OTTAWA –  La quatrième séance du Comité intergouvernemental de négociation (CIN-4) pour un traité sur le plastique s’est conclue tard dans la nuit de lundi alors que les gouvernements mondiaux n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur l’inclusion d’une référence à la réduction de la production de plastique ou aux polymères dans les travaux intersessions, malgré le soutien ferme de plusieurs pays, de scientifiques et des groupes de la société civile. Bien que le Canada se soit prononcé en faveur d’une proposition du Rwanda visant à ajouter la réduction de la production dans les travaux intersessions, le Canada ainsi que d’autres pays de haute ambition n’ont pas soutenu cette proposition durant la plénière finale, ce qui a compromis l’issue des négociations.

Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie à Greenpeace Canada et présent à Ottawa pour la CIN-4, a déclaré :

« En tant que pays hôte, le Canada n’a pas réussi à faire en sorte que la CIN-4 se termine sur une trajectoire claire en vue de la finalisation d’un traité mondial sur le plastique qui mette fin à la pollution plastique à sa source : la production. Le faible accord conclu à Ottawa privilégie les intérêts de l’industrie fossile et pétrochimique et n’est pas à la hauteur des engagements publics du gouvernement Trudeau. Cela suscite des inquiétudes quant à la capacité du gouvernement canadian à faire des compromis sur l’ambition requise pour régler la crise du plastique. En vue de la prochaine session de négociations en Corée (CIN-5 ), le Canada doit corriger le tir et se ranger du côté des pays de haute ambition qui défendent des mesures fortes que le public et les scientifiques demandent et dont le monde a désespérément besoin. »

Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace aux négociations pour un traité mondial sur les plastiques et responsable la campagne mondiale sur les plastiques à Greenpeace USA, a déclaré :

« La planète brûle et les États membres perdent du temps et des opportunités. Nous avons constaté quelques progrès, grâce aux efforts continus d’États tels que le Rwanda, le Pérou et les signataires de la déclaration «Bridge to Busan«, qui font pression pour une réduction de la production de plastique. Cependant, des compromis ont été faits et ceux-ci n’incluent pas la réduction de la production de plastique. Ces compromis nous éloignent encore plus du traité que la science exige et que la justice réclame. La production de plastique nuit chaque jour aux populations, mais les États écoutent davantage les lobbyistes de l’industrie pétrochimique que les scientifiques spécialistes de la santé. N’importe quel enfant pourrait comprendre que nous ne pouvons pas résoudre la crise du plastique si nous n’arrêtons pas d’en produire autant. Le monde entier nous regarde, et si les pays, en particulier ceux de la supposée Coalition de haute ambition, n’agissent pas d’ici la conférence INC-5 de Busan, le traité qu’ils obtiendront sera probablement un traité qui aurait pu être rédigé par ExxonMobil et ses acolytes.

Nous nous dirigeons tout droit vers la catastrophe et le temps presse. Nous avons besoin d’un traité mondial sur les plastiques qui réduise la production de plastique et mette fin au plastique à usage unique. Il n’y a pas de temps à perdre avec des approches qui ne résoudront pas le problème. »

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Notes aux éditeur·rices :

Dimanche, Greenpeace Canada a déployé une bannière sur le pont Mackenzie-King à côté du Centre Shaw où les délégations étaient rassemblées pour négocier un traité mondial sur les plastiques. La semaine passée, Greenpeace Canada a aussi livré une « Usine mondiale de plastique » aux portes du Centre Shaw afin de demander aux délégations mondiales de réduire la production de plastique. Cette action s’est terminée avec l’arrestation d’une activiste pacifique. 

Une récente analyse a dévoilé que 196 lobbyistes de l’industrie fossile et pétrochimique sont inscrits aux négociations pour un traité sur les plastiques à Ottawa, ce qui représente une augmentation de 37% par rapport à la CIN-3. Une recherche commissionnée par Greenpeace Canada en 2024 a révélé que les activités de lobbying auprès du gouvernement canadien ont augmenté de façon considérable en amont et durant les précédentes sessions de négociations pour un traité sur le plastique. L’augmentation des activités de lobbying est majoritairement attribuable à trois acteurs: Dow Chemical, L’Impériale, et l’Association canadienne de l’industrie de la chimie (ACIC), qui font aussi partie des lobby inscrits à la CIN-4.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Laura Bergamo, Directrice des médias, Greenpeace Canada

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