots de semis aux emballages de barres tendres et des produits de soins personnels aux stylos, une vie sans plastique n’est pas une possibilité réaliste pour la plupart d’entre nous, mais il reste que de nombreux plastiques gagneraient à être dénoncés.

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Un groupe constitué de personnes concernées et d’activistes d’Environmental Defence et Animal Justice s’est rassemblé devant la Cour fédérale à Toronto pour soutenir une action résolue contre la pollution plastique et mettre fin à l’ère du plastique. Crédit photo : Environmental Defence .

Industrie du plastique

Déterminée, l’industrie du plastique, constituée d’entreprises pétrochimiques et de producteurs de plastique, ne recule devant rien pour entraver toute action gouvernementale visant à réduire la pollution plastique. Au Canada, elle a intenté deux actions en justice contre le gouvernement fédéral pour tenter d’empêcher l’interdiction des plastiques à usage unique, et mène une campagne marketing pour répandre la fausse idée selon laquelle le plastique est tout simplement génial. Les recherches de Greenpeace ont révélé qu’elle a intensifié ses efforts de lobbying en aval des négociations du traité mondial sur les plastiques et de l’annonce de plans d’action fédéraux. Pendant ce temps, elle continue de nuire à la santé des personnes et de la planète, comme ce fut le cas récemment lorsque INEOS Styrolution a libéré un cancérigène connu, soit le benzène, sur le territoire non cédé de la Première Nation Aamjiwnaang, amenant la communauté à déclarer un (autre) état d’urgence. Sur l’échelle des crapules du plastique (où 10 est le plus crapuleux), l’industrie du plastique est incontestablement un 10.

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Greenpeace a changé le slogan « Real Beauty » (« Vraie beauté ») de la marque Dove en « Real Harm » (« Dommage réel »). Crédit photo : Greenpeace.

Marques de biens de consommation 

Les entreprises de biens de grande consommation (BGC) comme Coca-Cola, Nestlé et Unilever, ainsi que d’autres marques populaires, se sont révélées être parmi les plus grands pollueurs plastiques au monde lors d’audits mondiaux de contrôle et de marque. L’année dernière, Greenpeace Royaume-Uni a dénoncé la marque Dove, détenue par Unilever, pour sa contribution à la crise de la pollution plastique, en particulier dans ce que l’on appelle les pays du Sud. Unilever vend 1 700 sachets polluants en plastique à usage unique chaque seconde. Dove dit vouloir célébrer la « vraie beauté », mais une marque qui empoisonne notre planète et menace la santé de nos communautés n’a rien de beau. Plus de 140 000 personnes ont déjà signé une pétition demandant à Dove de s’engager à cesser de vendre des sachets d’ici la fin 2025, d’éliminer progressivement tous les plastiques à usage unique d’ici dix ans et de devenir une véritable force positive en défendant ces objectifs lors des négociations pour un traité mondial sur les plastiques aux Nations Unies. Bien qu’Unilever et d’autres marques aient pris de vagues engagements en matière de développement durable, leur impact au niveau mondial reste épouvantable. Ces entreprises se méritent un 9,5/10 sur l’échelle des crapules du plastique.

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Dans le cadre de la Semaine d’action mondiale pour promouvoir la révolution du réutilisable, des bénévoles de Greenpeace Canada ont placé des cartes sur les tablettes des supermarchés pour exiger des options sans emballage et en vrac, ainsi que davantage de produits offerts dans des contenants réutilisables. Crédit photo : Greenpeace.

Supermarchés

En janvier 2019, Greenpeace a lancé une pétition demandant aux plus grandes chaînes de supermarchés au Canada de s’attaquer à leur énorme empreinte plastique en éliminant progressivement les plastiques à usage unique et en adoptant des emballages réutilisables et des modèles de recharge. Malgré la révélation de leur rôle dans le colonialisme des déchets, l’appel massif du public et de leur clientèle à débarrasser nos paniers d’épicerie des plastiques inutiles, et même la récente tentative du gouvernement fédéral de pousser les géants du commerce de détail à agir rapidement pour réduire les plastiques, très peu de choses ont changé dans les allées des supermarchés. Un rapport récent d’Environment Defence a révélé que plus de 70 % des produits dans les seuls rayons des fruits et légumes et des aliments pour bébés sont emballés dans du plastique. Malgré la lueur d’espoir offerte par certaines initiatives de réutilisation prometteuses, comme la plateforme Reusables.com qui s’associe aux détaillants pour proposer des options plus écologiques, les alternatives sans plastique sont extrêmement limitées et loin d’être disponibles dans l’ensemble des magasins et des communautés. Les supermarchés se voient décerner un 9 sur l’échelle des crapules du plastique.

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Déploiement d’une bannière sur le pont Mackenzie King lors de la CIN-4 à Ottawa, au Canada.

Ce que VOUS pouvez faire!

La liste des contrevenants en matière de pollution et de déchets plastiques est incroyablement longue. Pour chaque entreprise qui propose de véritables solutions de réutilisation, il y en a d’innombrables qui s’accrochent à leur façon de faire. C’est en changeant notre système déficient et dépendant du plastique que nous parviendrons à une planète plus saine et moins polluée. Et même si des forces importantes tentent de nous maintenir dans une économie du jetable fondée sur le modèle « extraction-production-consommation », le mouvement sans plastique est fort et gagne en ampleur à l’échelle mondiale. Alors que les appels au changement se font de plus en plus insistants, nous devons nous assurer qu’ils soient dirigés vers : 1) les entreprises qui doivent être tenues pour responsables de la création des crises de la pollution plastique et des déchets; et 2) les gouvernements qui peuvent et doivent agir de manière audacieuse pour accélérer la transition vers une réalité zéro déchet et à faible émission de carbone.

  1. Exhorter le Canada à soutenir un traité mondial fort sur les plastiques! Ce problème mondial nécessite une solution globale. Les négociations en vue d’un accord de l’ONU visant à mettre fin à la pollution plastique vont bon train, le dernier cycle de négociations étant prévu pour la fin de l’année. Les enjeux sont importants, et le potentiel de changement positif l’est encore plus!
  1. Exiger du Canada qu’il soutienne les systèmes basés sur la réutilisation et qu’il crée une stratégie nationale de réutilisation!
  1. Vous engager à ne plus acheter de produits Dove! Jusqu’à ce que Dove élimine ses sachets en plastique à usage unique, elle doit savoir que sa clientèle désapprouve les dommages qu’elle cause.
  1. Faire passer le mot aux gens de votre entourage pour en finir avec l’ère du plastique! Informez-vous sur la façon dont Greenpeace s’est jointe à Ecojustice et à d’autres groupes pour préserver l’interdiction des plastiques à usage unique au Canada, et partagez ce blogue pour montrer votre soutien à l’interdiction!