Territoires non-cédés de la Nation algonquine anishinaabe [OTTAWA]: Alors que le Canada s’apprête à accueillir les représentants de 184 pays à Vancouver cette semaine pour la septième assemblée du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), il dispose d’une occasion cruciale de poursuivre sur la lancée du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal établi lors de la COP15.

« C’est le moment pour le Canada de donner suite au leadership dont il a fait preuve lors de la COP15 et de fixer la barre de ce qu’il faudra faire pour concrétiser les engagements en faveur de la biodiversité : financement, responsabilité, souveraineté autochtone et coopération internationale, » a déclaré Pratishtha Singh, analyste principal des politiques internationales au Réseau action climat Canada, qui assistera à l’Assemblée du FEM et sera disponible pour des entretiens avec les médias.

La septième assemblée du FEM se tiendra du 22 au 26 août, alors que le Canada accueillera également une réunion ministérielle sur la nature le 23 août. L’assemblée comprendra le lancement du Fonds-cadre mondial pour la diversité biologique, annoncé lors de la 15e conférence des parties à Montréal en décembre dernier et approuvé par le conseil du FEM en juin. Aucun pays n’a encore annoncé de contribution au fonds ; le Canada devrait être le premier à le faire, ce qui placerait la barre très haut en tant qu’hôte et galvaniserait l’élan.

L’Assemblée offre également au Canada l’occasion de s’engager à mettre en place un cadre de responsabilisation afin de s’assurer qu’il respecte ses objectifs en matière de biodiversité, à l’instar de la loi canadienne sur la responsabilité en matière de la carboneutralité pour les émissions de gaz à effet de serre. Après plus d’une décennie de non-respect des objectifs mondiaux en matière de biodiversité, il est essentiel de légiférer pour obliger les gouvernements à rendre compte de leurs promesses de protection et de restauration de la nature, et pour faire progresser les efforts de conservation qui mettent l’accent sur les droits et le leadership des peuples autochtones et la décolonisation. Le mois dernier, l’Union européenne a adopté une loi historique sur la restauration de la nature. Le Canada pourrait être le prochain à introduire une loi sur la nature et la biodiversité – une proposition pour laquelle le ministre de l’environnement et du changement climatique Steven Guilbeault a exprimé son soutien l’année dernière. Ce faisant, le Canada donnerait l’exemple à d’autres pays de la High Ambition Coalition for Nature and People, en consolidant l’héritage de la COP15 et en traduisant son ambition en gains réels pour les espèces et les écosystèmes.

Les délégués du FEM doivent s’assurer que leurs plans suivent et respectent le leadership et la souveraineté des peuples autochtones, qui sont souvent criminalisés pour avoir défendu leurs terres et leurs écosystèmes critiques. Les solutions fondées sur la nature et les marchés du carbone risquent de conduire à l’accaparement des terres et à l’écoblanchiment ; les solutions réelles et justes aux crises du climat et de la biodiversité passent par la restitution des terres.

Sur le plan diplomatique, le prochain voyage de la ministre Guilbeault à Pékin, dans la foulée de l’assemblée du FEM, indique que le Canada et la Chine cherchent à consolider le terrain d’entente qu’ils ont établi à Montréal. Après les résultats décevants et la méfiance croissante observés lors des principaux événements internationaux sur le climat cet été – les négociations climatiques de Bonn, le sommet sur le pacte financier de Paris et la réunion ministérielle du G20 sur le climat – le renforcement de la collaboration entre le Canada et la Chine dans le domaine de l’environnement pourrait contribuer à débloquer les progrès dans la perspective de la CdP28.

Shane Moffatt, responsable de la campagne Nature et Alimentation chez Greenpeace Canada, a dit :

« Le gouvernement canadien doit maintenant donner suite aux promesses qui ont été faites à la COP15 à Montréal. À l’échelle nationale, cela signifie l’adoption rapide de nouvelles lois pour garantir l’atteinte des cibles et un soutien accru aux aires protégées et de conservation autochtones (APCA). Au niveau mondial, nous devons éviter l’écoblanchiment, comme l’utilisation des compensations carbone pour financer la protection de la nature, tout en accordant beaucoup plus de fonds aux pays du Sud, où les populations sont les plus exposées aux conséquences de la destruction de la nature. »

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