Londres, Royaume-Uni – Une nouvelle analyse détaillée des menaces qui pèsent sur les océans a été publiée aujourd’hui dans un rapport de Greenpeace : 30×30 : du traité mondial sur les océans à la protection en mer [1]. Le rapport propose également une feuille de route politique pour protéger 30 % des océans de la planète d’ici 2030 – l’objectif 30×30 des Nations Unies – en utilisant le nouveau Traité sur les océans, dont le processus de signature débutera lors de l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 septembre.

Préfacé par le professeur Callum Roberts, dont la modélisation révolutionnaire a servi de base au premier rapport intitulé 30×30: A Blueprint for Ocean Protection [2], le rapport aborde en détail les menaces cumulées qui pèsent sur les océans et propose une nouvelle analyse mondiale de la pêche en haute mer. Entre 2018 et 2022, l’activité de pêche apparente en haute mer a fait un bond de 8,5 % pour atteindre près de 8,5 millions d’heures. Dans les zones identifiées comme sites à protéger dans le cadre de l’initiative 30×30, ce chiffre a augmenté de 22,5 % [3]. Ces tendances montrent que la réalité en mer évolue à l’opposé de la vision du traité.

Outre la pêche, le rapport explique également comment le réchauffement, l’acidification et la pollution des océans, tout comme la menace émergente de l’exploitation minière en eaux profondes, exercent une pression de plus en plus forte sur les écosystèmes océaniques, ce qui montre clairement la nécessité d’une action politique urgente pour mettre en œuvre l’initiative 30×30 à l’aide du Traité mondial sur les océans. Les palangres à la dérive représentent plus des ¾ de l’activité totale de pêche apparente en haute mer. La pêche à la palangre est une forme de pêche destructrice qui engendre un grand nombre de prises accessoires.

Chris Thorne, chargé de campagne Océans chez Greenpeace Royaume-Uni, a déclaré :

« Le Traité mondial sur les océans constitue une victoire historique pour la nature, mais comme le montre notre rapport, les menaces qui pèsent sur la vie marine continuent de s’aggraver. Le traité nous a doté d’un outil puissant pour protéger les océans, mais les gouvernements doivent maintenant le ratifier de toute urgence et créer des sanctuaires océaniques afin de permettre aux océans de se rétablir et de prospérer. » 

Greenpeace s’est associée à Jane Fonda, Camila Cabello et Simon Pegg pour produire un magnifique court-métrage disponible ici. Dans ce film d’animation, trois créatures marines cherchent à échapper aux menaces mentionnées dans ce rapport dans leur quête pour trouver un sanctuaire océanique.

Les sanctuaires océaniques entièrement ou fortement protégés, dont la création est possible en vertu du traité, constituent une solution à la crise océanique. Ils constituent un havre de paix pour la vie marine à l’abri des pressions humaines et contribuent au rétablissement des populations de poissons.

Actuellement, moins de 1 % de la haute mer bénéficie d’une protection adéquate. Pour atteindre l’objectif 30×30, environ 11 millions de km2 d’océan doivent être protégés chaque année, soit plus que la superficie du Canada.

« Les pratiques destructrices en mer menacent l’avenir de la santé des océans et, par extension, celui de notre planète au complet. Pour donner une chance à la vie marine, au moins 30 % des océans doivent être protégés au moyen d’un réseau de sanctuaires océaniques d’ici 2030. Il ne nous reste que sept ans. Les pays qui prennent la protection des océans au sérieux doivent signer le Traité mondial sur les océans la semaine prochaine à l’Assemblée générale des Nations Unies et veiller à ce qu’il soit ratifié avant la conférence des Nations Unies sur les océans en 2025 », a poursuivi Chris Thorne.

Le rapport de Greenpeace décrit les étapes et les actions politiques nécessaires à la création de ces sanctuaires océaniques dans le cadre du traité. Il recommande que trois sites spécifiques en haute mer fassent partie de la première série de sanctuaires océaniques, et ce en raison de leur importance écologique : les monts sous-marins de l’Empereur dans le nord-ouest de l’océan Pacifique, la mer des Sargasses dans l’océan Atlantique et la mer de Tasman méridionale/la ride de Lord Howe entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Le court métrage animé de Greenpeace peut être téléchargé et partagé ici.

Des photos/vidéos des menaces qui pèsent sur les océans sont disponibles ici.

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Pour plus de renseignements, veuillez contacter :

Brandon Wei, Conseiller aux communications, Greenpeace Canada

[email protected]; +1 778 772-6138

Magali Rubino, responsable mondiale des médias pour la campagne Océans de Greenpeace : [email protected] +33 7 78 41 78 78 (GMT+2)

Bureau de presse de Greenpeace International :

[email protected], +31 (0) 20 718 2470 (disponible 24 h sur 24)

Remarque aux éditeur·rices :

[1] Le rapport 30×30 : du traité mondial sur les océans à la protection en mer est disponible en anglais, en français et en espagnol sur demande.

[2] Le rapport 30×30: A Blueprint For Ocean Protection est le résultat d’une collaboration d’un an entre des chercheur·ses de premier plan de l’Université de York, de l’Université d’Oxford et de Greenpeace. Il a été publié en avril 2019:

30×30: A Blueprint for Ocean Protection – Greenpeace International 

[3] Il y a eu une augmentation de 8,5 % (662 483 h) des heures de pêche apparentes en haute mer entre 2018 (7 825 411 h) et 2022 (8 487 894 h). Une augmentation plus importante de l’activité de pêche apparente, à savoir 22,5 %, a été constatée dans les zones dont la protection est recommandée dans le cadre de l’initiative 30×30. Cette analyse, réalisée en collaboration avec Global Fishing Watches, utilise leur méthodologie pour estimer les heures de pêche à l’aide des données SIA.

– En 2019, Greenpeace a publié dans le rapport 30×30: A Blueprint for Ocean Protection une nouvelle approche de la conception et de la création d’un réseau d’aires marines entièrement protégées. Les chercheur·ses ont divisé les océans classés comme « eaux internationales » – qui couvrent près de la moitié de la planète – en 25 000 carrés de 100 km x 100 km, puis ont cartographié la distribution de 458 éléments de conservation différentes, y compris la faune, les habitats et les caractéristiques océanographiques clés, générant ainsi des centaines de scénarios afin de déterminer à quoi pourrait ressembler un réseau mondial de sanctuaires océaniques à l’abri de toute activité humaine néfaste. 

– L’équipe chargée des cartographies (Global Mapping Hub) pour Greenpeace International a créé une nouvelle carte interactive publique, qui détaille les pressions exercées par l’humain sur la haute mer, identifie les zones dont la protection est recommandée et suit l’état de ratification du traité par tous les pays.

– Les données sont disponibles pour les journalistes sur demande. 

– Le traité sera ouvert aux signatures le 20 septembre 2023 lors de la réunion annuelle des leaders du monde entier à l’Assemblée générale des Nations Unies. La signature du traité par les pays ne nécessite pas de processus juridique au niveau de la législation nationale, mais témoigne simplement leur intention de le ratifier à l’avenir. La ratification nécessite l’adoption d’une législation nationale dans chaque pays et, lorsque 60 pays l’auront ratifié, le traité deviendra juridiquement contraignant.

– Toutes les zones couvertes par les études de cas sont reconnues comme des zones d’importance écologique et biologique dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CBD) des Nations Unies.

Manta Ray off Nusa Penida Island. © Paul Hilton / Greenpeace
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