Le Comité permanent de l’environnement et du développement durable (ENVI) de la Chambre des communes reçoit aujourd’hui les dirigeants de la Banque royale du Canada (RBC), la Banque Toronto-Dominion (TD), la Banque canadienne impériale de commerce (CIBC), la Banque de Montréal (BMO) et la Banque Scotia dans le cadre de l’étude de l’impact du système financier canadien sur le climat et l’environnement.

Ecojustice, Greenpeace Canada, Stand.earth, Environmental Defence Canada, Keepers of the Water, Leadnow, For Our Kids et Change Course appellent les cinq grandes banques canadiennes à prendre leurs responsabilités quant à l’impact de leurs investissements dans les énergies fossiles, qui accentuent la crise climatique.

Cette convocation sans précédent s’appuie sur l’accumulation de preuves montrant que les institutions financières canadiennes alimentent la crise climatique en se cachant derrière des promesses vides de cibles net zéro.

Soulignons que les banques canadiennes demeurent parmi les plus grands bailleurs de fonds des combustibles fossiles, tout en étant à la traîne en matière de financement des énergies propres. La RBC fait d’ailleurs l’objet d’une enquête du Bureau de la concurrence du Canada pour des allégations d’écoblanchiment. Des plaintes en matière de valeurs mobilières ont également été déposées en Ontario et au Québec contre les cinq grandes banques pour informations trompeuses sur leurs activités de financement durable.

Le soutien des banques canadiennes aux combustibles fossiles compromet les chances du Canada d’atteindre ses objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre, expose l’ensemble de l’économie à un risque climatique inacceptable et fait rater une occasion en or de tirer profit de la transition énergétique. Aujourd’hui, plus que jamais, le secteur financier doit s’aligner sur les objectifs climatiques du pays. RBC, TD, CIBC, BMO et la Banque Scotia doivent s’engager à faire partie de la solution.

Les travaux du Comité ENVI font écho à l’étude sénatoriale parallèle du projet de loi S-243, la loi sur la finance alignée sur le climat (LFAC). Des témoignages d’experts de renommée internationale ont mis en lumière l’importance croissante de la finance durable à l’échelle internationale, l’urgence d’aligner la finance et le climat, et le manque de progrès sur ces questions dans l’écosystème financier et politique canadien.

L’ancien gouverneur de la banque du Canada Mark Carney a d’ailleurs affirmé devant le Comité permanent des banques et du commerce du Sénat que le secteur financier canadien accuse « un retard important par rapport à ses pairs internationaux » en matière de divulgation d’informations sur le climat et que « le Canada risque de prendre du retard » en matière de planification de la transition. L’absence de réglementation du secteur représente un risque réel pour la compétitivité du Canada, qui doit attirer les financements durables nécessaires pour préparer l’avenir de notre économie.

Si les banques canadiennes sont sérieuses dans leur transition, elles doivent prendre leurs responsabilités par rapport à l’impact de leurs investissements sur l’environnement et le climat. Elles doivent également appuyer l’adoption d’un cadre facilitant l’alignement de leurs investissements aux objectifs climatiques du Canada comme la LFAC.

Citations des partenaires

Karine Péloffy, responsable du projet de finance durable chez Ecojustice: « C’est aux banques canadiennes de démontrer à la population canadienne qu’elles font partie de la solution. Le rapport Banking on Climate Chaos illustre sans équivoque leur refus de prendre leurs responsabilités quant à leur exposition aux énergies fossiles, et ce, malgré leurs promesses. Les banques canadiennes doivent accepter de collaborer maintenant à l’élaboration d’un cadre facilitant un changement de cap climatique. Sinon, elles devront s’adapter à un cadre qui leur sera imposé dans l’urgence. »

Richard Brooks, Directeur de la finance climatique chez Stand.earth : « Cette convocation des PDG des plus grandes banques par la Chambre des Communes est sans précédent. Alors que nous subissons des conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes en raison de leur financement débridé des combustibles fossiles, cette audience doit accroître leur imputabilité pour les dommages climatiques que subissent les communautés d’un océan à l’autre. Tout comme les audiences sur le tabac et le pétrole ont conduit à une réglementation accrue et à une responsabilisation, cela amorce la transition vers des réglementations financières pour que les banques canadiennes fassent partie des solutions climatiques et cessent d’aggraver la crise. »

Keith Stewart, Stratège principal en énergie chez Greenpeace Canada : « Il serait naïf de croire que les banques vont agir correctement pour lutter contre les changements climatiques par bonté de cœur, pas plus que nous ne nous attendrions à ce qu’elles paient leurs impôts si elles devaient le faire sur une base volontaire. Le temps des demandes polies est révolu. Nous avons besoin que nos élus réglementent les banques afin que les immenses ressources financières qu’elles contrôlent aident, plutôt que nuisent, dans la lutte contre les incendies de forêt, les inondations et les tempêtes de plus en plus violentes qui accompagnent les changements climatiques incontrôlés. »

Julie Segal, Directrice principale de la finance climatique chez Environmental Defence Canada : « Bien que chaque banque canadienne ait des engagements climatiques, aucune d’entre elles n’a de plan d’action à la hauteur. Les investissements dans les industries fossiles freinent les progrès climatiques du pays et, jusqu’à présent, il n’y avait aucun signe qu’elles en seront tenues responsables. La convocation des PDG des banques par la Chambre des communes pour expliquer leur surinvestissement dans le pétrole et le gaz, et leur sous-investissement dans les solutions climatiques propres, est un moment capital. De nouvelles règles sont nécessaires pour que les banques commencent à aider plutôt qu’à entraver nos progrès climatiques, en mettant en œuvre des lois comme la Loi sur la finance alignée sur le climat, et en exigeant des plans crédibles de ces banques pour réduire les émissions et renforcer la résilience. »

Tori Cress, Responsable des communications chez Keepers of the Water : « Pour les peuples autochtones, l’investissement des banques dans le développement des sables bitumineux signifie financer le chaos climatique, le déplacement, la déforestation, l’empoisonnement de l’eau, les résidus toxiques, le cancer, la criminalisation et la colonisation accrue de nos corps, esprits et terres. L’audience du Comité permanent de l’environnement et du développement durable (ENVI) est une occasion pour ce comité de couper à travers l’écoblanchiment des banques – des tentatives de relations publiques pour utiliser l’action climatique et le projet de réconciliation pour détourner l’attention du financement des combustibles fossiles et des violations des droits humains et des droits des autochtones. C’est un moment unique pour une intervention gouvernementale immédiate et significative et pour que la les connaissances traditionnelles autochtones prennent une place centrale dans la prise des décisions financières, où il y a encore de l’espoir pour une transition énergétique équilibrée et juste pour les générations à venir. »

Gabrielle Willms, Organisatrice chez For Our Kids : « Alors que les familles font face à un autre été de feux de forêt, de sécheresse et de phénomènes météorologiques extrêmes et luttent contre l’augmentation du coût de la vie, les parents en ont assez des grandes banques canadiennes qui continuent de financer la crise climatique. Depuis l’Accord de Paris en 2015, les 5 grandes banques canadiennes ont investi plus de 1 100 milliards de dollars dans les combustibles fossiles, tout en pratiquant l’écoblanchiment de leurs activités et en trompant les Canadiens sur leurs engagements climatiques. Les parents veulent voir une véritable responsabilisation des banques, un investissement dans des solutions climatiques et des politiques financières solides pour aligner notre système financier avec un avenir vert et juste pour nos enfants. »

Levi Clarkson, Organisateur sur les campus chez Change Course : « Les étudiants et les jeunes sont profondément préoccupés par notre avenir, qui est détruit par le financement incontrôlé des projets d’extraction de combustibles fossiles par les cinq grandes banques canadiennes, projets qui alimentent la crise climatique. Tant que les grandes banques n’agiront pas concrètement pour se désinvestir des combustibles fossiles et arrêter de financer des projets qui violent les droits des autochtones à travers le monde, elles ne seront pas les bienvenues sur nos campus. Si le gouvernement canadien se soucie vraiment des jeunes, nous les exhortons à agir rapidement pour que les banques canadiennes changent de cap et cessent de financer le chaos climatique. »

Cheryl Randall, Responsable des campagnes chez Leadnow : « Cette audience est un moment crucial pour braquer les projecteurs sur les plus grandes banques du Canada – les plus grands financiers mondiaux de l’industrie des combustibles fossiles – et leur complicité dans l’aggravation de la crise climatique. Alors que nous faisons face à la perspective de la saison des incendies de forêt la plus intense et aux avis de rester à l’intérieur, aux évacuations, de même qu’aux maisons et aux communautés détruites qui en découleront, la dépendance des banques canadiennes aux combustibles fossiles devient de plus en plus impossible à justifier. Le temps de l’espoir et des prières pour que les banques respectent les engagements climatiques du Canada est révolu. Le gouvernement doit agir et s’assurer que nos banques sont alignées avec les pratiques de finance durable. »

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A propos d’Ecojustice: ÉcoJustice utilise le pouvoir de la loi pour défendre la nature, combattre les changements climatiques et lutter pour un environnement sain. Ses poursuites stratégiques d’intérêt public et son plaidoyer mènent à des décisions judiciaires qui font jurisprudence, à des lois et à des politiques qui apportent des solutions durables aux problèmes environnementaux les plus urgents au Canada. Ecojustice est la plus grande organisation caritative de droit de l’environnement au Canada et possède des bureaux à Vancouver, Calgary, Toronto, Ottawa et Halifax.


À propos de Stand.earth:
Stand.earth (anciennement ForestEthics) est une organisation environnementale internationale à but non lucratif avec des bureaux au Canada et aux États-Unis, connue pour ses recherches révolutionnaires et ses campagnes réussies d’engagement citoyen et corporatif visant à créer de nouvelles politiques et normes industrielles pour protéger les forêts, soutenir les droits des peuples autochtones et protéger le climat. Visitez-nous sur www.stand.earth et suivez-nous sur LinkedIn @standearth.

À propos de Greenpeace Canada: Greenpeace Canada est une organisation militante indépendante qui utilise la protestation pacifique et la confrontation créative pour exposer les problèmes environnementaux mondiaux et promouvoir des solutions essentielles pour un avenir vert, juste et équitable.

À propos d’Environmental Defence: Environmental Defence est une organisation canadienne de défense de l’environnement de premier plan qui travaille avec le gouvernement, l’industrie et les individus pour défendre la qualité de l’eau, un climat sûr et des communautés saines.

À propos de Keepers of the Water: Keepers of the Water sont des Premières Nations, des Métis, des Inuits, des groupes environnementaux, des citoyens concernés et des communautés travaillant ensemble pour la protection de l’eau, de l’air, de la terre et de tous les êtres vivants dans le bassin de drainage de l’océan Arctique.

À propos de For Our Kids: For Our Kids est un réseau de bénévoles dirigé par des parents, motivés à prendre des actions climatiques pour nos enfants, nos petits-enfants et les générations futures.

À propos de Change Course: Change Course est une organisation à but non lucratif dirigée par des jeunes basée au soi-disant Canada. Nous soutenons l’organisation de base sur les campus et dans les communautés, ciblant les banques finançant les combustibles fossiles, et plaidant pour la justice climatique et la souveraineté autochtone. Ensemble, nous exigeons la fin de tout soutien financier à l’industrie des combustibles fossiles.

À propos de Leadnow: Leadnow est un mouvement propulsé par les citoyens qui lutte pour un meilleur Canada. Nous envisageons un Canada juste, durable et équitable, construit et défendu grâce au pouvoir démocratique d’un public engagé, et nous travaillons à promouvoir et défendre des valeurs progressistes à l’intersection de la justice climatique et économique.