TORONTO – Une nouvelle enquête publiée aujourd’hui par Greenpeace Canada révèle l’existence d’un front sectoriel uni qui fait pression en faveur de politiques fédérales de compensation. Au lieu de mesures urgentes telles que de fortes protections de la nature et des réductions absolues d’émissions, ces politiques permettraient aux entreprises de payer pour polluer.

Par des demandes d’accès à l’information et l’analyse du Registre des lobbyistes fédéral, l’enquête identifie les puissants intérêts forestiers, miniers, agro-industriels et pétroliers qui font pression sur le gouvernement pour qu’il donne la priorité aux systèmes de « compensations carbone » et de « compensations de biodiversité ».

Parmi les documents recensés figure le procès-verbal d’une table ronde organisée en juin 2023 par Ressources naturelles Canada (RNCan) et Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), où la mise en œuvre de l’accord historique de Kunming-Montréal a été discutée avec des grandes entreprises de ressources naturelles.

Le rapport fait également état d’une augmentation marquée des pressions exercées par ces promoteurs de compensations et d’autres entités sur les principaux ministères fédéraux responsables de la politique environnementale. D’après nos recherches, le lobbying auprès de ces ministères a connu une augmentation stupéfiante de 222 % depuis l’élection du gouvernement Trudeau. De plus, au moins une membre du cabinet du ministre de l’Environnement et du Changement climatique a rencontré DevvStream, un vendeur de crédits carbone impliqué dans un accord qui a floué des communautés autochtones en Bolivie.

Shell Canada émerge comme l’un des principaux partisans du nouveau Régime de crédits compensatoires pour les gaz à effet de serre (GES) au fédéral, bien qu’elle ait récemment retiré une publicité sur les compensations carbone à la suite d’une plainte déposée auprès du Bureau de la concurrence

Shane Moffatt, responsable de la campagne Nature et Alimentation chez Greenpeace Canada, a déclaré :

« Les crédits compensatoires sont une distraction qui permet aux entreprises fortunées et aux grands pollueurs de payer une simple redevance pour continuer à émettre des gaz à effet de serre et à détruire la vie sauvage. Nos recherches montrent à quel point les entreprises extractives sont remarquablement unies lorsqu’il s’agit de faire pression sur le gouvernement afin de transformer la nature en une marchandise qui servira leurs intérêts.

C’est pourquoi nous réclamons un examen indépendant immédiat des programmes fédéraux de compensation afin d’évaluer de manière transparente leur utilité pour le public canadien, et non pour les grands pollueurs. Plutôt que de nouvelles compensations, nous avons besoin d’une nouvelle loi solide pour mettre en œuvre les engagements internationaux du Canada en matière de protection de la nature. »

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Notes aux éditeur·rices :

  • Le rapport d’enquête Un front uni contre la protection de la nature est disponible ici;
  • Des photos de l’activité de Greenpeace Canada à Ottawa, où des activistes ont enjoint Justin Trudeau d’adopter une nouvelle loi sur la nature, sont disponibles ici
  • La soumission de Greenpeace Canada à l’évaluation stratégique des changements climatiques du gouvernement fédéral est disponible ici (seulement en anglais);
  • La réaction de Greenpeace Canada à l’annonce du gouvernement fédéral d’un système de compensation des gaz à effet de serre est disponible ici
  • La réaction de Greenpeace Canada au retrait par Shell de ses affirmations en matière de compensations carbone est disponible ici et notre plainte auprès du Bureau de la concurrence est disponible ici
  • La soumission officielle de Greenpeace Canada au gouvernement fédéral concernant la Politique sur la compensation de la biodiversité est disponible ici (seulement en anglais);
  • Le rapport Protéger la nature, protéger la vie, qui explique la nécessité d’une nouvelle loi sur la nature, peut être consulté ici.

Pour plus de renseignements, veuillez contacter :

Dina Ni, conseillère aux communications, Greenpeace Canada

[email protected]; +1 416 820-2148