OTTAWA, CANADA & KINGSTON, JAMAÏQUE – Les négociations de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) se terminent aujourd’hui et les sociétés d’exploitation minière en eaux profondes n’ont pas obtenu le feu vert immédiat pour commencer à exploiter les fonds marins de la planète. L’opposition à l’exploitation minière en eaux profondes au sein de l’AIFM s’intensifie, avec notamment plus de 20 gouvernements d’Europe, du Sud et du Pacifique qui ont demandé une pause préventive.

« La majorité des pays membres du Conseil de l’AIFM, dont le Canada, n’ont pas plié face aux pressions de l’industrie qui tentait d’accélérer la mise en place de règles relatives à l’exploitation minière en eaux profondes, a déclaré Sarah King, responsable des campagnes Océans et Plastiques de Greenpeace Canada. Le Canada a joué un rôle important en maintenant la demande d’un moratoire sur le radar de l’AIFM. Le gouvernement devra maintenir sa position si nous souhaitons que les habitats et la vie des fonds marins restent à l’abri d’une destruction irréversible. »

Le Canada a annoncé son soutien à un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes dans les eaux internationales le premier jour des discussions de l’AIFM, et a déclaré un moratoire effectif sur cette pratique dans les eaux nationales plus tôt cette année.

« L’industrie minière en eaux profondes s’apprêtait à plonger ses dents mécaniques dans les fonds marins, mais son pari s’est retourné contre elle. Elle a gravement sous-estimé l’importance de la science et de l’équité par rapport à une entreprise purement spéculative et axée sur le profit. En raison de la sensibilisation et de la mobilisation croissantes du public, des fissures apparaissent dans ce qui était jusqu’à présent une forteresse pour les intérêts de l’industrie. Il est clair que la majorité des gouvernements ne veulent pas que l’on se souvienne d’eux comme ceux qui auront autorisé la destruction des océans, » a déclaré Louisa Casson, responsable de la campagne Océans de Greenpeace International.

La société The Metals Company, leader de l’industrie et enregistrée au Canada, a vu le cours de ses actions chuter lorsque les marchés ont réagi à la nouvelle [1]. Cependant, l’AIFM n’a toujours pas réussi à combler un vide juridique qui pourrait permettre à TMC, et à d’autres sociétés minières, de commencer l’exploitation l’année prochaine. 

Lors de l’assemblée de l’AIFM cette semaine, les nations favorables à l’exploitation minière ont réagi en tentant de faire taire la résistance croissante à l’exploitation minière en eaux profondes à l’endroit même où elle fait l’objet de négociations. Vendredi matin, la Chine s’opposait encore à une proposition des gouvernements d’Amérique latine, du Pacifique et d’Europe visant à faire de l’espace pour le débat. Ces tentatives de restriction de l’opposition à l’exploitation minière en eaux profondes sont allées au-delà de la table des négociations, puisque le secrétariat de l’AIFM a limité l’accès des journalistes et a empêché les manifestations pacifiques pendant les réunions. 

« Dans le Pacifique, l’océan nous est cher. Il guide nos vies et ce que nous sommes en tant que peuple. Le spectre de l’exploitation minière en eaux profondes soulève de nombreuses inquiétudes, qui nous rappellent ce que notre région a subi à cause d’autres  industries extractives coloniales et de l’époque barbare des essais nucléaires. Nous appelons les dirigeants mondiaux à mieux gérer nos océans en se joignant à l’appel en faveur d’un moratoire, » a déclaré Joey Tau, chargé de campagne chez Pacific Network on Globalisation (PANG), basé à Suva, aux Fidji. 

Les appels à l’action des peuples autochtones sont appuyés par 37 institutions financières, plus de 750 scientifiques et l’industrie de la pêche, qui réclament tous une pause préventive. 

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Notes aux éditeur·rices :

[1] Le $TMC s’échangeait à 2,85 dollars américains le 11 juillet, et a chuté à 1,82 dollars le vendredi 21 juillet à la suite du Conseil de l’AIFM.

[2] Une note d’information sur l’exploitation minière en eaux profondes est disponible ici.

[3] La réaction de Greenpeace Canada au soutien du Canada à un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes dans les eaux mondiales est disponible ici.

[4] Greenpeace Canada a récemment organisé à Ottawa, Montréal et Toronto trois activités mettant en lumière les risques de l’exploitation minière en eaux profondes et l’importance du soutien du Canada à un moratoire, ainsi que les appels lancés par les peuples du Pacifique en faveur d’une pause préventive de l’exploitation minière en eaux profondes.

Pour plus d’informations, veuillez contacter : 

Brandon Wei, Conseiller aux communications, Greenpeace Canada
[email protected]; +1 778 772-6138

NON à l’exploitation minière en eaux profondes

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