Le printemps touche à sa fin, l’été approche et la saison des actions commence!

C’est la Journée mondiale des océans demain et cette année, l’accent est mis sur l’importance de prioriser les océans et cela passe notamment par la protection des fonds marins contre l’exploitation minière en eaux profondes – une industrie destructrice qui tente de ravager les fonds marins à la recherche de métaux et de détruire le fragile écosystème qui se trouve sur son passage.

C’est pourquoi, à l’approche de cette journée spéciale – et en préparation de la réunion de juillet de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) au cours de laquelle les gouvernements, dont le Canada, décideront d’autoriser ou non l’exploitation minière en eaux profondes cette année – des activistes de Greenpeace se sont mobilisé·es dans le monde entier dans le cadre d’une journée d’action mondiale pour dire non à cette industrie extrêmement destructrice. 

À Greenpeace Canada, nous avons décidé de porter cette question directement à la porte de la ministre Mélanie Joly (enfin, le plus près possible). Des activistes ont créé une installation lumineuse d’un poulpe de 48 pieds sur 30 pieds sur l’île Maple, près des bâtiments fédéraux des Affaires mondiales, afin d’exhorter la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, de s’opposer à l’exploitation minière en eaux profondes dans les eaux internationales. La ministre des Affaires étrangères est responsable de la position du Canada à la réunion de juillet, il était donc important de lui rappeler ce qui est en danger.

Des activistes de Greenpeace Canada ont installé une pieuvre de 48 pieds sur 30, composée de plus de 1 000 lumières LED, sur l'île Maple à Ottawa pour attirer l'attention sur l'exploitation minière en eaux profondes. La pieuvre fantôme tenait de ses tentacules une banderole sur laquelle on pouvait lire "Stop Deep Sea Mining!" et criait "Protect my home, Minister Joly !" en anglais et "Protégez ma maison, ministre Joly !" en français dans une bulle de discours. À l'approche des négociations qui se tiendront en juillet au sein de l'Autorité internationale des fonds marins, où l'exploitation minière en eaux profondes pourrait être autorisée, les activistes ont mis en lumière, de manière métaphorique et littérale, ce qui est en jeu : des milliers d'espèces, dont la pieuvre fantôme, vivant dans les eaux profondes, souvent dans des zones spécifiquement ciblées par l'industrie minière. Greenpeace demande à Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères - la ministre responsable en dernier ressort de la conduite du Canada à l'ISA - de prendre clairement position contre l'exploitation minière en eaux profondes et de soutenir la demande d'un moratoire sur cette pratique dans les eaux internationales.
L’installation lumineuse réalisée par Greenpeace Canada sur l’île Maple à Ottawa, Ontario.

La pieuvre fantôme, affectueusement connue sous le nom de Casper, avait un message spécial pour Mélanie Joly : Protégez ma maison – et nous sommes tout à fait d’accord. La pieuvre fantôme pond ses œufs sur des dépôts minéraux des fonds marins qui mettent des millions d’années à se développer. Mais cette créature des profondeurs n’est pas la seule espèce en danger, il y en a des milliers d’autres. En fait, il y a quelques semaines à peine, une nouvelle est devenue virale : plus de 5 500 nouvelles créatures des grands fonds ont été découvertes. L’exploitation minière des eaux profondes causerait des dommages irréversibles aux habitats en eaux profondes et à d’innombrables espèces uniques qui y vivent.

Des créatures des fonds marins (concombres de mer, crabe Yéti et Seastar)
Des créatures des fonds marins (concombres de mer, crabe Yéti et Seastar)

À l’extérieur du Canada, Greenpeace Thaïlande a réalisé une installation lumineuse pittoresque représentant une pieuvre dans l’océan, tandis que des activistes en Suisse et au Sénégal ont créé des bannières humaines impressionnantes et que des plongeurs au large de l’île de la Réunion ont organisé une manifestation sous l’eau.

Les activistes et bénévoles de Greenpeace qui agissent dans le monde entier pour attirer l'attention sur cette industrie extrêmement destructrice et demander aux gouvernements de dire non à l'exploitation minière en eaux profondes.
Les activistes et bénévoles de Greenpeace qui agissent dans le monde entier pour attirer l’attention sur cette industrie extrêmement destructrice et demander aux gouvernements de dire non à l’exploitation minière en eaux profondes.

C’est maintenant qu’il faut agir. Et si nous pouvions remonter le temps et arrêter le forage en mer à l’aube de l’ère pétrolière? Nous pourrions éviter la crise climatique actuelle, ainsi que d’innombrables déversements et fuites de pétrole. Les océans sont au cœur des crises du climat, de la biodiversité et de la pollution. La vie marine ne peut pas en subir davantage.

Actuellement, nous avons une chance unique de mettre un terme à cette industrie maintenant, de sorte qu’elle ne commence jamais. Nous pouvons encore protéger le plus grand écosystème de la planète, faire face à l’une des dernières formes de néocolonialisme et défier une industrie avide qui tente de légitimer son activité par le biais de l’écoblanchiment – une industrie qui prétend que les métaux extraits peuvent être utilisés pour des technologies vertes [1]. Détruire les océans n’est pas un moyen de sauver la planète.

Malgré la pression croissante et la mobilisation mondiale, les gouvernements ne sont pas encore parvenus à un accord pour protéger les océans de l’exploitation minière en eaux profondes [2]. La porte a été laissée ouverte pour que l’industrie commence à piller les fonds marins dès cette année. C’est inacceptable.

Si nous n’agissons pas maintenant, les merveilleuses espèces des fonds marins que nous commençons à peine à comprendre (et à découvrir!) pourraient disparaître à jamais et le mode de vie des peuples du Pacifique pourrait être gravement affecté, car ils et elles dépendent des océans spirituellement, culturellement et économiquement.

Infographie en anglais – Sites proposés pour l'exploitation minière en eaux profondes et incidences sur les océans et la biodiversité.
Infographie en anglais – Sites proposés pour l’exploitation minière en eaux profondes et incidences sur les océans et la biodiversité.

En cette Journée mondiale de l’océan, prenons position en faveur des écosystèmes marins! Nous venons de remporter un traité mondial historique sur les océans, nous pouvons donc profiter de cet élan pour inciter davantage de gouvernements à s’opposer à l’exploitation minière en eaux profondes et à tenir les dirigeant·es mondiaux responsables de la protection des océans. Exhortez le Canada à respecter ses engagements en matière de protection de la biodiversité marine dès aujourd’hui!

Sources :
[1] Minesplaining: Busting the deep sea mining industry greenwash (disponible en anglais seulement)
[2] The deep sea mining industry stalks, while governments talk (disponible en anglais seulement)

PASSER À L’ACTION

Signez notre pétition pour dire au gouvernement canadien de respecter son engagement et de dire non à l’exploitation minière en eaux profondes.

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