OTTAWA – Une trentaine personnes se sont rassemblées devant le Musée canadien de la guerre, à l’occasion du gala de la Société géographique royale du Canada, pour dénoncer la participation de la Banque Royale du Canada à l’événement en raison de son financement continu de l’industrie des combustibles fossiles et des atteintes à la souveraineté autochtone. Organisée conjointement par Change Course et Greenpeace Canada, la manifestation comprenait une effigie gonflable de 14 pieds du PDG de RBC, Dave McKay, qui a été qualifié de « crapule du climat » [1] par des groupes environnementaux, ainsi qu’une projection comportant des phrases telles que « RBC finance le gazoduc CGL, menaçant le saumon sauvage ». 

« RBC est le plus grand bailleur de fonds des combustibles fossiles au monde. Malgré sa présence à un événement censé célébrer les personnes qui mettent en avant « les dons que nos terres et nos eaux apportent aux Canadien·nes », elle porte activement atteinte aux terres et aux eaux autochtones par ses pratiques de financement », a déclaré l’étudiante Alex Stratas. « Tant que RBC ne cessera pas de financer la destruction du climat et la violence coloniale, elle ne devrait pas bénéficier d’une tribune lui permettant de donner libre cours à ses pratiques d’écoblanchiment. Nous demandons aux établissements d’enseignement supérieur et à toutes les organisations qui disent avoir à cœur la protection de l’environnement et la réconciliation avec les peuples autochtones de couper les liens avec RBC. »

En plus d’avoir accordé 42,1 milliards de dollars US au développement des combustibles fossiles en 2022 [2], RBC reste l’un des principaux bailleurs de fonds du gazoduc Coastal GasLink [3]. Ce projet qui traverse le territoire Wet’suwet’en n’a non seulement pas reçu le consentement libre, préalable et éclairé des chefs héréditaires, mais fait également l’objet d’une résistance active de la part des défenseur·ses des terres autochtones [4]. Le projet Coastal GasLink a été critiqué pour le danger qu’il représente pour les populations de saumons sauvages de la Wedzin Kwa (rivière Morice) sur le territoire Wet’suwet’en, et a été condamné en septembre dernier à des amendes pour désinformation et écarts environnementaux [5][6].

Entre 2016 et 2022, RBC a alloué tout juste 1 % de ses financements énergétiques aux énergies renouvelables [7].

« La générosité dont RBC fait preuve à l’égard des groupes ayant à cœur la protection de la nature est éclipsée par sa générosité envers l’industrie des combustibles fossiles », a déclaré Tara Seucharan, chargée de mobilisation chez Greenpeace Canada. « Les banques comme RBC participent à ces événements parce que cela renforce leur image d’entreprise citoyenne. En continuant à investir 99 % de ses ressources énergétiques dans les combustibles fossiles, RBC contribue activement au problème. Nous sommes ici pour mettre fin à l’écoblanchiment et rappeler au public que l’image d’une banque devrait être liée à ce qu’elle finance. Et si les banques comme RBC ne veulent pas revoir leurs pratiques d’elles-mêmes, alors nous devrions exiger que nos élu·es les obligent à faire partie de la solution. »

L’année dernière, des étudiant·es de tout le pays ont pris des mesures contre RBC et d’autres banques qui financent le chaos climatique en exigeant qu’elles se désinvestissent des combustibles fossiles ou qu’elles quittent les campus. Au printemps, l’Assemblée générale de l’Université d’Ottawa a adopté une motion dénonçant le financement continu des combustibles fossiles par RBC et s’engageant à plaider en faveur de son retrait du campus [8]. 

Quelques heures avant la tenue de la manifestation, des cadres de la RBC ont rencontré des étudiant·es de l’Université d’Ottawa pour tenter de réprimer le mouvement étudiant contre leurs pratiques qui gagne en ampleur sur les campus.

« Nous avons réitéré nos demandes à RBC et lui avons dit qu’elle pouvait s’attendre à une pression continue de la part des étudiant·es de tout le pays jusqu’à ce qu’elle y donne suite », a déclaré Alex Stratas.

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Notes aux éditeur·rices :

Des photos et des vidéos de l’événement sont disponibles ici.

Informations générales et ressources supplémentaires 

[1] https://environmentaldefence.ca/2023/05/11/canadas-top-seven-climate-villains-fueling-climate-catastrophe/ (disponible en anglais seulement)

[2] https://www.greenpeace.org/canada/fr/communique-de-presse/58125/nouveau-rapport-rbc-devient-le-numero-un-mondial-des-bailleurs-de-fonds-pour-les-combustibles-fossiles/ 

[3] https://www.banktrack.org/project/coastal_gaslink_pipeline  

[4] https://thenarwhal.ca/wetsuweten-coastal-gaslink-rcmp-overview/ (disponible en anglais seulement)

[5] https://thenarwhal.ca/coastal-gaslink-spawning-salmon/ (disponible en anglais seulement)

[6] https://globalnews.ca/news/9979400/bc-coastal-gaslink-fines-violations/ (disponible en anglais seulement)

[7] https://www.greenpeace.org/canada/en/story/57198/rbc-is-putting-99-of-its-energy-finance-into-fossil-fuels-heres-what-they-should-fund-instead/ (disponible en anglais seulement)

[8] https://changecourse.ca/student-win-ottawa/ (disponible en anglais seulement)

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Claire Le Saux, conseillère aux communications, Greenpeace Canada

[email protected]; +1 438 925-0794

Levi Clarkson, Change Course
[email protected]; +1 613 297 7900