Montréal, Québec – Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec) qui représente les travailleurs du secteur Énergie, de même que Équiterre, Greenpeace, Nature Québec, le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ) et le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) dévoilent les résultats troublants d’une nouvelle étude qui révèle qu’il pourrait en coûter jusqu’à 17% plus cher pour les consommateurs(trices) d’adhérer au nouveau programme biénergie électricité-gaz actuellement proposé par Hydro-Québec et Énergir plutôt que de se chauffer à l’électricité.  

L’étude, réalisée par Écohabitation à la demande des groupes, conclut que, pour les nouveaux bâtiments résidentiels unifamiliaux, la biénergie électricité-gaz coûte 17%* de plus qu’avec l’électricité au tarif Flex D d’Hydro-Québec, en utilisant un système de chauffage central avec accumulateur de chaleur et une thermopompe. Ces équipements permettent de décarboner les bâtiments tout en gérant efficacement les pointes de demande hivernale d’électricité, un enjeu pour Hydro-Québec.

De plus, l’étude d’Écohabitation mentionne qu’il  coûte jusqu’à deux fois plus cher de se chauffer au gaz comparativement à un système de chauffage électrique central avec accumulateur de chaleur et thermopompe à climat froid. 

L’étude vient donc régler la question, une fois pour toutes. Non seulement il y a des alternatives moins polluantes que le gaz et qui n’émettent aucun gaz à effet de serre, mais en plus, elles sont plus économiques pour le consommateur(trice). Dans ce contexte, il est inacceptable qu’Hydro-Québec fasse la promotion de la biénergie alors qu’elle connaît et maîtrise ces meilleures technologies. 

L’avantage concurrentiel de l’électricité pourrait d’ailleurs encore augmenter dans l’avenir puisque le prix du gaz naturel a doublé depuis le début de 2022.  Si son prix augmente encore, l’écart se creusera davantage. En cette période de forte inflation, le gouvernement doit rejeter les fausses solutions qui alourdissent le fardeau financier des Québécois(es) en plus de nuire à l’atteinte des cibles climatiques.

À la lumière de ces nouvelles révélations, nous demandons au gouvernement de retirer son soutien à la biénergie dans les bâtiments et de choisir une vraie solution gagnante pour le Québec.

Les Groupes rappellent que cette entente, approuvée par la Régie de l’énergie, prévoit notamment qu’Hydro-Québec augmente ses tarifs d’électricité pour compenser les pertes de revenus d’Énergir. À elle seule, cette compensation coûterait à terme 2,4 milliards de dollars aux clients d’Hydro-Québec. 

Des demandes de révision de la décision de la Régie ont été présentées par plusieurs organisations. Les audiences sur ces révisions s’amorcent aujourd’hui à la Régie de l’Énergie et dureront jusqu’au 28 octobre 2022. 

Citations : 


Le Comité Environnement, SCFP-Qc 

« L’argument principal d’Hydro-Québec selon lequel il n’y a pas d’alternative ne tient clairement plus la route. Si le but réel est de décarboner tout en prenant soin de la gestion de pointe, il y a une meilleure solution. »  

Jean-Pierre Finet, analyste, ROEÉ

« La biénergie au gaz naturel est un cadeau empoisonné aux clients actuels et futurs d’Énergir, et aux clients d’Hydro-Québec qui verront leur facture augmenter de 2,4$ milliards pour que celle des clients d’Énergir n’augmente pas trop. Et le gouvernement préfère subventionner la biénergie au gaz naturel moins rentable et moins propre que l’accumulation de chaleur plus rentable et plus propre. C’est le monde à l’envers.» 

Émile Boisseau-Bouvier, analyste des politiques climatiques, Équiterre

« L’inflation et les changements climatiques étaient deux des plus grandes priorités de la population québécoise lors des dernières élections. L’entente biénergie ne règle aucune des deux crises. C’est maintenant clair, il n’y a aucun avantage pour le consommateur à passer à la biénergie. Ça lui coûterait plus cher et ce serait plus polluant qu’un système tout électrique. »

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada

« D’un point de vue tant économique qu ‘environnemental, le programme de bi-énergie ne tient pas la route. Alors que nous sommes déjà frappés par des événements climatiques extrêmes comme le récent déluge à Montréal et la tempête Fiona, il est temps d’abolir ce genre de programme ainsi que toutes subventions qui favorisent la mise en place ou le maintien d’infrastructures et d’équipements liés aux énergies fossiles. »

Anne-Céline Guyon, chargée de projet experte climat, Nature Québec 

« Grâce à cette étude, nous avons maintenant l’heure juste. Aller vers la biénergie est non seulement un non sens sur le plan financier en alourdissant inutilement le coût de la facture énergétique des ménages mais également sur le plan de la fameuse gestion de la pointe de demande hivernale. Il est maintenant clair que la vraie solution se trouve dans les systèmes de chauffage central avec accumulateur de chaleur et thermopompe. Peut-on maintenant arrêter une bonne fois pour toute de perdre notre temps avec de fausses solutions ? » 

Jacques Rousseau, secrétaire général, Regroupement vigilance hydrocarbures Québec

« Dans l’intérêt public, celui des consommateurs actuels comme celui des générations futures, Hydro-Québec doit cesser de promouvoir la biénergie, une fausse solution qui, sur tous les plans, coûte trop cher aux Québécois. »

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*Erratum: une correction a été apportée en date du 2 novembre. Le pourcentage a été révisé depuis la publication originale. Il est maintenant quantifié à 17%. Ceci dit, les conclusions principales de l’étude restent les mêmes. Il est plus avantageux, en termes de dépenses d’exploitation, d’utiliser la combinaison thermopompe-accumulateur thermique que leur réciproque à la biénergie. L’erratum est accessible ici. Le rapport sera mis à jour dans la semaine.

Consultez le rapport complet ici.

Pour plus d’informations, veuillez communiquer avec: 

Jean-Pierre Finet, analyste, Regroupement des organismes environnementaux en énergie
514-515-1957 | [email protected]

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada
514-594-1221 | [email protected]

Mathilde Condrain-Morel, chargée des communications, Équiterre
514 605-2000 | [email protected] 

Gabriel Marquis, responsable des communications, Nature Québec
581-307-8613 | [email protected]

Emmanuel Patola, Comité Environnement, SCFP-Québec
514-777-9848 | [email protected]  

Jacques Rousseau, secrétaire général, Regroupement vigilance hydrocarbures Québec
438-394-3081 | [email protected] 

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