MONTRÉAL – En réaction au résultat final de la 28e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28), Greenpeace International et Greenpeace Canada ont déclaré :

Patrick Bonin, responsable de la campagne climat et énergie, Greenpeace Canada:

« Il y a du bon, il y a du mauvais et les actions du Canada reflètent cette COP à deux vitesses. Nous nous réjouissons des premiers engagements en faveur d’une transition vers l’abandon des combustibles fossiles, des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables et des premiers fonds destinés à couvrir les pertes et les dommages causés par les changements climatiques aux populations qui en sont les moins responsables. Toutefois, aucun engagement n’a été pris en faveur d’une élimination complète, rapide et équitable des combustibles fossiles et les 700 millions de dollars américains promis au fonds pour les pertes et dommages sont très loin des milliers de milliards qui seront nécessaires pour réparer des dommages désormais inévitables. L’industrie des combustibles fossiles a réussi pendant des décennies à empêcher les gouvernements de prendre les mesures nécessaires pour d’abord éviter et maintenant atténuer la crise climatique. Bien que la présidence de la COP28 ait été assurée par un PDG d’une grande société pétrolière et que plus de 2 400 lobbyistes des énergies fossiles aient été présents, la majorité des pays, des communautés et des militant·es du monde entier ont réussi à faire adopter des mesures significatives, même si elles sont loin d’être suffisantes.

Le gouvernement Trudeau a profité de la COP de cette année pour annoncer le très attendu plafonnement des émissions et la réglementation sur le méthane, mais le Canada s’est construit sur les pratiques coloniales et extractives qui rendent possible l’industrie des énergies fossiles, et les nouvelles propositions sont loin de nous sortir de cette voie. À la suite de l’accord historique, bien que très insuffisant, sur la transition vers l’abandon des combustibles fossiles, et des premières promesses faites au fonds pour les pertes et dommages, le gouvernement canadien ne doit pas perdre de temps pour trouver de nouveaux fonds afin que le Canada paie sa juste part, notamment en faisant payer à l’industrie des combustibles fossiles, qui fait des profits, les ravages qu’elle cause sciemment depuis des dizaines d’années. »

Kaisa Kosonen, Greenpeace International: 

« Le signal que l’industrie fossile redoutait est là : la fin de l’ère des énergies fossiles, ainsi qu’un appel à augmenter massivement les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique au cours de cette décennie. Mais il est enterré sous de nombreuses distractions dangereuses et sans moyens suffisants pour y parvenir de manière juste et rapide”.

Vous ne trouverez pas les mots «élimination progressive» dans le texte, mais c’est ce que nécessitera la transition équitable vers l’abandon des combustibles fossiles, conformément au seuil de 1,5 °C et à la science, lorsqu’elle sera mise en œuvre de manière durable. Et c’est ce que nous sommes déterminés à faire, maintenant plus que jamais.

Le résultat final n’alloue pas aux pays les plus pauvres les ressources nécessaires pour faire face aux effets destructifs des changements climatiques et pour mener une transition vers les énergies renouvelables et autres besoins. Pour que les nombreux objectifs de l’accord soient atteints, les pays riches devront augmenter considérablement leur soutien financier, mais aussi faire payer les pollueurs fossiles. L’année dernière encore, l’industrie des combustibles fossiles a réalisé 4 000 milliards de dollars de bénéfices. Elle doit commencer à payer pour les dommages et les destructions qu’elle a causés.

Il ne s’agit pas de l’accord historique dont le monde avait besoin : il comporte de nombreuses lacunes et insuffisances. Mais tout n’est pas perdu. Durant cette COP, 130 pays, des entreprises, des responsables locaux et des représentant·es de la société civile se sont rassemblé·es pour former une force de changement sans précédent. Ils doivent maintenant faire preuve de détermination et concrétiser leur engagement à éliminer les énergies fossiles. Le plus urgent est de cesser immédiatement tout développement de projets fossiles qui sont en passe de nous faire dépasser la limite de 1,5 °C dès maintenant. »

Ghiwa Nakat, Directrice Executive, Greenpeace MENA: 

« La COP28 a envoyé un signal sans précédent au monde : le rideau a été levé sur la fin de l’ère des combustibles fossiles. Nous saluons les efforts de la présidence de la COP pour conclure avec une reconnaissance finale de la nécessité d’abandonner les combustibles fossiles et de mobiliser le financement climatique avec plus de 700 millions de dollars promis au fonds pour les pertes et dommages maintenant opérationnel. Mais les communautés qui se trouvent en première ligne de la catastrophe climatique ont besoin de plus que cela. Elles ont besoin d’un engagement inébranlable et résolu en faveur d’une élimination rapide, équitable et bien financée de tous les combustibles fossiles, ainsi qu’un ensemble complet de mesures financières permettant aux pays en développement de passer aux énergies renouvelables et de faire face à l’aggravation des effets des changements climatiques. Nous quittons Dubaï en sachant que l’espoir est toujours vivant, mais que notre mission est loin d’être terminée ! »

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Notes aux éditeur·rices : 

Des portes paroles au Canada, ainsi que la délégation de Greenpeace aux Émirats arabes unis et ses représentant·es sont disponibles pour des entrevues.

Des photos de l’événement organisé en amont de la COP28 à Montréal sont disponibles dans la médiathèque de Greenpeace.

Note d’information de Greenpeace Canada concernant la COP28

Exposé de politique intégral de Greenpeace (en anglais)

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Laura Bergamo, Directrice des médias, Greenpeace Canada

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