Membre du peuple Huni Kuin face à la destruction causé par les feux, Acre, Brésil, septembre 2019 © Denisa Šterbová / Greenpeace

La forêt amazonienne fait face à la plus grande menace qu’elle ait connue jusqu’ici. Ce vaste havre qui assure la préservation de la biodiversité et le stockage du carbone, où habitent des centaines de peuples autochtones, est en train d’être décimé. En effet, les bûcherons, les éleveurs et les accapareurs de terres liés aux grandes entreprises pénètrent dans la forêt afin de l’exploiter. Les incendies et la déforestation se sont multipliés sous le gouvernement d’extrême-droite du président Jair Bolsonaro, qui a activement porté atteinte au respect de l’environnement et aux droits des peuples autochtones.

C’est pourquoi, nous venons de lancer une pétition à la Chambre des communes demandant au ministre des Affaires étrangères du Canada de rejeter l’accord de libre-échange avec le Brésil et de dénoncer les atteintes du gouvernement brésilien à l’environnement et aux droits de la personne.

Nous ne sommes pas une coalition typique. Notre groupe est formé d’un médecin, d’une défenseuse des droits autochtones, d’une défenseuse de l’agriculture durable, d’un syndicaliste, ainsi que plusieurs défenseur·es et militant·es de mouvements citoyens pour le climat et la justice. Mais cet accord soulève plusieurs questions qui nous concernent tous et toutes et vous concernent aussi.

La question des droits de la personne : À titre de gardiens et de protecteurs de la forêt depuis des millénaires, les peuples autochtones de l’Amazonie doivent sonner l’alarme encore une fois. Ils sont confrontés à des niveaux élevés de violence (et à la COVID-19), car les accapareurs de terres empiètent sur leurs territoires. Le gouvernement brésilien a bloqué le processus de désignation de terres autochtones supplémentaires et a grandement sapé les droits des Autochtones.

La question du système alimentaire : l’accord de libre-échange proposé entre le Canada et les pays du Mercosur, dont fait partie le Brésil, contribuera à accentuer la destruction environnementale causée par l’agriculture industrielle. Il profitera aux grandes entreprises agroalimentaires, notamment l’élevage bovin, le soja et les autres denrées qui sont intimement liées à la destruction des écosystèmes. Un tel accord nous éloignerait du système alimentaire durable et équitable dont nous avons besoin pour assurer notre propre santé et sécurité.

La question du climat : la forêt amazonienne a un effet régulateur sur le climat mondial. Elle répartit les pluies à travers l’Amérique du Sud et influence les conditions météorologiques dans le monde entier. Elle absorbe des milliards de tonnes de dioxyde de carbone de l’atmosphère et le stocke dans des centaines de milliards d’arbres.

La question de la santé : les scientifiques ont établi une nette corrélation entre la disparition de la forêt tropicale et les pandémies. Le déclin de la biodiversité favorise la propagation des virus et leur transmission aux humains. Notre santé et la santé de la forêt sont étroitement liées.

La question de la survie : les scientifiques préviennent que l’Amazonie s’achemine vers un point de non-retour au-delà duquel la forêt tropicale ne pourra plus assurer sa survie. Si cela se produit, il y aura une disparition massive des espèces végétales et animales, qui menacera à son tour la survie culturelle et physique des peuples autochtones et d’autres communautés locales. Et il sera d’autant plus difficile d’éviter un changement climatique incontrôlable.

Merci de vous joindre à nous pour convaincre le gouvernement d’agir.

Signée par : 

Sophie Bédard et Ruby Swartz, Fridays for Future Toronto
Marie-Josée Béliveau, Alternatives et Collectif Femmes pour le Climat
Dr. Warren Bell, Médecin de famille et ancien président fondateur de l’Association Canadienne des Médecins pour l’Environnement (ACME)
Dave Bleakney, 2e vice-président national du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP)
Ronald Cameron, Plateforme altermondialiste
Catherine Caron, Centre Justice et Foi et revue Relations
Ana Collins, Conseillère aux droits des Autochtones à Amnistie internationale Canada
Reykia Fick, Greenpeace Canada
Gabriel Leblanc, Paysan à La Ferme de la Dérive et administrateur à Union paysanne
Gustavo Monteiro, Collectif Brésil-Montréal
Marie-Josée Renaud, Coordonnatrice de l’Union paysanne
Claude Vaillancourt, Président de l’Association québécoise pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (ATTAC-Québec)

Cette article d’opinion a été originalement publiée en anglais dans The Hill Times.

l'Amazone en feu
Venez au secours de l’Amazonie

Des incendies menacent la plus grande forêt tropicale au monde. Ils sont délibérément allumés pour faire place à du bétail et satisfaire la demande internationale de viande bon marché. Dites au gouvernement canadien de ne plus être complice de la destruction de l’Amazonie!

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