Le gouvernement de l’Ontario a informé les Premières Nations que leurs territoires sont sur le point d’être pulvérisés avec du glyphosate.

 vue aérienne de la forêt pulvérisée au glyphosate dans le nord de l'Ontario
Forêt pulvérisée au glyphosate dans le nord de l’Ontario. © Joel Theriault

Au début de l’été, des bureaucrates travaillant pour le gouvernement de Doug Ford ont publié des cartes dans les journaux locaux qui ont été distribués aux Premières Nations du nord de l’Ontario. Des cartes parsemées de nombreuses petites étoiles.

En réalité, ces étoiles représentent des zones spécifiques de forêt qui feront l’objet avant la fin de la saison d’épandages de glyphosate ─ la substance active contenu dans l’herbicide Roundup de Bayer/Monsanto. Le glyphosate va tuer les jeunes arbres, les arbustes et les plantes et modifier l’écosystème forestier pour les années à venir.

Ces notifications à travers les journaux locaux permettent au gouvernement de l’Ontario d’éviter tout processus approprié de consultation des Premières Nations dont les territoires font l’objet d’épandages sans leur consentement libre, préalable et éclairé.

Les Premières Nations du nord de l’Ontario luttent depuis des années contre cette pratique.

Des leaders comme le groupe des Aînés du Savoir Écologique Traditionnel (SET) de la rive nord du lac Huron, en Ontario, font état de répercussions importantes sur l’ensemble de l’écosystème, notamment sur l’eau, les sols, les oiseaux, les plantes, les poissons, les amphibiens, les invertébrés, les humains et les autres mammifères.

Ainé de la Première Nation de Garden River, Joe Jones prévient que la coupe à blanc de la forêt, suivie d’une pulvérisation de glyphosate, « endommage deux fois la Terre Mère » et accélère le changement climatique. Il affirme que les Anishinaabe sont touchés, mais aussi « tous les peuples, d’où qu’ils viennent ».

Les Premières Nations entretiennent des relations profondes et de longue date avec les terres qui sont actuellement pulvérisées au glyphosate. Elles gèrent le territoire et récoltent ce que la terre produit depuis d’innombrables générations, malgré des années de colonialisme.

Peyton Pitawanakwat de la Première Nation de Mississauga explique : « Ce sont nos territoires traditionnels. Les aînés se souviennent de ces territoires. Nos histoires prennent place dans ces territoires. Ce ne sont pas seulement des “zones de gestion forestière” avec un numéro qui leur est attribué. »

Les forêts du nord de l’Ontario seront soumises à des pulvérisations glyphosate avant la fin de l’année.

Voici quelques exemples:

Un avis public publié dans un journal local portant sur le « Projet approuvé d’épandage aérien d’herbicide » pour l’unité de gestion forestière « Sudbury Forest »

Avis publié dans le journal de Sudbury
Avis de pulvérisation aérienne de glyphosate publié dans un journal de Sudbury. Photo : Sue Chiblow

Le communiqué envoyé par voie électronique à la Première Nation de Mississauga avant l’épandage aérien sur une zone de son territoire traditionnel qui chevauche l’unité de gestion forestière de la « forêt Spanish »:

Plan du projet d’épandage aérien d’herbicides 2021 de la forêt Spanish

Les nombreuses zones où des épandages aériens sont prévus sur le territoire de la Première Nation Temagami :

 carte de toutes les pulvérisations de glyphosate dans la Première Nation de Temagami

Il est inacceptable que le premier ministre Doug Ford poursuive cette attaque contre les forêts, les droits des Premières Nations et notre avenir commun.

Agissez maintenant.