L’immense étendue de l’océan Pacifique abrite un éventail incroyable de vie marine et de ressources vitales pour notre planète. Cependant, une menace dangereuse se profile sous la surface : l’exploitation minière en eaux profondes. Malgré l’adoption récente d’un traité mondial sur les océans, les entreprises minières cherchent toujours à extraire des minéraux précieux des fonds marins. Cette quête effrénée du profit pourrait causer des dommages irréparables à cet écosystème fragile.

Cet article aborde les dangers de l’exploitation minière en eaux profondes et explique pourquoi Greenpeace prend des mesures pour empêcher cette industrie de ravager l’océan Pacifique et les communautés qui en dépendent.

Qu’est ce que l’exploitation minière en eaux profondes et en quoi est-ce une menace?

L’exploitation minière en eaux profondes constitue une menace imminente pour l’écosystème unique et fragile de l’océan Pacifique et, par conséquent, pour le monde entier. Ce processus minier destructeur consiste à creuser le fond de l’océan pour en extraire des minéraux précieux, tels que le cuivre, le cobalt et le manganèse. Par conséquent, les habitats en eaux profondes, qui constituent un refuge pour de nombreuses espèces, sont détruits, y compris ceux qui restent à découvrir. En outre, les panaches de sédiments engendrés par les activités minières peuvent suffoquer et tuer la vie marine, laissant derrière eux un écosystème stérile et sans vie. Une fois détruit, cet écosystème délicat et irremplaçable ne peut être restauré, ce qui fait de l’exploitation minière en eaux profondes un enjeu d’autant plus sérieux.

The Case Against Deep Sea Mining – TIME (disponible en anglais seulement)

Mais l’impact de l’exploitation minière en eaux profondes ne se limite pas à l’environnement et représente une menace immense pour les moyens de subsistance de nombreuses communautés autochtones qui dépendent de l’océan pour leur survie. La pêche est une source cruciale de revenus et de nourriture pour des millions de personnes de la région Pacifique, et la destruction des habitats marins aurait des conséquences dévastatrices sur leur vie. De plus, les activités d’exploitation minière en eaux profondes libèrent des produits chimiques et des métaux lourds capables de contaminer l’eau et les fruits de mer, mettant ainsi en péril la santé humaine. Les risques pour la vie et le bien-être humain ne peuvent être ignorés. Il est donc essentiel que nous prenions des mesures pour empêcher cette industrie néfaste de ravager nos océans et les communautés qui en dépendent.

The Contribution of Fisheries to the Economies of Pacific Island Countries (disponible en anglais seulement)

Qui pourrait autoriser l’exploitation minière en eaux profondes?

L’urgence de protéger l’océan Pacifique et son écosystème délicat contre la menace imminente de l’exploitation minière en eaux profondes ne saurait être sous-estimée. L’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), responsable de la protection des fonds marins internationaux, s’apprête à autoriser les activités minières en eaux profondes en dépit du traité mondial sur les océans. Elle a été accusée d’être fortement influencée par les entreprises minières et leurs intérêts financiers, ce qui témoigne d’une tendance inquiétante à l’influence des industries sur les discussions politiques. Ce conflit d’intérêts flagrant met en péril l’océan et les communautés qui en dépendent.

L’urgence de commencer l’exploitation minière en eaux profondes est amplifiée par la « règle des deux ans », une disposition de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS). Cette règle permet aux entreprises minières de déclarer leur intention de soumettre un « plan de travail » d’ici deux ans, après quoi l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) est censée avoir élaboré une réglementation en matière d’exploitation minière. Cela limite la capacité des gouvernements et des observateurs tels que Greenpeace et la Deep Sea Conservation Coalition à avoir un débat constructif sur la manière de procéder. Par conséquent, les entreprises minières sont motivées à faire valoir leurs intérêts et commencer les opérations minières dès que possible, et ce sans tenir compte des dommages et des risques potentiels pour l’océan et les formes de vie qu’il abrite.

Malgré les risques considérables et les préoccupations environnementales, les entreprises minières poursuivent agressivement leurs activités d’extraction en eaux profondes dans l’océan Pacifique. L’appât de profits énormes provenant de l’exploitation des fonds marins alimente ce nivellement par le bas. Il n’a jamais été aussi urgent de protéger l’océan et ses écosystèmes des conséquences dévastatrices de l’exploitation minière en eaux profondes. Des mesures immédiates doivent être prises pour éviter que l’océan Pacifique et les personnes qui en dépendent ne subissent des dommages irréversibles.

En agissant aujourd’hui dans l’océan Pacifique, nous envoyons un message à l’industrie : toute progression de l’exploitation minière en eaux profondes se heurtera à une opposition. Qu’il s’agisse de recherches financées par l’industrie ou d’essais miniers, nous nous mobiliserons à la fois sur terre et en mer. Notre message est clair : « N’exploitez pas le moana (l’océan) ». 

Des activistes de Greenpeace International ont confronté pacifiquement le navire de recherche britannique James Cook dans les eaux du Pacifique Est, alors qu’il revenait d’une expédition de sept semaines dans un secteur de l’océan Pacifique ciblé par l’exploitation minière en eaux profondes. Une militante a escaladé le côté du navire en mouvement pour déployer une bannière sur laquelle on pouvait lire Say No to Deep Sea Mining (« Dites non à l’exploitation minière en eaux profondes »), tandis que deux activistes Māori ont nagé devant le RRS James Cook, l’un tenant le drapeau Māori et l’autre un drapeau sur lequel on pouvait lire Don’t Mine the Moana (« N’exploitez pas le moana »).

Le fait que le navire de recherche de cette expédition « SmartEx » porte le nom du célèbre colonisateur James Cook n’est non seulement ironique, mais constitue également une cruelle insulte pour les peuples du Pacifique. Nous souffrons encore aujourd’hui des conséquences de la colonisation et du racisme systématique, et pourtant son nom figure sur un navire qui ratisse l’océan Pacifique à la recherche de minéraux qui ne permettraient qu’à de riches individus de s’enrichir encore plus.

En attirant l’attention du monde entier sur ce navire en mer qui défend l’exploitation minière en eaux profondes, alors que les décisionnaires siègent au sein de l’AIFM à Kingston, en Jamaïque, nous démontrons qu’alors que l’AIFM parle, l’industrie rôde. Tel un prédateur en haute mer, elle ne se soucie que du profit. 

Ce que Greenpeace fait et comment vous pouvez agir pour protéger les océans

Après l’obtention d’un traité mondial sur les océans après des décennies de campagnes et de négociations, il est tout simplement inacceptable que nous soyons encore en train de lutter contre une industrie extractive basée sur le profit. Mais au lieu de nous contenter de sensibiliser le public, nous devons prendre des mesures concrètes pour empêcher l’exploitation minière en eaux profondes de causer des dommages irréparables à l’océan Pacifique et aux communautés qui en dépendent. 

Cela signifie qu’il faut réclamer et soutenir activement la poursuite de la mise en œuvre du traité mondial sur les océans et faire pression sur l’Autorité internationale des fonds marins pour qu’elle priorise la protection de l’océan plutôt que les intérêts financiers des entreprises minières. Des organisations comme Greenpeace prennent des mesures directes pour s’opposer à l’exploitation minière en eaux profondes et appellent les gouvernements à se positionner contre cette industrie destructrice. En posant des actions concrètes pour empêcher l’exploitation minière en eaux profondes, nous pouvons contribuer à préserver l’avenir de l’océan Pacifique et de la vie qu’elle abrite pour les générations futures.