La grille d’évaluation de Greenpeace donne des notes mitigées aux plans de relance «ambitieux mais incomplets» des libéraux

MONTRÉAL – Greenpeace dévoile aujourd’hui sa grille d’évaluation des plans et priorités présentés hier dans le discours du Trône. Celle-ci propose une analyse détaillée des différentes mesures annoncées afin de déterminer si les plans du gouvernement permettront ou non de réduire les inégalités et de régler la crise climatique.

Les Libéraux se sont penchés sur cinq des 21 politiques recommandées par Greenpeace, et ont carrément échoué dans cinq autres domaines clés (voir le classement général ici et l’analyse politique détaillée ici) . Dans la majorité des domaines, les Libéraux ont pris des engagements, mais n’ont pas fourni assez de détails afin que nos expert·es puissent déterminer si leurs plans passaient réellement le test. Comme prévu, les promesses d’expansion du filet de protection sociale et de justice pour les communautés touchées par la pandémie ont été privilégiées par rapport à des objectifs environnementaux plus ambitieux. Il est cependant notable qu’un engagement à faire des changements climatiques la pierre angulaire d’une stratégie visant à créer un million de nouveaux emplois a été une promesse remarquable.

Dans l’ensemble, le discours du Trône indique que les Libéraux ont un plan ambitieux mais incomplet quant à leur vision d’une relance verte et juste. Ils ont obtenu de meilleures notes qu’à leur habitude, mais le Cabinet devra faire preuve d’une plus grande ambition et établir une feuille de route claire pour répondre aux attentes des Canadien·nes en matière de changements sociaux et environnementaux.

Les expert·es de Greenpeace ont aussi fourni une analyse propre à leur domaine de spécialisation, notamment sur ce qui devrait se trouver dans les lettres de mandat ministériel et la mise à jour économique à venir cet automne.

Plus d’informations sur ces sujets et analyse complète ici.

Analyse de Sarah King, responsable de la campagne Océans & Plastique :

« Alors que le gouvernement a réaffirmé dans le discours du Trône sa volonté de bannir les plastiques à usage unique en 2021, nous avons maintenant besoin de s’assurer que les réglementations couvriront le large éventail de plastiques qui affectent nos communautés. De la production à l’élimination, le plastique pollue et menace notre santé et la biodiversité. Lutter contre la crise climatique signifie aussi que nous devons réduire la production pétrochimique et plastique, et dire au revoir au jetable. Nous avons besoin d’investir réellement dans des systèmes qui favorisent la réutilisation et l’atteinte d’objectifs “zéro déchet”, et qui peuvent être étendus pour aider à accélérer la transition vers une économie véritablement circulaire. »

Analyse de Shane Moffatt, responsable de la campagne Nature & Alimentation :

« Une chose que le discours du Trône a énoncé avec justesse, c’est à quel point la nature est essentielle aux yeux des Canadien·nes. Mais lorsqu’il s’agit de protéger l’environnement naturel du Canada, ce gouvernement est à la traîne. Recycler une vieille promesse de planter deux milliards d’arbres est loin d’être suffisant. Nous avons besoin d’un investissement massif dans les «emplois pour la nature», pour restaurer nos forêts, nos océans et nettoyer nos rivières. En même temps, de plus en plus de Canadien·nes souffrent de la faim, en particulier dans les communautés noires et autochtones à faible revenu. Il est donc profondément décevant que le discours n’ait pas fait mention d’un revenu de base universel, qui est essentiel pour lutter contre la pauvreté, cause première de la faim. » 

Analyse de Keith Stewart, stratège senior en énergie :

« Nombre des mesures liées à l’énergie annoncées dans le discours du Trône ont été reprises de la plateforme électorale de 2019 et du cadre pancanadien sur les changements climatiques de 2016. C’est pourquoi nous tenons à ce qu’elles soient mises en œuvre et non simplement proposées. Nous devons également aller plus loin. Le nouveau plan climatique devra «nous montrer les tonnes». Nous devons voir comment les mesures permettront d’obtenir des réductions suffisantes d’émissions pour combler l’écart, puis dépasser l’objectif actuel de 2030. » 

Analyse de Jesse Firempong, porte-parole en justice climatique:

« Bien que nous soutenions les plans visant à renforcer le filet de sécurité sociale et la résilience des communautés face au changement climatique, nous constatons également que les Libéraux ont manqué des occasions pour réaliser de vrais changements structurels. Un système plus solide de taxe pollueur-payeur et un plan concret pour mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles permettraient de libérer des fonds pour catalyser la décarbonisation et du coup faire en sorte que personne au Canada ne passe entre les mailles du filet de la pandémie ou de la crise climatique ». 

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Pour plus d’informations, contactez: 

Laura Bergamo, Greenpeace Canada

[email protected]; +1-438-928-5237