Briefing pour les médias : Reprise des négociations finales du Traité mondial sur les océans des Nations unies (20 février – 3 mars 2023)

  • Un traité mondial sur les océans ambitieux créerait un cadre légal permettant d’implémenter des zones entièrement protégées en haute mer. Ce traité est une étape cruciale vers la réalisation de l’objectif 30×30, qui consiste à protéger 30 % des océans de la planète d’ici 2030.
  • L’échec du dernier cycle de négociations a mis en péril l’objectif 30×30, qui a été convenu lors de la COP15 à Montréal en décembre 2022. Sans un traité mondial sur les océans ambitieux, il sera pratiquement impossible d’atteindre cet objectif en mer.
  • Les Nations unies ont suspendu la dernière session de négociation en août 2022, au lieu d’y mettre fin. Cette nuance a permis la tenue d’une session spéciale de reprise de l’IGC5, qui aura lieu du 20 février au 3 mars 2023.
  • Cette session, l’IG5 bis, donne aux gouvernements une dernière chance de conclure un traité avec  suffisamment de temps par la suite pour atteindre l’objectif de 30×30.
  • L’échec du dernier cycle de négociations est dû à la cupidité des pays du Nord – notamment l’UE, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada – et à leur incapacité à rechercher des compromis justes et acceptables sur le financement et le partage des avantages liés aux ressources génétiques marines.
  • Ces pays n’ont fait des compromis que dans les dernières 48 heures des négociations et ont offert trop peu, trop tard, pour que le traité soit conclu.
  • Pour conclure un traité, les membres de la coalition de haute ambition doivent proposer un compromis juste lors de la reprise des négociations. Cela signifie qu’ils doivent s’engager à apporter un soutien financier, scientifique et technique adéquat aux pays du Sud pour qu’ils puissent mettre le traité en pratique de manière équitable, soutenir la ratification rapide du traité et négocier un accord acceptable sur le partage des avantages monétaires.
  • Certaines nations comme la Russie, le Nicaragua et la Chine ont également continué à faire pression pour une prise de décision par consensus concernant les zones protégées, ce qui est totalement inefficace pour assurer la protection marine, comme on a pu le constater à la Commission de l’océan Antarctique (CCAMLR). Cela ne doit pas figurer dans le texte final du traité.
  • La Chine jouera également un rôle central dans les négociations, car elle exerce une influence considérable sur de nombreux pays en développement. La Chine a fait preuve d’une flexibilité bienvenue lors des dernières négociations sur les zones protégées, ce qui doit continuer. La Chine et l’UE sont en désaccord sur le sujet des ressources génétiques marines, et les deux parties doivent trouver un compromis pour aboutir à un traité.
  • Il est essentiel que tout dirigeant souhaitant être reconnu comme un champion des océans se présente aux négociations avec un compromis qui isole les gouvernements contre le Traité et persuade les pays encore hésitants à trouver un accord.

    Un traité mondial sur les océans ambitieux est un traité qui:

    Permet d’établir des sanctuaires marins entièrement ou hautement protégés en haute mer, sans limite de temps, et dont les mesures de gestion permettent d’atteindre les objectifs de conservation.
    Reconnaît la compétence d’une nouvelle Conférence des Parties (COP) à prendre des décisions par vote lorsqu’un consensus ne peut être atteint, sans possibilité pour les Parties de se soustraire aux obligations relatives aux AMP.
    Adopte une définition de l’aire marine protégée qui permet des sanctuaires entièrement protégés.
    N’exclut pas la pêche et autres activités extractives de son champ d’application.
    Permet à la Conférence des Parties d’agir rapidement et d’adopter des mesures d’urgence pour éviter les dommages à l’environnement en attendant l’établissement futur d’une zone protégée.
    Fixe comme objectif principal du traité l’établissement d’un réseau mondial d’aires protégées, offrant une voie vers des sanctuaires marins couvrant au moins 30% des océans d’ici 2030.
    Contribue à rendre le monde plus juste en garantissant que chacun bénéficie de l’océan qui nous appartient à toutes et tous, et reconnaît et renforce les droits des peuples autochtones et des communautés locales, tout en reconnaissant le rôle des connaissances traditionnelles comme étant essentiel à la protection de la biodiversité marine.

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    Contact:

    Brandon Wei, conseiller aux communications, Greenpeace Canada

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