(Montréal) – Selon un nouveau rapport de Greenpeace Canada et de l’organisation jeunesse Banking on a Better Future, le financement continu des combustibles fossiles par les banques canadiennes compromet leurs tentatives d’inciter les jeunes à rejoindre leur clientèle par le biais de commandites et de dons de bienfaisance. Le risque réputationnel est le plus élevé chez les jeunes, le groupe démographique clé ciblé par l’investissement des banques dans des œuvres de bienfaisance et des commandites, mais qui est aussi le plus préoccupé par les changements climatiques.

« Vous ne pouvez pas acheter notre silence », a déclaré Aliya Hirji, organisatrice au sein de Banking on a Better Future. « Les jeunes continueront à militer en faveur du désinvestissement et à se battre pour le monde que nous méritons. Nous remettre une partie infime du profit que vous avez accumulé en détruisant notre avenir n’est pas de la philanthropie, mais de l’hypocrisie. »

Le rapport, intitulé Votre argent n’achètera pas notre amour : Combustibles fossiles, jeunesse climatoconcernée et risque réputationnel dans le système bancaire canadien, expose la façon dont les banques canadiennes ciblent les jeunes par le biais de leurs programmes de commandite et de bienfaisance, tel que le programme Objectif avenir RBC dans lequel la banque a promis un investissement de 500 millions de dollars.

Un sondage réalisé dans le cadre du rapport a révélé que les jeunes sont le segment démographique le plus préoccupé par la contribution des banques aux changements climatiques et par l’obligation de respecter les droits des peuples autochtones. C’est aussi le groupe qui fait le moins confiance aux banques pour prendre les mesures nécessaires [1]. Selon une étude de 2018, les Canadien·nes de moins de 40 ans sont également plus susceptibles de changer leurs comptes d’institution, notamment en faveur d’une coopérative de crédit. Parallèlement, les Canadien·nes ont tendance à choisir une banque en étant jeune et à continuer de faire affaire avec elle pour le reste de leur vie. De ce fait, attirer et assurer la rétention des jeunes est essentiel pour les banques et le recrutement des client·es.

Tout au long de l’année passée, de jeunes activistes pour le climat ont organisé des manifestations pour perturber le statu quo maintenu par les banques. À l’occasion de la publication de ce rapport, Greenpeace et de jeunes bénévoles ont posé des affiches dans le centre-ville de Montréal et de Toronto pour sensibiliser les gens au rôle des banques dans le financement des combustibles fossiles [2]. 

« À une époque où le changement climatique suscite de plus en plus d’inquiétude, le soutien apporté par les banques canadiennes aux combustibles fossiles présente les mêmes risques réputationnels que le tabac il y a une génération », a déclaré Louis Couillard, qui se joint aux bénévoles de Greenpeace pour poser des affiches à Montréal. « Si les banques veulent éviter de subir la même stigmatisation que l’industrie du tabac, elles doivent laisser tomber les tactiques d’écoblanchiment et prendre des mesures concrètes en matière de changement climatique et de droits des peuples autochtones. »

Les banques canadiennes annonceront bientôt de nouveaux objectifs climatiques pour 2030. Elles ont néanmoins accordé plus de 800 milliards de dollars aux entreprises de combustibles fossiles depuis l’Accord de Paris sur le climat de 2016, et les 5 grandes banques canadiennes figurent toutes parmi les 25 plus grands bailleurs de fonds mondiaux des combustibles fossiles [3]. Pour être crédibles en tant que chef de file dans la lutte aux changements climatiques, Greenpeace et Banking on a Better Future affirment que les banques doivent s’engager à adopter des objectifs et des mesures fondées sur des données scientifiques garantissant une réduction absolue des émissions de gaz à effet de serre des projets et des entreprises qu’elles financent. Le respect du consentement libre, préalable et éclairé des peuples autochtones doit être une composante clé de ces plans. 

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Notes aux éditeur·rices : 

Rapport complet et sommaire exécutif

[1] Banks and climate change, sondage (anglais)

[2] Plus d’information à propos de l’activité d’affichage, blogue

[3] Les banques canadiennes vont à l’encontre de la science du climat en augmentant le financement des combustibles fossiles, rapport

Pour plus d’informations, contactez :

Laura Bergamo, conseillère aux communications, Greenpeace Canada

[email protected]; +1 (438) 928-5237 

Evelyn Austin, Banking on a Better Future 

[email protected]; +1 (519) 649-6381