Le 15 septembre, sur les plages et les berges du monde entier, des milliers de personnes vont s’activer à ramasser les déchets que des consommateurs peu scrupuleux ont laissé derrière eux.

Du moins, c’est le discours auquel les grands industriels souhaitent que l’on adhère : la crise de pollution plastique, “c’est la faute au méchant consommateur”. Et c’est la raison pour laquelle cette grande messe annuelle du nettoyage se déroule sous l’aile bienveillante de Coca-cola, fier partenaire du International Coastal Cleanup.

Mais quand on gratte un peu sous la surface des bonnes intentions corporatives, le vernis fendille comme un morceau de plastique océanique. C’est justement l’exercice qu’ont tenté les journalistes de l’émission française Cash Investigation. (voir l’émission intégrale).

Au cours de ce numéro intitulé Plastique : La grande intox, on en apprend beaucoup sur le lobbying des grands fabricants de plastique pour s’assurer que leurs affaires continuent de rouler malgré la prise de conscience générale des impacts de cette pollution.

Saviez-vous par exemple que Coca-Cola lutte activement contre l’augmentation des taux de collecte et de recyclage ou contre la mise en place de programmes de consigne en Europe? Ou encore que la plupart des associations dont le mot d’ordre est de lutter contre l’incivilité des consommateurs qui jettent leurs déchets n’importe où sont en fait financées par les producteurs de plastique?

Pointer les responsables

Mettre le blâme sur le consommateur, on l’aura compris, c’est une façon parfaite de se dédouaner aux yeux du public pour les milliards d’emballages à usage unique que les industriels comme Coca-Cola, Nestlé ou Procter & Gamble nous imposent. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le message a fonctionné.

Qui aujourd’hui oserait pointer du doigt la responsabilité des compagnies? La bonne nouvelle, c’est qu’il y a quand même des irréductibles. Ce mois de septembre, Greenpeace et ses alliés du mouvement #BreakFreeFromPlastic organisent des centaines d’enquêtes visant à déterminer quelles marques sont les plus souvent retrouvées lors d’opérations de nettoyage : à Vancouver, Toronto et Halifax le 15 septembre en partenariat avec de nombreux groupes dont Surfrider Foundation et Écology Action Center, et le 16 septembre à Montréal grâce aux déchets collectés par les bénévoles de Mission 10 tonnes.

Déchets plastiques sur une plage de Manille aux Philippines.

Déchets plastiques sur une plage de Manille aux Philippines. Six marques incluant Nestlé, Unilever et Procter&Gamble, ont été identifiées dans plus de la moitié des déchets audités.

 

L’année dernière, lors de notre enquête organisée sur l’une des plages les plus polluées, aux Philippines, six marques incluant Nestlé, Unilever et Procter & Gamble étaient responsables pour près de 54% des déchets retrouvés.

Cette année encore, nous voulons mettre en lumière la responsabilité des compagnies qui ne cessent de produire du plastique jetable malgré les ravages que cette matière est en train d’opérer dans les océans et les impacts encore méconnus des microplastiques sur notre santé.

Et vous pouvez nous y aider! Vous trouvez un déchet plastique dans la rue, sur un chemin ou une berge?

1. Prenez-le photo
2. Publiez-la sur les médias sociaux avec les mot-clics #IsThisYours et #TonPlastiqueTraine
3. Et le plus important : taguez la marque ou le fabricant.

Le recyclage ne règlera pas le problème

On produit 10 tonnes de plastique chaque seconde dans le monde. L’idée que le recyclage puisse venir à bout de tout ce plastique, telle qu’avancée par les grands fabricants et les gouvernements, ne tient simplement pas la route.

La solution ne passe pas non-plus par le remplacement d’un article jetable en plastique par un autre matériau jetable comme le bioplastique ou le papier.

Ultimement, il va nous falloir changer notre manière de produire et d’acheminer les biens de consommation, et laisser la culture du tout-jetable derrière nous. Et c’est le message que Greenpeace, et nos alliés du mouvement #BreakFreeFromPlastic, continuerons de faire passer aux compagnies et aux gouvernements afin qu’à l’avenir, les nettoyages de plages soient une chose du passé.