11 janvier 2019 (MONTRÉAL) – La présence de déchets en plastique provenant d’entreprises canadiennes comme Sobeys et Saputo, sur des sites non réglementés en Malaisie s’inscrit dans une tangente alarmante en matière d’exportation de déchets plastiques recyclables. Cette découverte fait suite à la décision de janvier 2018 de la Chine de cesser complètement l’importation de déchets plastiques. D’après une étude commandée par Greenpeace Canada et une enquête sur le terrain menée par Greenpeace Malaysia [1], les pays de l’Asie du Sud-Est sont devenus les nouvelles destinations d’exportation pour le «recyclage» plastique du Canada, des États-Unis et d’autres pays à revenus élevés. Ces pays sont pourtant incapables de gérer les tonnes de déchets qu’ils reçoivent. [2]

«L’échec du gouvernement canadien à prendre des mesures efficaces pour réduire notre empreinte a pour conséquence que nous envoyons nos déchets plastiques dans d’autres pays qui sont déjà accablés par leur propre crise de pollution plastique», a déclaré Sarah King, responsable de la campagne Océans et plastiques de Greenpeace Canada. En tant que Canadiens, nous trions chaque jour nos déchets recyclables et non recyclables, en espérant qu’ils soient recyclés de manière durable. Malheureusement, une grande partie est incinérée, enfouie ou carrément abandonnée dans d’autres pays. C’est une pratique néfaste pour l’environnement et pour la santé. Le Canada doit examiner de près la surproduction, la consommation et la pollution causée par le plastique à usage unique et les conséquences environnementales au niveau national et international. »

Une étude commandée par Greenpeace Canada a révélé qu’en 2015 près de la moitié des exportations de déchets plastiques du Canada étaient envoyée en Chine. Suite aux changements des politiques chinoises, les exportations vers la Chine ont chuté à 4%, tandis que l’exportation de déchets plastiques vers d’autres pays, autre que la Chine et les États-Unis, ont plus que doublé — la Malaisie et la Thaïlande devenant les deux plus grands marchés. [3] Alors que ces pays ont depuis mis en place des restrictions face à l’importation [4], l’enquête menée par Greenpeace en Malaisie a révélé qu’une grande partie de ces déchets plastiques se retrouvent dans des installations, des dépotoirs et des décharges non réglementées, alors que d’autres sont brûlées plutôt que recyclés. La combustion des déchets plastiques pose un risque important pour la santé des communautés voisines. Certains résidents se plaignent déjà de maladies respiratoires qui seraient causées par la fumée et la pollution provenant de la combustion à l’air libre de ces déchets.

Les recherches en cours commandées par Greenpeace Canada sur la situation des déchets plastiques au pays suggèrent que le Canada éprouve encore des difficultés à  faire face à sa forte empreinte plastique. Les données recueillies font état d’une quantité croissante de matières plastiques, plusieurs milliers de tonnes, qui ne sont pas recyclées, mais stockées, ce qui, à terme, risque d’occasionner leur enfouissement ou leur incinération.[5] Bien que les taux de recyclage varient d’une ville à l’autre et d’une province à l’autre, seuls 10 à 12% des déchets plastiques au Canada sont effectivement recyclés.

«La nouvelle stratégie nationale du gouvernement fédéral en matière de déchets plastiques annoncée récemment a manqué la cible et perpétue le mythe du recyclage. Alors que les grandes entreprises continuent de promouvoir la production et la consommation de produits à usage unique, des montagnes de déchets, pourtant recyclables, s’accumulent au pays et ailleurs. Il est clair que nous ne résoudrons pas cette crise en mettant en place des stratégie de recyclage. Les entreprises et les gouvernements doivent se concentrer sur la réduction à la source en arrêtant la production et la distribution des plastiques à usage unique problématiques et non nécessaires. Ils doivent également adopter un nouveau système de livraison et de distribution des produits qui soit meilleur pour nos communautés, notre environnement et notre santé », a conclu King.

Greenpeace a exhorté les grandes entreprises qui commercialisent et distribuent des plastiques à usage unique, y compris les grands détaillants canadiens et des sociétés telles que Nestlé et Tim Hortons, à cesser d’alimenter la crise en réduisant leur dépendance aux plastiques à usage unique et en mettant en place des systèmes de livraison et de distribution innovants et durables.

 

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Vous trouverez un briefing pour les médias sur le contenu des rapports ici (en anglais seulement).

Le rapport complet de Greenpeace Malaysia “The Recycling Myth” est disponible ici (en anglais seulement): https://www.greenpeace.org/seasia/Press-Centre/publications/THE-RECYCLING-MYTH/

Les images du rapport sont disponibles ici.

 

Notes

[1] Le rapport complet de Greenpeace Malaysia “The Recycling Myth” est disponible ici (en anglais seulement): : https://www.greenpeace.org/seasia/Press-Centre/publications/THE-RECYCLING-MYTH/

[2]https://www.nationalgeographic.com/environment/2018/11/china-ban-plastic-trash-imports-shifts-waste-crisis-southeast-asia-malaysia/

[3] https://www.greenpeace.org/canada/en/qa/6971/media-briefing-canadas-plastic-waste-export-trends-following-chinas-import-ban/

[4]https://www.thestar.com.my/news/nation/2018/10/17/govt-to-ban-import-of-all-nonrecyclable-waste/

[5] https://www.cbc.ca/news/technology/garbage-recycling-china-plastics-canada-1.4586602

 

Pour plus d’informations, contactez:

Philippa Duchastel de Montrouge, Conseillère aux Communications, Greenpeace Canada, [email protected]; +1 (514) 929-8227