La 15e Conférence des Nations Unies sur la biodiversité, connue sous le nom de COP15, vient de se terminer. L’accord final – connu sous le nom d’Accord de Kunming-Montréal – est qualifié d’historique, mais ne représente qu’une première étape du travail nécessaire pour stopper l’extinction massive.

Qu’est-ce que l’accord a de bon?

Le texte final reconnaît le travail, les connaissances et les pratiques des peuples autochtones comme l’outil le plus efficace pour protéger la biodiversité. Les peuples autochtones représentent 5 % de l’humanité mais protègent 80 % de la biodiversité mondiale, et le langage du texte est désormais clair : la mise en œuvre de l’Accord de Kunming-Montréal doit respecter leurs territoires, garantir leurs droits et leur consentement libre, préalable et éclairé – prévu par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones – et leur pleine participation à la prise de décision.

En bref, les modèles de conservation autochtones doivent désormais devenir la norme si nous voulons prendre de véritables mesures pour protéger la biodiversité.

Quelles parties de l’accord laissent à désirer?

L’objectif de protéger au moins 30 % des terres et des océans d’ici 2030 est bel et bien mentionné dans l’accord, mais sans l’interdiction explicite des activités nuisibles dans les zones protégées. Sans ces dispositions nécessaires, cet objectif risque de demeurer une ambition abstraite, avec des protections qui n’existent que sur papier.

De plus, des modèles corporatifs comme les solutions fondées sur la nature et les compensations sont inclus dans le texte et permettront aux industries qui cherchent à tirer profit de la biodiversité de continuer à exploiter la nature. Ces fausses solutions et ces tactiques d’écoblanchiment pourraient s’avérer être des erreurs coûteuses. 

Enfin, la question du financement, souvent abordée, n’a toujours pas été résolue, les engagements pris n’étant pas encore suffisants pour combler le déficit de financement de la biodiversité. Pour sauver la biodiversité, le financement ne sera pas seulement une question de montant, mais aussi de rapidité. 

Quelle est la prochaine étape pour la protection de la biodiversité?

La COP15 sur la biodiversité a laissé les efforts les plus essentiels pour la protection de la nature comme devoirs aux leaders de ce monde. Pour commencer : la création d’un fonds en 2023 pour que l’argent parvienne plus rapidement aux pays en développement ainsi que des financements directs pour les peuples autochtones. Les protections fondées sur les droits sont l’avenir de la conservation et de la protection de la biodiversité mondiale.

La COP16 se tiendra en Türkiye en 2024, où les gouvernements devront agir rapidement pour tirer parti du travail accompli à Montréal.