Communiqué de pressePour diffusion immédiate

Montréal, le 7 décembre 2023Greenpeace, le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ), Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) et Travailleuses et travailleurs pour la justice climatique (TJC) sont fortement préoccupés par les récentes révélations de liens de proximité entre l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et Énergir, le principal lobby gazier du Québec, qui nuisent aux efforts de décarbonation entrepris par les municipalités. Les groupes estiment que l’UMQ devrait mettre fin à ses partenariats avec Énergir et soutenir activement ses membres qui souhaitent une sortie du gaz naturel des bâtiments.

Cette demande des groupes survient après que le président de l’UMQ ait récemment déclaré que l’UMQ prépare un règlement-type que devraient suivre ses membres afin de respecter les orientations du gouvernement du Québec en matière d’utilisation du gaz naturel dans les bâtiments. Cette façon d’obtempérer aux orientations du gouvernement Legault plutôt que de représenter les intérêts des villes, lesquelles agissent au Québec en tant que réels gouvernements de proximité, est inquiétante et inacceptable, d’autant que plusieurs de ses membres prônent des solutions climatiques plus ambitieuses.

Apparence de conflit d’intérêt

La déclaration du président de l’UMQ a été faite dans la foulée des allégations d’apparence de conflit d’intérêt entre l’UMQ et son partenaire Énergir. Celui-ci a récemment engagé une poursuite contre la ville de Prévost, laquelle a décidé cet automne d’adopter un règlement novateur pour décarboner les bâtiments sur son territoire.

Au micro de Radio-Canada, Rémy Trudel, ancien ministre des Affaires municipales et professeur associé à l’École nationale d’administration publique (ÉNAP) en gouvernance des organisations, s’inquiétait grandement de ce règlement-type de l’UMQ présentement en préparation parce qu’il pourrait mettre en cause l’autonomie des municipalités : « Le doute qui se soulève, c’est [sur] quel type de relation entretient-on corporativement avec l’État, avec le gouvernement, pour voir se profiler de telles clauses dans le règlement qui seraient conseillées aux municipalités.  Il y a une ligne là, une ligne très dangereuse qui est franchie. » 

Selon Jean-Pierre Finet du ROEÉ, « il doit être jugé inacceptable que le président de l’UMQ suive les orientations de Québec sans les remettre en question. Son rôle est de représenter l’intérêt de ses membres auprès du gouvernement.  Pas l’inverse. »

« Il y a moins de 2% de gaz naturel renouvelable dans le réseau d’Énergir.  Les maires de Prévost, Montréal, Candiac, Mont Saint-Hilaire et plusieurs autres qui désirent aussi bannir le gaz des nouveaux bâtiments ne sont pas dupes. Ils ne veulent pas faire semblant que leurs nouveaux bâtiments consomment du gaz naturel renouvelable, sachant très bien qu’en réalité, ils consommeront du gaz presqu’entièrement fossile, comme tous les clients d’Énergir d’ailleurs » de souligner Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada.

Les groupes demandent donc que l’UMQ agisse avec fermeté et retrouve son indépendance par rapport à la gazière alors que, selon les dires du président, les membres du conseil d’administration doivent se rencontrer sous peu pour discuter des liens entre l’UMQ et Énergir.

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Pour informations :

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada

514-594-1221 | [email protected]

Jean-Pierre Finet, analyse, Regroupement des organismes environnementaux en énergie, 514-515-1957 | [email protected]