C’est le “World Refill Day” – une journée mondiale conçue pour prévenir la pollution plastique, normaliser le remplissage et favoriser le réemploi. Nous savons qu’il est impossible de réduire la pollution et de vivre sans déchets sans d’abord s’attaquer à la source du problème (et ses coupables). Cette année, tous les regards se tournent vers les grandes entreprises de consommation, également connues pour être les plus grands pollueurs de plastique au monde, et vers le gouvernement canadien, qui tarde à adopter pleinement un système de réutilisation et de recharge. Un mouvement zéro déchet en pleine expansion et un secteur de réutilisation-remplissage en pleine croissance tentent déjà de nous guider vers un avenir sans plastique, mais ils ont besoin d’aide ! 

Vous savez ce qui ne les aide pas? L’écoblanchiment. Les grandes entreprises essaient de nous vendre l’idée de la réutilisation sans vraiment faire le travail. Au début de l’année, Coca-Cola a annoncé son intention de faire en sorte qu’«au moins 25 % de toutes les boissons qu’elle crée mondialement soient vendues dans des bouteilles en verre ou en plastique réutilisables/renouvelables, ou dans des récipients réutilisables par le biais de fondations traditionnelles ou de distributeurs Coca-Cola Freestyle». Sachant que cette entreprise produit chaque année des milliards de bouteilles qui se retrouvent dans la nature un peu partout dans le monde, c’est un peu comme une goutte dans l’océan… rempli de plastique. PepsiCo, Nestlé, Unilever et Procter and Gamble ont beau parler de réutilisation sur leurs sites web et tester des emballages et des modèles de replissage réutilisables, nous n’avons pas encore vu d’engagements substantiels en faveur d’un changement véritable et généralisé. Un changement dont nous avons tous et toutes besoin, maintenant.

Dans le cadre de la Semaine d’action mondiale pour promouvoir la Révolution du Réutilisable, les bénévoles de Greenpeace Canada ont placé des cartes sur les tablettes des supermarchés pour exiger des produits sans emballage, des options de vrac ainsi que davantage de produits offerts dans des contenants réutilisables. Afin de montrer que la demande pour une expérience de magasinage sans gaspillage est réelle, les bénévoles ont invité les clients à signer la pétition de Greenpeace et à participer à la journée d’action, au magasin Provigo, à Montréal, le samedi 9 novembre 2019.

Ainsi, à l’occasion de “World Refill Day”, plus de 400 organisations ont signé une lettre ouverte adressée aux PDG de cinq des plus grandes entreprises mondiales de biens de consommation à rotation rapide, afin de les inciter à s’engager dans une réduction significative de la consommation de plastique, à adopter systématiquement des modèles de réutilisation et de recharge, et à faire preuve de transparence dans l’élaboration de leur nouvelle stratégie. Nous avons besoin que ces entreprises travaillent en collaboration avec d’autres secteurs pour créer une infrastructure qui ne profitera pas seulement à quelques personnes, mais qui nous aidera à mettre en place des systèmes de réutilisation et de recharge efficaces. Nous avons besoin qu’elles assument la responsabilité de leur rôle disproportionné dans la crise des déchets plastiques et de la pollution, ainsi que de l’impact dévastateur qu’elles ont sur les communautés et sur la planète. Nous avons besoin qu’elles le fassent maintenant. 

Le “World Refill Day”, créé à l’origine par une organisation britannique appelée City to Sea, s’est transformée en un appel mondial aux gouvernements, aux entreprises et aux autres commerces pour qu’ils rejoignent le mouvement de la réutilisation et de la recharge et encouragent la transition vers un avenir sans plastique. Comme pour la plupart des révolutions, ce sont les initiatives locales qui mènent le mouvement et le font grandir, avec des centres de remplissage, des stations de remplissage et d’autres modèles de réutilisation-remplissage qui apparaissent au Canada et dans le monde entier. Mais le manque de soutien gouvernemental pour construire des infrastructures de systèmes de réutilisation et de recharge et pour assumer le coût supplémentaire des essais et de l’exploitation de ces modèles fait qu’il est difficile pour les petites entreprises et les petites initiatives de se développer dans leurs communautés. 

Dans le cadre de la stratégie «Zéro déchet plastique» du gouvernement fédéral, on pourrait s’attendre à ce qu’il soutienne ceux qui essaient d’offrir des solutions de réutilisation et de recharge sans déchets et qu’il accélère la transition et la mise à l’échelle des modèles éprouvés. Cela n’a pas été le cas. Le financement fédéral s’est concentré sur les initiatives de recyclage et autres fausses solutions en aval plutôt qu’en amont. Le manque de soutien gouvernemental aux petits acteurs, combiné aux grandes entreprises qui s’efforcent de nous enfermer dans nos habitudes de consommation de produits jetables, signifie qu’il peut être extrêmement difficile de maintenir les initiatives en cours, même lorsqu’elles bénéficient d’un soutien public important, et cela signifie également que la recharge et la réutilisation sont loin d’être proposées à grande échelle.

Installation Déchets Plastiques au Square Yonge-Dundas, Toronto. © Vanessa Garrison / Greenpeace
Greenpeace Canada dévoile sa plus impressionnante installation artistique, une sculpture de huit pieds de haut représentant une mère albatros nourrissant son bébé avec des bouts de plastique griffé sur une plage couverte de ce genre de pollution. Ce plastique griffé représente les déchets des cinq plus grands pollueurs identifiés par l’enquête de marques menée par Greenpeace Canada en collaboration avec six organisations partenaires. Les cinq plus grands pollueurs identifiés sont Nestlé, Tim Hortons, PepsiCo, Coca-Cola et McDonald’s. © Vanessa Garrison / Greenpeace

Greenpeace s’est joint à des dizaines d’organisations environnementales, de fournisseurs de services de réutilisation et de petites entreprises dans tout le pays pour demander un soutien gouvernemental accru aux initiatives de réutilisation et de recharge. Du financement, des investissements dans les infrastructures, une politique audacieuse axée sur la réutilisation et la recharge, des mesures incitatives, un message clair sur le fait que les systèmes de réutilisation et de recharge sont la solution à privilégiée, la responsabilisation des grandes entreprises sur le cycle de vie complet de leurs produits, la fixation d’objectifs nationaux en matière de réutilisation et de recharge, et la suppression d’autres obstacles réglementaires ou politiques à l’adoption et à la mise à l’échelle, ne sont que quelques-unes des façons dont le gouvernement fédéral devrait soutenir le secteur de la réutilisation et de la recharge.

Une transition rapide vers des systèmes de réutilisation et de recharge dans tous les secteurs et dans nos communautés est le meilleur moyen de réduire les déchets, la pollution et les extractions excessives sur notre planète déjà en difficulté. Les systèmes véritablement circulaires peuvent nous aider à réduire les «bidules» que nous achetons, et ré-achetons encore et encore et qui finissent immanquablement dans les décharges ou sont brûlés. Ils peuvent créer des opportunités d’emplois verts et justes, et favoriser la collaboration et la connexion entre les communautés. Ils peuvent offrir un réel espoir pour un avenir sans plastique. 


Le “World Refill Day” est l’occasion idéale de rappeler au gouvernement fédéral qu’il doit se joindre à la révolution de la réutilisation et de la recharge et placer son soutien et son argent dans l’avenir. Partagez ce blog et identifiez le ministre Guilbeault pour lui demander de soutenir la transition vers des systèmes de recharge et de réutilisation – et un avenir véritablement sans déchets plastiques. Restez à l’écoute pour savoir ce que vous réserve le mois de juillet sans plastique !