Il y a quelques années, j’ai eu le plaisir d’enseigner la plongée à un jeune couple, sur l’un de mes récifs préférés en Thaïlande. Les conditions météorologiques étaient parfaites, les courants étaient faibles, et nous avions une excellente visibilité de la superbe topographie et des riches coraux aux couleurs éclatantes. Malgré le régulateur, je pouvais apercevoir un sourire sur le visage de mes élèves.

Récif corallien foisonnant de vie, dans la mer d’Andaman, en Thaïlande.

Récif corallien foisonnant de vie, dans la mer d’Andaman, en Thaïlande.

La plongée n’aurait pas pu être meilleure jusqu’à ce que nous entamions notre retour vers le bateau. En remontant le long du récif, j’ai remarqué un changement dans le courant. C’est à ce moment que d’énormes quantités de déchets, plastiques pour la plupart, ont commencé à envahir la zone.

J’ai vu des petits poissons de récif nager parmi les pailles, les sacs de plastique et les fragments d’emballages, et j’ai même constaté qu’ils picoraient ces déchets. En terminant la plongée et en remontant à bord du bateau, nous avions du plastique tout autour de nous. L’eau ressemblait davantage à un dépotoir qu’à l’océan.

Cette plie appartient à l’océan. Les déchets, non!

Cette plie appartient à l’océan. Les déchets, non!

 

Déchets plastiques recueillis pendant la plongée.

Déchets plastiques recueillis pendant la plongée. Trop faciles à trouver.

Quel dommage le plastique fait-il à nos océans?

Au cours de la dernière décennie, les plongeurs et les amoureux de la plage ont connu une évolution considérable des océans.

Même les endroits très éloignés sont envahis de plastiques et d’autres produits chimiques. Les plastiques polluent nos océans et s’y accumulent à un rythme alarmant. Chaque année, jusqu’à 12 millions de tonnes de déchets plastique terminent dans les océans. Cette énorme quantité de plastique fait des ravages dans l’environnement sous-marin et particulièrement auprès des créatures marines comme les tortues de mer et les oiseaux de mer qui confondent le plastique avec la nourriture.

Cette pollution conduit nos océans au désastre. À moins de procéder à des changements radicaux, nos océans, les êtres vivants qui les peuplent et même l’humanité seront en danger.

Nous devons mettre fin à la pollution par le plastique à la source

Depuis ma prise de conscience lors de cette plongée fatidique, j’ai décidé de me porter à la défense des océans en faisant passer le message aux gens du monde entier pour dire à quel point la pollution des océans est destructrice, non seulement pour la vie marine, mais aussi pour l’humanité.

Il existe plusieurs moyens pour faire faire entendre sa voix. Il va de soi que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter les plastiques à usage unique comme apporter son propre sac réutilisable au magasin, utiliser une bouteille d’eau réutilisable et refuser les pailles et les emballages en plastique chaque fois que c’est possible.

À mes amis plongeurs, je suggère toujours de ramasser les déchets lors de leur plongée et de les mettre dans la poche de leur gilet de flottabilité. Ou encore, de ramasser le plastique lorsqu’on marche le long d’une plage. Il est possible que ces petits gestes puissent sauver la vie d’une créature marine.

Cueillette de déchets de plastique pendant une plongée.

La cueillette de déchets de plastique pendant une plongée a eu un effet d’entraînement : d’autres plongeurs ont commencé à remarquer les déchets et à les ramasser.

Mais mon constat est que nous devons aller plus loin, car les gestes individuels ne suffiront jamais à résoudre cette crise de pollution plastique, à moins que les entreprises ne cessent en premier lieu de produire autant d’emballages jetables.

Comment pouvons-nous amener les entreprises à modifier leurs façons de faire?

En juin dernier, j’ai lu un blogue de Greenpeace et je m’en suis inspiré pour découvrir toutes les façons possibles de faire savoir aux entreprises qu’elles devaient réduire leur utilisation de matières plastiques à usage unique.

Un moyen en particulier a attiré mon attention, car il est simple à reproduire et parfait pour la communauté de plongée ou toute autre personne qui aime passer du temps dans la nature : si vous trouvez des déchets plastiques sur lesquels la marque est clairement identifiable, dans l’océan, sur une plage ou un sentier ou même sur le bord de la route, voici la marche à suivre :

1. Prenez une photo
2. Publiez-la sur les réseaux sociaux en utilisant le mot-clic #IsThisYours? et #TonPlastiqueTraine!
3. Prenez soin de
taguer la marque en question.

C’est un excellent moyen de lancer un appel aux entreprises et de faire prendre conscience de leur responsabilité dans cette pollution qu’elles alimentent jour après jour à coup d’emballage inutiles.

 

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Hey @lipton @unilever #isthisyours @greenpeace @allimak88

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Il existe beaucoup d’autres façons d’agir. Vous pouvez réunir quelques amis et tenter de convaincre les supermarchés, les restaurants et les comptoirs d’aliments à emporter de votre localité de se débarrasser de réduire leur empreinte plastique. Une autre excellente façon de faire est d’envoyer une lettre au rédacteur en chef de votre journal local et de mettre en lumière l’impact de la pollution plastique dans votre communauté.

Le monde sous-marin est vraiment spectaculaire et offre une grande variété d’espèces vivantes, sur fond de coraux incroyablement colorés et de paysages sous-marins sensationnels. Si vous n’avez jamais fait de plongée auparavant, il n’est jamais trop tard pour commencer. Et même si vous ne voyez jamais le monde sous-marin par vous-même, sachez qu’il existe, qu’il est incroyablement beau, et qu’il doit le rester. J’espère que nous devons faire tout notre possible pour le protéger.

Torben Lonne

Torben Lonne est parent, plongeur et amoureux de l’océan, et il est profondément inquiet par la façon dont nous traitons nos océans. Il dirige le magazine en ligne Divein.com sur la plongée sous-marine et sur la manière dont les plongeurs peuvent faire une différence positive pour l’environnement. Ses propos : « L’une de mes plus grandes craintes est de ne jamais pouvoir enseigner la plongée à mes enfants, car il ne leur restera plus rien à voir. »