Une équipe de recherche de l’Université de Stony Brook a découvert dans l’Antarctique de nouvelles colonies de manchots dont la communauté scientifique ignorait l’existence jusqu’à présent. En plus d’une nouvelle colonie de manchots papous jamais recensée auparavant sur l’île Andersson, à l’est de la péninsule Antarctique, la présence de manchots papous a été constatée pour la première fois sur un archipel inexploré situé au large de la pointe nord de la péninsule Antarctique.

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Il s’agit de l’un des cas répertoriés les plus au sud d’accouplement de manchots papous sur la côte est de la péninsule Antarctique. Jusqu’à récemment, il faisait beaucoup trop froid pour que le manchot papou, qui fréquente les régions plus tempérées, puisse pouvoir élever des poussins. Avant cette découverte, un seul nid de manchot papou avait été trouvé à cette latitude, mais l’équipe de recherche vient de repérer une colonie de 75 poussins papous sur l’île Andersson.

Les scientifiques, qui prennent part à une expédition de Greenpeace dans la région, ont trouvé une nouvelle preuve que les manchots papous – une espèce surtout présente dans les régions subantarctiques plus tempérées – continuent de se déplacer vers le sud alors que les impacts de la crise climatique se font ressentir sur le continent. 

Louisa Casson, chargée de campagne Protégeons les océans de Greenpeace [1] et présente à bord de l’Arctic Sunrise, a déclaré :

« Nous sommes témoins des contrecoups de la crise climatique. Dans l’Antarctique, l’un des endroits les plus reculés de la planète, nous constatons que cette espèce de manchot commence à peupler un nouvel habitat et à se reproduire plus au sud – une conséquence biologique de la fonte de la glace de mer. »

La Dre Heather J. Lynch, professeure d’écologie et d’évolution à l’Université de Stony Brook, l’une des responsables de l’expédition, a affirmé : 

« Au cours de cette expédition, nous étudions des parties de la péninsule Antarctique qui n’ont jamais été explorées en personne et où des colonies de manchots ont été repérées par satellite. Le fait de cartographier ces archipels éloignés nous permettra de mieux comprendre comment les manchots qui y vivent s’adaptent au changement climatique rapide. Tel que prévu, nous trouvons des manchots papous presque partout où nous regardons, ce qui prouve une fois de plus que les changements climatiques modifient sensiblement le mélange d’espèces qui peuplent la péninsule Antarctique. »

Les manchots sont une espèce sentinelle et un excellent indicateur de la santé de l’écosystème antarctique. Ils connaissent des changements importants dans cette région en raison des changements climatiques rapides et de la pêche industrielle. Une récente expédition en Antarctique a révélé que les populations des colonies de manchots à jugulaire de l’Île de l’Éléphant s’étaient effondrées et que certaines avaient perdu jusqu’à 77 % de leurs membres au cours des 50 dernières années.

Des scientifiques procèdent actuellement au tout premier décompte des colonies de manchots dans des îles éloignées de l’est de la péninsule Antarctique, ce qui permettra de pallier le manque de données essentielles sur le statut de cette espèce emblématique. Les gouvernements ont omis maintes fois de créer des sanctuaires océaniques dans les eaux antarctiques, laissant ces importants habitats de manchots sans protection. Les sanctuaires océaniques sont un outil essentiel pour aider la vie marine à composer avec les changements rapides.

« Nous devons faire de 2022 une année d’action. Les gouvernements doivent négocier un nouveau traité mondial sur les océans afin de protéger au moins 30 % des océans de la planète d’ici 2030, et ils doivent passer à l’action en protégeant les eaux de l’Antarctique. Les manchots et les communautés du monde entier ne peuvent pas attendre : les leaders politiques doivent s’occuper maintenant de la protection des océans », ajoute Casson.

La Journée de sensibilisation aux manchots a lieu aujourd’hui [20.01.22].

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Note : 

Louisa Casson est chargée de campagne Océans chez Greenpeace UK

Contact :

Julia Zanolli, Responsable des communications globales, Campagne Protégeons les océans : [email protected] / +44 7971 769 107

James Hanson, Agent des communications à bord de l’Arctic Sunrise : [email protected]