Montréal – En réaction au reportage Enquête diffusé hier sur les ondes de Radio-Canada, exposant de graves problématiques dans la gestion de la forêt publique québécoise,  Olivier Kölmel, chargé de campagne Nature & Alimentation pour Greenpeace Canada, a déclaré :

« L’idée que le ministère des forêts pourrait être à la solde des grandes compagnies forestières, notamment dans l’objectif de s’acheter des votes, est très inquiétante. Il est d’autant plus préoccupant d’entendre que le Ministre Dufour ne semble pas prendre ces allégations au sérieux. Les problèmes systémiques au sein de son ministère et la mauvaise gestion de la forêt ont des impacts directs sur la santé des communautés et de notre environnement. Greenpeace sonne l’alarme depuis des années à cet égard, mais aucun gouvernement n’a jusqu’à présent su démontrer l’audace et l’ambition nécessaires pour écouter les demandes de la population. Une enquête publique est bienvenue, et elle doit être accompagnée d’un grand ménage de printemps au Ministère, ainsi que d’une réforme de l’industrie. Peut-être que là le gouvernement sera réellement en mesure de répondre à la crise écologique et de résoudre le problème d’endettement perpétuel du MFFP.»

Greenpeace rappelle que la commission Coulombe de 2004 avait fait plusieurs recommandations pour répondre à de gros problèmes avec la gestion des forêts publiques. Une bonne part de celles-ci ont toutefois été ignorées. Le régime forestier est le fruit de cette commission, or son aspect écosystémique reste flou, étant un concept et non un objectif sur le terrain. En conséquence, on continue de voir  un  déclin continu de la biodiversité, une  perte de forêts primaires essentielles au combat climatique, et des projets d’aires protégées supplantés par la foresterie et l’extraction minière. 

Pour l’organisation, le Québec n’a pas une approche holistique de la gestion du territoire, ni une intégration systématique des besoins et droits des peuples autochtones. Déjà dans l’annonce du 17% de protection du territoire pour 2020, il a été possible de noter 83 propositions d’aires protégées ignorées, et aucune mention de l’objectif de restaurer 15% des écosystèmes dégradés. De plus, dans les dernières semaines, une panoplie de groupes de citoyens à travers la province, et même des maires, exhortent des changements de lois, afin de mieux protéger les milieux naturels et espaces verts urbains contre des projets de développement. Ces forêts et milieux naturels sont essentiels pour que le Québec atteigne ses objectifs climatiques, de biodiversité, et pour la santé des populations. Il est ainsi primordial que le gouvernement revoit ses priorités sur le plan législatif et opérationnel.  

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