VANCOUVER – Mercredi en fin de journée, l’Alliance nouvelles voies, un consortium regroupant les six plus grandes entreprises actives dans les sables bitumineux, a supprimé toutes les informations de son site Web et sur ses de médias sociaux en affirmant que « les modifications apportées à la Loi sur la concurrence (C-59) créeront une grande incertitude pour les entreprises canadiennes qui souhaitent communiquer publiquement le travail qu’elles accomplissent pour améliorer leur performance environnementale, y compris pour lutter contre le changement climatique. »

En réponse, Nola Poirier, chercheuse principale et rédactrice à Greenpeace Canada, a déclaré : 

« Les entreprises canadiennes qui ont des engagements en matière de climat n’ont pas à s’inquiéter des changements apportés au projet de loi C-59. Cette loi ne fera que garantir que les entreprises ne fassent pas de fausses déclarations environnementales. Si le fait que l’Alliance nouvelles voies a effacé toutes les informations de son site web suite à l’adoption de la loi qui impose des obligations de véracité des publicités ne démontre pas que l’Alliance est coupable de quelque chose, je ne sais pas ce qui le démontrera! De toute évidence les compagnies de sables bitumineux ont réalisé qu’elles ne peuvent plus continuer leur bluff et leur écoblanchiment qui vont à l’encontre de la loi. Le Bureau de la concurrence enquête déjà sur l’Alliance nouvelles voies pour déterminer si elle a enfreint la loi sur la concurrence « en faisant des déclarations environnementales fausses ou trompeuses ». Pendant trop longtemps, les entreprises de combustibles fossiles ont été en mesure de faire de l’écoblanchiment autour de leurs produits et leurs actions. Nous avons besoin de lois fortes qui mettent fin aux fausses déclarations environnementales et tiennent les entreprises responsables lorsqu’elles ne disent pas la vérité. »

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Notes aux éditeurs

  • Le 15 mars 2023, Greenpeace Canada a déposé une plainte auprès du Bureau de la concurrence au sujet d’une publicité fausse et trompeuse de la part de l’Alliance nouvelles voies. La plainte complète peut être consultée ici (en anglais) : https://www.greenpeace.org/static/planet4-canada-stateless/2023/03/8c835b91-amended-competition-bureau-submission-for-pathways-alliance-ad-campaign.pdf
  • En octobre 2023, Greenpeace Canada a soumis des informations supplémentaires à l’appui de sa plainte sous la forme d’un addendum, qui peut être lu ici (en anglais): https://www.greenpeace.org/static/planet4-canada-stateless/2023/12/89e2c999-pathways-complaint-addendum.pdf
  • Greenpeace a sauvegardé plusieurs versions du site web de l’Alliance nouvelles voies sur  Wayback Machine. Les déclarations initiales de l’Alliance, selon lesquelles elle «clarifiait les choses», peuvent être consultées ici : https://web.archive.org/web/20230113003604/https://pathwaysalliance.ca/
  • La déclaration laconique figurant sur le site Web de l’Alliance nouvelles voies demande à ce que l’entreprise reçoive des «conseils spécifiques» du Bureau de la concurrence pour l’aider à orienter ses communications. À l’instar des guides verts de la “Federal Trade Commission’ des États-Unis et du “Green Claims Code” de la “Competition and Markets Authority” du Royaume-Uni, le Bureau de la concurrence s’est déjà engagé à fournir des orientations sur les déclarations de durabilité.
  • Selon le gouvernement du Canada, les amendements au projet de loi C-59 « ajouteraient, à la section existante traitant des représentations au public, une nouvelle forme de conduite susceptible d’examen : une déclaration, une garantie ou une caution concernant les avantages d’un produit pour la protection de l’environnement ou l’atténuation de l’effet environnemental et écologique du changement climatique qui n’est pas fondée sur un test adéquat et approprié.» [1]
  • Le plan de l’Alliance nouvelles voies pour atteindre zéro émission nette n’était basé que sur les émissions provenant de leur production en amont, et non sur les 80 % d’émissions qui proviennent de l’utilisation de leurs produits. En outre, ce plan s’appuyait fortement sur l’utilisation du captage et stockage du carbone (CSC), une technologie non éprouvée qu’ils n’ont pas encore construite, car ils attendaient que l’argent des contribuables couvre la majeure partie des coûts. Le récent rapport Deloitte commandé par le gouvernement de l’Alberta soutient notre argumentaire selon lequel il est peu probable que le captage du carbone apporte une solution aux émissions de gaz à effet de serre de l’industrie des combustibles fossiles. Le rapport indique que « la réduction de la production serait une option plus rentable que l’investissement dans le CSC».

Pour plus d’informations, veuillez contacter: 

Dina Ni, conseillère aux communications, Greenpeace Canada

[email protected]; 1 (416) 820-2148 


[1] Gouvernement du Canada. https://www.justice.gc.ca/fra/sjc-csj/pl/charte-charter/c59.html voir section: Représentations des avantages d’un produit pour l’environnement