Montréal –  Aujourd’hui, le groupe de travail III du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a remis aux gouvernements du monde entier la troisième partie du sixième rapport d’évaluation.

Axé sur les moyens d’atténuer les changements climatiques, le dernier rapport souligne que des solutions pour respecter la limite de réchauffement fixée par l’Accord de Paris existent. Cependant, elles ne se concrétiseront pas avec les politiques gouvernementales actuelles, qui nous conduisent à l’échec. C’est maintenant qu’il faut agir pour réduire de moitié les émissions mondiales d’ici à 2030 et se diriger vers des émissions nulles. 

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada:

« Nous n’avons plus une seconde à perdre et les gouvernements, les entreprises et les institutions financières n’ont plus d’excuses. L’une des façons pour le Canada d’en faire davantage est de réorienter les milliards qui vont en soutien aux énergies fossiles vers les solutions climatiques proposées par le GIEC. C’est une véritable honte que les cinq grandes banques canadiennes figurent parmi les 20 premiers bailleurs de fonds mondiaux des combustibles fossiles et que leur financement à cette industrie ait augmenté de 70% l’année dernière. Il n’y a aucune excuse pour injecter plus d’argent dans les combustibles fossiles alors que nous avons désespérément besoin d’investir dans un avenir plus propre et plus juste. »

Kaisa Kosonen, conseillère politique principale de Greenpeace Nordic, a déclaré :

« Les combustibles fossiles et l’argent qui y est investi sont à l’origine de la crise climatique, des conflits et des guerres, causant d’immenses souffrances aux populations du monde entier. Alors que nos dirigeant·es prétendent faire de leur mieux en matière de climat, les scientifiques viennent de prouver le contraire. Les gouvernements pourraient faire plusieurs fois plus, avec tellement d’avantages ! Ils et elles n’ont aucune excuse pour continuer à gaspiller de l’argent dans les combustibles fossiles qui ne profitent qu’à quelques-un·es. Il est temps d’arrêter de faire “mieux” et de commencer à faire suffisamment. 

Les menaces et les opportunités sont plus grandes que jamais. Tout comme le pouvoir des personnes qui s’unissent pour le changement. »

Selon le GIEC, il existe des solutions pour réduire au moins de moitié les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2030, conformément à la limite de réchauffement fixée par l’Accord de Paris. Plus de la moitié du potentiel de réduction des émissions est à faibles coûts, voire à coûts négatifs en raison des co-bénéfices qu’en tirerait la société. Outre le rôle vital du solaire, de l’éolien, de l’électrification et de l’efficacité énergétique, le rapport souligne l’importance de la restauration et de la protection des forêts et des autres écosystèmes naturels, de l’amélioration de la séquestration du carbone dans l’agriculture et de la modification des régimes alimentaires. Il existe de l’argent pour résoudre les problèmes, mais les financements publics et privés vont toujours plus aux combustibles fossiles qu’aux solutions climatiques. Pour parvenir aux réductions d’émissions nécessaires dans un avenir proche, les flux financiers vers les solutions devront se multiplier alors qu’ils devront cesser pour les combustibles fossiles, car il n’y a pas de place pour de nouvelles infrastructures liées aux énergies fossiles. 

Le rapport publié aujourd’hui confirme que les plans et politiques climatiques des pays ne sont pas conformes à la limite de réchauffement fixée par l’Accord de Paris, ce qui ne fait qu’accroître les inégalités et avoir un impact sur les communautés déjà rendues plus vulnérables par la crise climatique. Les conclusions du rapport fournissent un cadre aux gouvernements sur la manière de respecter les promesses faites l’année dernière à Glasgow lors du sommet des Nations unies sur le climat, où ils ont convenu de revoir leurs objectifs nationaux d’atténuation d’ici à la fin de 2022. C’est lors du prochain sommet, la COP27 qui se tiendra en Égypte plus tard dans l’année, que les pays devront répondre aux conclusions du GIEC sur l’inaction continue.

Le rapport du groupe de travail III est la troisième contribution à la sixième évaluation du GIEC et complète les rapports du groupe de travail I sur la science physique des changements climatiques et du groupe de travail II sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité. L’histoire complète du sixième rapport d’évaluation du GIEC sera résumée dans le rapport de synthèse en octobre.

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Principaux points à retenir du rapport du Groupe de travail III [En anglais seulement]

Images : Des images et des vidéos sur les impacts des changements climatiques sont disponibles sur la médiathèque de Greenpeace.

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Brandon Wei, Conseiller aux communications, Greenpeace Canada

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Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada

[email protected], +1 (514) 594-1221