Des scientifiques en Antarctique confirment la présence d’un refuge climatique dans la lointaine mer de Weddell

Des scientifiques de l’Université de Stony Brook qui participent à l’expédition de Greenpeace en Antarctique ont découvert que les vastes colonies de manchots Adélie dans la lointaine mer de Weddell sont restées stables au cours de la dernière décennie, fournissant ainsi de nouvelles preuves essentielles que ces zones demeurent un refuge climatique pour les manchots Adélie, une espèce sentinelle. 

Les colonies de manchots Adélie de Penguin Point, l’île du Diable et l’île Vortex ont toutes une taille à peu près similaire à celle observée lors du dernier recensement [1]. Des entretiens en direct de l’Antarctique sont disponibles sur demande.

Ces résultats renforcent la théorie qui suggère que la mer de Weddell pourrait constituer un abri important pour la faune face aux pires conséquences de la crise climatique. 

La mer de Weddell est le site potentiel d’une vaste aire marine protégée (AMP), proposée pour la première fois il y a près de dix ans par la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), mais qui n’a toujours pas été établie. Cette découverte confirme la nécessité urgente de protéger et de préserver la mer de Weddell alors que son écosystème est encore intact et fonctionnel.

Louisa Casson [2] a déclaré depuis le bord de l’Arctic Sunrise dans la mer de Weddell :

« Il est surprenant de constater que des secteurs de l’Antarctique sont encore à l’abri des pires impacts de la crise climatique. Les gouvernements doivent protéger cette région dès maintenant. L’année dernière, ils n’ont toujours pas réussi à accorder à la mer de Weddell la protection dont elle a besoin, dix ans après avoir promis de protéger l’océan Antarctique. Nous les sommons d’agir avant qu’il ne soit trop tard. »

La Dre Heather J. Lynch, professeure d’écologie et d’évolution à l’Université de Stony Brook, l’une des responsables de l’expédition, a déclaré : 

« La mer de Weddell n’est guère à l’abri du changement climatique, mais il semble que les manchots Adélie qui se reproduisent dans ce secteur restent à l’abri des pires menaces qui pèsent sur les populations qui déclinent si rapidement sur le côté ouest de la péninsule Antarctique – un endroit où le climat se fait de plus en plus doux. Notre compréhension de la biologie de ce paysage inhospitalier continue de progresser d’année en année, et tout ce que nous apprenons témoigne de la nécessité de lui accorder une protection. »

La semaine dernière, les scientifiques de l’Université de Stony Brook ont découvert une nouvelle colonie de reproduction de manchots papous sur l’Île Andersson. Cette découverte indique que l’écosystème côtier de la mer de Weddell est en train de changer, mais d’une manière qui ne semble pas avoir encore eu d’impact négatif sur les manchots Adélie, une espèce qui habite cette région depuis des siècles.

Casson a ajouté :

« Les refuges climatiques pour la faune et la flore nous donnent de l’espoir  – nous ne pouvons pas laisser l’arrivée d’industries destructrices le faire partir en fumée. Les gouvernements doivent agir pour protéger l’Antarctique et nos océans avant qu’il ne soit trop tard. Les ministres feignent de s’intéresser aux appels des scientifiques à protéger au moins un tiers des océans de la planète d’ici 2030, mais le temps presse. Nos océans ont besoin d’être protégés : les gouvernements doivent créer des sanctuaires océaniques en Antarctique et convenir d’un traité mondial sur les océans avant la fin de l’année. »

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Des photos et des vidéos sont disponibles ici.

Notes :

[1] Les scientifiques ont dénombré 21 500 poussins Adélie à Penguin Point, 11 978 sur l’île du Diable et 6397 sur l’île Vortex. Tous ont été recensés pour la dernière fois avant 2010.

[2] Louisa Casson est chargée de campagne Océans chez Greenpeace UK et l’une des responsables de l’expédition

Contact :

Julia Zanolli, Responsable des communications globales, Campagne Protégeons les océans : [email protected] / +44 7971 769 107

James Hanson, Agent des communications à bord de l’Arctic Sunrise : [email protected]