Un des leçons à retenir de la pandémie du COVID-19, c’est que notre santé, nos moyens de subsistance et notre bien-être sont intrinsèquement liés à la santé de la Nature. La destruction de la Nature a été à l’origine de nombreuses épidémies antérieures, le moteur du déclin de la faune et d’une augmentation des événements météorologiques extrêmes comme les incendies de forêt.

Dans mon blogue précédent, j’ai exploré le Top 5 des Fausses Solutions liées à la foresterie et à la gestion des terres non durables – notant que nous avons besoin d’être aux aguets du blanchiment-vert alors que le gouvernement fédéral élabore ses plans pour une relance économique à long terme après la récession du COVID-19. Nous avons également besoin d’aider les gens à imaginer ce qui est possible. En conséquence, je vous invite à explorer des solutions basées sur la Nature qui peuvent servir de fondement à ce que nous appelons une économie de restauration. Une économie de restauration, dans le contexte d’une relance juste et verte au Canada, nous éloigne d’une économie basé sur l’extraction des ressources, et se concentre sur la reconstruction, protection et gestion des écosystèmes naturels – nos systèmes de survie.

LES 4 PILIERS D’UNE ÉCONOMIE DE RESTAURATION

Atteindre les objectifs de protection de la Nature  

Seriez-vous surpris si je disais que la protection et la restauration des forêts est probablement l’une de nos plus grandes opportunités de faire face aux nombreuses crises actuelles auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui ? On estime que les forêts abritent environ 80% de la vie terrestre, et sont dits capables de fournir au moins un tiers de l’atténuation climatique rentable. Des études scientifiques suggèrent que nous devons protéger en moyenne 50% de nos terres. Avec seulement 11.4% de terres protégées au Canada, nous avons vraiment besoin d’intensifier et investir dans une meilleure protection qui va aider le Canada à atteindre son objectif international en protégeant au minimum 30% de ses habitats terrestres d’ici 2030.

La protection ne consiste pas à exclure les personnes d’une utilisation durable à faible impact de la Nature. En fait, de nombreux écosystèmes dépendent des activités de gestion des Peuples Autochtones et d’autres communautés locales. L’accès et les droits de ces communautés doivent cependant être intégrés dans un concept de protection.

Restauration des écosystèmes

Ce n’est pas un hasard si les Nations Unies ont surnommé cette décennie à venir la Décennie des Nations Unies pour la Restauration des Écosystèmes. En outre des mesures de protection solides, la restauration des terres détruites ou dégradées est une excellente occasion d’améliorer la capacité de la Nature à emmagasiner et stocker du carbone, à aider à contrôler les inondations, à atténuer les vagues de chaleur et à inverser la tendance à l’extinction des espèces. Les villes doivent également repenser leur aménagement paysager et créer un environnement plus sain et plus vert. En restaurant les écosystèmes forestiers et en investissant dans des jardins, des systèmes de polyculture et d’agroforesterie, des centres urbains ; cela peut améliorer la qualité de l’air, la santé mentale et physique et résoudre potentiellement les problèmes de sécurité alimentaire.

Alors que les parcs nationaux du Canada rapportent 6 $ pour chaque dollar dépensé, la restauration des écosystèmes naturels a un potentiel encore plus important, rapportant 9$ en bénéfices pour chaque dollar dépensé. Avec autant de mines laissées à l’abandon, de sites contaminés et de forêts en voie de disparition ou dégradées, il existe un important potentiel de création d’emplois dans la restauration de ces terres. De plus, nous avons l’occasion de nous spécialiser dans quelque chose qui deviendra de plus en plus en demande dans le monde entier. Maintenant le moment est venu de mettre en place des politiques et des fonds pour soutenir une relance économique.

Soutenir les communautés en transition

Une relance juste et verte signifie ne laisser personne de côté, ce qui veut dire aider à autonomiser les communautés à effectuer une transition équitable vers des opportunités plus diversifiées, durables et créatrices d’emplois. Cela peut prendre la forme d’un soutien à la formation dans les communautés autochtones et mono-industrielles, d’investir dans la recherche et le développement de produits forestiers non ligneux (ex : champignons, baies, tisanes, farine de noix), d’explorer de nouvelles utilisations des scieries laissées à l’abandon, de gestion des écosystèmes et, dans l’ensemble, d’aider globalement à diversifier les économies locales.

Respecter les droits et connaissances autochtones

Le Canada a signé la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, mais a été freiné par un système colonial,un racisme systémique et une économie basée sur l’extraction intensive de ressources naturelles. Les peuples autochtones sont les gardiens de ces terres depuis des temps immémoriaux. L’élaboration de programmes de planification et d’intendance d’aires de conservation dirigés par des autochtones, comme les Gardiens Autochtones, est une cible idéale pour le financement public et la création d’emplois. En fait, cela ne fonctionne que si nous intégrons, de manière holistique, les droits, lois, traités, et connaissances avec un financement approprié, pour s’engager de manière juste, en tant que décideurs, dans tous les processus de planification de l’utilisation des terres. C’est un pilier vital de notre cheminement collectif vers la réconciliation.

Protéger ce qui nous protège

Selon un récent sondage Pollarat, les Canadiens soutiennent sans réserve la réalisation des cibles de protection, ainsi qu’un large soutien à la conservation de la nature dans le cadre de la relance économique du COVID-19. De plus, la conservation menée par les autochtones est considérée par une majorité comme un avantage important pour l’économie.

Greenpeace demande au gouvernement de mettre en place des solutions basée sur la Nature au cœur du plan de relance du COVID-19, afin que nous puissions commencer à établir une économie de restauration qui valorise une protection de notre « infrastructure naturelle ». Une relance économique consiste à soigner la Terre et à soigner nos relations les uns avec les autres et avec le territoire sur lequel nous vivons. Il s’agit de protéger ce qui nous protège. Nous devons préserver la Nature avec compassion, intention et ambition. C’est ainsi que nous pouvons #RebâtirEnMieux.

Passez à l’action: dites à nos dirigeants de faire la #RelanceVerte une réalité, dites-leur d’investir dans des solutions basées sur la Nature!

Faites un don par testament

En plus d’être un symbole d’espoir, l’histoire de Greenpeace témoigne du formidable impact que les gens ordinaires peuvent avoir lorsqu’ils se mobilisent pour protéger la Terre et sa précieuse biodiversité.

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