New York — Les négociations du traité des Nations unies sur les océans sont sur le point d’échouer à cause de la cupidité des pays de la coalition «High Ambition» et d’autres pays comme le Canada et les États-Unis. Ils ont donné la priorité aux hypothétiques profits  provenant des ressources génétiques marines plutôt qu’à la protection des océans. Ils sapent ainsi les progrès réalisés en matière d’aires marines protégées dans l’ébauche du  traité, et les négociations sont désormais vouées à l’échec.

La coalition «High Ambition» risque de ne pas tenir ses engagements en matière de protection des océans et de finaliser un traité en 2022. Non seulement les parties ne parviennent pas à finaliser le traité au cours de ce cycle de négociations, mais l’ambition du texte s’effrite à chaque minute. Nous sommes face à un traité qui aura du mal à tenir la promesse du 30×30 et qui pour le moment adopte une approche injuste et néocoloniale en refusant d’engager des fonds au profit de tous les pays. 

Sarah King, responsable de la campagne Océans et Plastiques de Greenpeace Canada, a déclaré :

« La ministre des Pêches et des Océans, Mme. Murray, est restée silencieuse lors des négociations de l’ONU qui détermineront le sort de la vie dans les deux tiers des océans de la planète et qui auront un impact sur nous toutes et tous. Au lieu de prendre une position forte, le Canada donne la priorité à d’hypothétiques profits futurs au détriment des gens et de notre planète bleue.

Je suis dégoûté à l’idée que cette occasion unique de contribuer à la récupération des pertes dévastatrices subies par les océans soit sur le point d’être gâchée. Les dirigeants sont pourtant conscients de la crise de la biodiversité marine et des données scientifiques qui mettent en garde contre les conséquences irréversibles des retards en matière de protection. Il est à la fois exaspérant et déchirant de savoir que des milliards de personnes et de nombreuses espèces dans le monde vont souffrir à cause de l’inertie politique. »

Laura Meller, de la campagne “Protect the Oceans” de Greenpeace, a déclaré depuis New York : 

« Les océans maintiennent toute la vie sur Terre, mais la cupidité de quelques pays signifie que ce cycle de négociations pour un traité des Nations unies sur les océans est maintenant voué à l’échec. La “High Ambition Coalition” a complètement échoué. Elle devrait s’appeler la “No Ambition Coalition”. Ils ont été obsédés par leurs hypothétiques profits, sapant ainsi tous les autres progrès réalisés lors de ces négociations. Si les ministres ne décrochent pas d’urgence le téléphone pour parler  à leurs homologues et ne parviennent pas à un accord, ce processus de traité échouera. 

Il y a moins de deux mois, j’étais à Lisbonne, à la conférence des Nations unies sur les océans, et j’écoutais ces dirigeants promettre qu’ils mettraient en place un traité mondial  sur les océans solide cette année. Aujourd’hui, nous sommes à New York et les dirigeants sont introuvables. Ils n’ont pas tenu leurs promesses.

Nous sommes tristes et en colère. Des milliards de personnes dépendent d’océans sains, et les dirigeants mondiaux les ont tous déçus. Il semble maintenant que la protection de 30% des océans du monde sera impossible. Les scientifiques affirment que c’est le minimum absolu pour protéger les océans, et l’échec de ces négociations mettra en péril les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de milliards de personnes. Nous sommes extrêmement déçus. »

En juin dernier, lors de la conférence des Nations unies sur les océans qui s’est tenue à Lisbonne, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a prévenu que l'»égoïsme» de certains pays entravait l’avancée de ces négociations. Lors de cette même conférence, les pays se sont engagés au plus haut niveau politique à élaborer un traité solide. Ils n’ont pas tenu leurs engagements. 

S’ils ne parviennent pas à s’entendre sur un traité en 2022, il sera pratiquement impossible de réaliser l’objectif 30×30, à savoir protéger 30 % des océans de la planète d’ici à 2030. Il reste encore deux jours complets de négociations. Les pourparlers étant voués à l’échec, les pays doivent maintenant agir de toute urgence, faire preuve de souplesse et trouver des compromis afin d’aboutir demain à un texte de traité solide. Les ministres doivent également appeler leurs homologues pour parvenir à un accord, faute de quoi les négociations échoueront.

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