La pandémie de Covid-19 a débuté il y a cinq mois, et nous avons vu plusieurs industries polluantes essayer d’en tirer profit pour obtenir des subventions, des allègements législatifs, et d’autres mesures lucratives et contraires à l’intérêt public dont elle voulait bénéficier depuis plusieurs années.

Greenpeace travaille d’arrache-pied pour dénoncer et faire cesser de tels comportements contraires à l’éthique.

Nous avons formulé plusieurs demandes d’accès à l’information relatives au lobbyisme de l’industrie pétrolière, ce qui nous a permis de découvrir plusieurs faits troublants. Une note d’information du 26 mai 2020, adressée à la ministre du Développement économique Mélanie Joly, nous donne une idée plus précise des moyens employés par l’industrie depuis le début de la pandémie.

Selon cette note, l’Association des industries pétrolières et gazières de Terre-Neuve-et-Labrador (NOIA) souhaite que le gouvernement fédéral réinstaure le Crédit d’impôt à l’investissement dans la région de l’Atlantique, dont elle déplorait encore la perte l’an dernier. Cette mesure fiscale a été abandonnée par le gouvernement Harper afin de respecter l’engagement du G20 d’éliminer graduellement les subventions à l’industrie fossile. L’industrie souhaite également obtenir un crédit d’impôt applicable à l’exploration pétrolière en milieu marin. 

En dépit d’une pandémie mondiale et d’une crise climatique encore plus grave, l’industrie pétrolière canadienne compte sur l’aide fédérale pour relancer ses activités d’exploration et acheter de nouveaux bâtiments ou équipements. En résumé, elle compte sur les fonds publics pour aggraver la crise climatique!

L’industrie emploie des moyens considérables pour parvenir à ses fins. La note adressée à la ministre Joly fait même état des pressions exercées sur son collègue Seamus O’Regan, ministre des Ressources naturelles.

Cette volonté d’obtenir davantage de fonds publics – bien que les réserves de pétrole connues soient supérieures à ce que nous pouvons consommer si nous voulons éviter la catastrophe –  est une autre preuve que l’industrie pétrolière tente activement de nuire à l’action climatique.

À notre connaissance, le gouvernement fédéral n’a pas encore accordé les crédits d’impôt réclamés par l’Association des industries pétrolières et gazières. Mais il lui offre un autre cadeau sous forme de lois environnementales sérieusement affaiblies, ce qui est un scandale en soi.

À la demande de l’industrie, le gouvernement fédéral a exempté les forages exploratoires réalisés au large de Terre-Neuve du processus d’évaluation environnementale en vigueur jusqu’ici. L’effet de ces forages sur les écosystèmes et le climat échappera donc à un véritable examen public. Consternées par un tel affaiblissement des mécanismes de surveillance, plusieurs organisations écologistes, dont Ecojustice, le Sierra Club du Canada, l’Ecology Action Center et la WWF, ont décidé de se regrouper pour contester cette exemption devant les tribunaux.

À la lumière de ces événements, la population canadienne et ses responsables politiques doivent absolument élever la voix pour remettre la relance juste et verte à l’ordre du jour. Nous faisons face à un lobby puissant, et il faudra unir nos forces pour contrer son influence insidieuse.

Merci de signer notre pétition dès aujourd’hui pour empêcher les lobbies des grandes entreprises de profiter de la pandémie.