TORONTO Aujourd’hui, le gouvernement fédéral a annoncé de nouvelles mesures de soutien pour les grandes entreprises s’inscrivant dans le cadre du programme du Crédit d’urgence pour les grands employeurs (CUGE), qui inclut notamment des conditions sur l’emploi dans les entreprises, les dividendes et la rémunération des dirigeants, la fraude fiscale et la divulgation des risques liés aux changements climatiques.

Keith Stewart, Stratège senior en énergies chez Greenpeace Canada, a déclaré:

“Il n’y aura pas de retour à la normale. Nous devons reconstruire le Canada sur des bases plus justes et plus respectueuses de l’environnement. Cela doit commencer par la mise en place de conditions faites aux entreprises afin qu’elles s’adaptent dès maintenant aux nouvelles règles de l’après crise. Il faut que la mise en place de ces conditions soit vraiment efficace. Il semble ainsi logique que les compagnies qui recherchent du soutien public acceptent de limiter les dividendes et la rémunération des dirigeants, oublient les paradis fiscaux, et commencent enfin à aligner leur modèle d’affaire avec les objectifs du Canada en matière de changements climatiques. Les entreprises qui financent des campagnes qui s’opposent à la lutte contre les changements climatiques doivent être exclues du programme.”

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Note:

Extrait de la note d’information de Greenpeace Canada, 9 avril 2020: Recommandations pour une relance verte et juste

  • Les entreprises devraient avoir ou devraient produire un plan d’affaires durable avec une ligne directrice claire et crédible conduisant vers une véritable neutralité carbone en concordance avec l’engagement de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C tout en respectant les autres limites planétaires (y compris le zéro déchet). À titre d’exemple, un soutien aux constructeurs automobiles devrait inclure une exigence de plans crédibles pour éliminer progressivement la production de moteurs à combustion interne. 
  • Les entreprises bénéficiant de plans de relance ne devraient pas avoir de flux de liquidités vers les actionnaires (comme par exemple, des dividendes ou des rachats d’actions) ou de liquidités supplémentaires pour la direction (comme des primes ou des bonus).
  • Les entreprises bénéficiant de plans de sauvetage devraient maintenir leur niveaux d’emploi et leurs salaires (contrairement aux plans de relance de l’industrie automobile de 2009 qui ont entraîné des pertes d’emplois massives). Les salaires et les mesures connexes ne devraient pas être renégociés au détriment des travailleuses et travailleurs.Il ne devrait pas y avoir de changements désavantageux dans la représentation des travailleuses et travailleurs au sein des conseils d’administration ou autres organes décisionnels. 
  • Les entreprises bénéficiant d’un plan de relance devraient mettre fin à l’évasion fiscale et à l’évitement fiscal. Cela comprend la fin de l’utilisation des paradis fiscaux. 
  • En cas de nationalisation (partielle), les plans de relance doivent se faire aux prix courant des actifs – même s’ils sont fortement dépréciés – ou à des prix encore plus réduits. Le gouvernement fédéral devrait également utiliser son rôle de “propriétaire” pour internaliser des objectifs sociaux et environnementaux à même la gouvernance de l’entreprise.
  • Le soutien du gouvernement ne peut en aucun cas s’accompagner d’un affaiblissement des règles environnementales et sociales.

Pour plus d’informations, veuillez contacter : 

Laura Bergamo, Conseillère aux communications, Greenpeace Canada

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