Montréal – Le Groupe de travail II du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a présenté aujourd’hui aux gouvernements du monde entier sa dernière évaluation scientifique, la plus complète à ce jour, sur les impacts climatiques.

En se concentrant sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité, le rapport expose, avec des détails qui portent à réfléchir, la gravité des impacts des changements climatiques, qui sont déjà à l’origine de pertes et de dommages considérables pour les populations et les écosystèmes du monde entier et qui devraient s’aggraver avec tout réchauffement subséquent.

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada:

 « L’augmentation des risques que prévoit ce rapport donne froid dans le dos alors que les changements climatiques causent déjà d’importants dommages aux communautés et aux écosystèmes, et que le Canada n’est pas à l’abri comme l’ont démontré les récentes canicules meurtrières, feux de forêt et inondations. Ce rapport doit servir d’électrochoc pour tous les gouvernements qui doivent mettre en œuvre des changements systémiques sans précédent. Ils doivent assurer une élimination rapide de l’usage des combustibles fossiles et proposer une action climatique beaucoup plus ambitieuse et respectueuse des exigences de la science. »

Kaisa Kosonen, conseillère politique principale de Greenpeace Nordic, a déclaré :

« La lecture de ce rapport est très pénible. Mais ce n’est qu’en regardant ces faits en face, avec une honnêteté brutale, que nous pourrons trouver des solutions à la hauteur de l’ampleur de ces défis interconnectés. Il faut maintenant que tout le monde mette l’épaule à la roue ! Nous devons tout faire plus vite et plus intensément, à tous les niveaux, et ne laisser personne de côté. Les droits et les besoins des personnes les plus vulnérables doivent être placés au cœur et au centre de l’action climatique. C’est le moment de se lever, de voir grand et de s’unir. »

Depuis la précédente évaluation du GIEC, les risques climatiques apparaissent plus rapidement et s’aggraveront plus rapidement. Le GIEC constate que la mortalité due aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes a été 15 fois plus élevée dans les régions très vulnérables au cours de la dernière décennie, par rapport aux régions très peu vulnérables. Le rapport reconnaît également l’importance cruciale de combattre ensemble la crise du climat et celle de la nature qui sont interconnectées. Ce n’est qu’en protégeant et en restaurant les écosystèmes que nous pourrons renforcer leur résilience face au réchauffement et protéger tous les services qu’ils rendent et dont dépend le bien-être humain.

Le rapport du GIEC définira la politique climatique, que les dirigeants le veuillent ou non. L’année dernière, à Glasgow, lors du sommet de l’ONU sur le climat, les gouvernements ont admis qu’ils étaient loin d’en faire assez pour respecter la limite de réchauffement de 1,5°C fixée par l’Accord de Paris sur le climat, et ont convenu de revoir leurs objectifs nationaux d’ici à la fin de 2022. Le prochain sommet sur le climat, la COP27 qui se tiendra en Égypte plus tard cette année, sera l’occasion pour les pays de se pencher sur les conclusions actualisées du GIEC concernant l’écart croissant en matière d’adaptation, les pertes et dommages et les profondes injustices.

La contribution du Groupe de travail II à la sixième évaluation du GIEC sera suivie de la contribution du Groupe de travail III en avril, qui évaluera les moyens d’atténuer les changements climatiques. La vision complète du sixième rapport d’évaluation du GIEC sera ensuite résumée dans le rapport de synthèse en octobre.

Faits saillants :

  • Les preuves scientifiques sont sans équivoque : les changements climatiques représentent une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Tout retard supplémentaire dans la mise en œuvre d’une action mondiale concertée en matière d’adaptation et d’atténuation fera en sorte que la brève fenêtre d’opportunité, qui se referme rapidement, sera manquée, mettant en péril un avenir vivable et durable pour tous.
  • L’étendue et l’ampleur des impacts sur les écosystèmes sont plus importants que ceux estimés dans les évaluations précédentes. Les changements climatiques ont causé des dommages considérables, et des pertes de plus en plus irréversibles pour les écosystèmes terrestres d’eau douce et les écosystèmes marins côtiers et de haute mer. 
  • Environ la moitié de la population mondiale est actuellement confrontée à une grave pénurie d’eau pendant au moins une partie de l’année en raison de l’interaction des changements climatiques avec d’autres facteurs.

Pour l’Amérique du Nord, les principaux risques sont les suivants :

  • Des enjeux de santé mentale en lien avec le climat, de la mortalité et de la morbidité humaines dues à l’augmentation de la température moyenne, aux extrêmes météorologiques et climatiques, et aux divers risques climatiques.
  • Risque de dégradation des écosystèmes marins, côtiers et terrestres, y compris la perte de biodiversité, de fonction et de services de protection.
  • Risque pour les ressources en eau douce, avec des conséquences pour les écosystèmes, une réduction de la disponibilité des eaux de surface pour l’agriculture irriguée et d’autres utilisations humaines, et une dégradation de la qualité de l’eau.
  • Risque pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en raison des changements dans la productivité et l’accès à l’agriculture, au bétail, à la chasse, à la pêche et à l’aquaculture.
  • Risques pour le bien-être, les moyens de subsistance et les activités économiques dus aux risques climatiques en cascade et composés, y compris les risques pour les villes, les établissements et les infrastructures côtières dus à l’élévation du niveau de la mer.

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Principaux points à retenir du rapport du Groupe de travail II [En anglais seulement]

Images : Des images et des vidéos sur les impacts des changements climatiques sont disponibles sur la médiathèque de Greenpeace.

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Brandon Wei, Conseiller aux communications, Greenpeace Canada
[email protected], +1 778 772-6138

Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada
[email protected], +1 514 594-1221