Montréal – Un rapport de Greenpeace USA publié hier, Jeter l’avenir aux ordures : la crise de pollution plastique et les fausses solutions de l’industrie [1], met en garde contre les soi-disant solutions annoncées par les multinationales pour faire face à la crise de la pollution plastique. Ces fausses solutions, telles que le passage au papier, aux » bioplastiques «, ou encore le recyclage chimique, ne remettent aucunement en cause la culture du tout-jetable et détournent l’attention des véritables solutions qui devraient plutôt privilégier la réutilisation. 

« Malgré les recherches scientifiques et la prise de conscience entourant les dommages irréversibles causés par le plastique sur notre environnement, la production de plastique devrait augmenter considérablement dans les années à venir », a déclaré Ivy Schlegel, spécialiste de recherche auprès de Greenpeace USA et autrice du rapport. 

« Les alternatives soi-disant durables promues par les multinationales fabricantes de produits de grande consommation causeront des pressions inacceptables sur des ressources naturelles déjà surexploitées, telles que les forêts et les terres agricoles. Pour résoudre la crise de la pollution plastique, les entreprises doivent repenser entièrement leur systèmes d’emballages et de distribution et investir considérablement dans les solutions axées sur la réutilisation. »

Bon nombre de ces multinationales, incluant Nestlé, Unilever, PepsiCo et Procter & Gamble, ont fait connaître leur intention d’augmenter la part d’emballages plastiques recyclables, réutilisables, compostables ou fabriqués à partir de matières recyclées. Dans le  même temps, ces compagnies comptent tout de même poursuivre, voire accroître, la fabrication de produits emballés dans du plastique à usage unique ou dans des emballages fabriqués à partir d’autres matériaux, eux aussi jetables.

Le rapport révèle que les entreprises investissent dans des technologies émergentes et risquées de «recyclage» chimique qui offrent de faux espoirs et maintiennent la demande d’emballages plastiques. Les entreprises ont masqué les véritables impacts de l’emballage derrière des termes de marketing confus, un langage de durabilité et des alliances industrielles, espérant que les consommateurs continueront de croire que le plastique peut être amélioré. Ces allégations trompeuses selon lesquelles un produit est compostable, biodégradable ou bio-sourcé (d’origine végétale) ne signifient pas que ce produit est bon pour l’environnement ou qu’il réduit la pollution plastique. 

« L’indignation croissante du public à l’égard de la pollution plastique et du suremballage pousse les entreprises dans le monde entier à chercher des alternatives. Malheureusement, et malgré leurs moyens considérables, des compagnies comme Nestlé, Coca-Cola, ou Unilever continuent de privilégier les fausses solutions et la culture du jetable. Or, un problème de cet ampleur ne se résoudra pas avec les modes de pensée qui l’ont engendré », a déclaré Agnès Le Rouzic, chargée de campagne Océans et Plastique chez Greenpeace Canada. « La transition vers les bioplastiques, le papier, les emballages « recyclables à 100 % », l’incinération et le recyclage chimique ne fera qu’aggraver cette crise environnementale. Nous ne verrons de réels changements que lorsque les grandes entreprises, y compris les chaînes de supermarchés canadiennes, feront l’effort de repenser leur modèle et donneront la priorité à des systèmes qui privilégient la réutilisation. »

D’ici fin 2019, la production et l’incinération de plastique émettra mondialement l’équivalent en carbone de 189 centrales thermiques alimentées au charbon. On estime qu’en 2050, il y aura 12 milliards de tonnes de déchets plastiques dans les milieux naturels. Bien que les entreprises reconnaissent la menace plastique, Greenpeace exige qu’elles aillent au-delà des solutions faciles qui nuisent davantage qu’elles ne résolvent la crise de pollution plastique. 

À ce jour, plus de 4 millions de personnes dans le monde ont exigé que les entreprises prennent des mesures pour mettre fin à la crise de la pollution plastique au travers de pétition ciblant les grands fabricants et les distributeurs. Au Canada, plus de 200 000 personnes ont signé une pétition de Greenpeace Canada demandant aux principales chaînes de supermarchés d’offrir une alternative au jetable.  

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Notes:

[1] Télécharger le rapport ici

Pour plus d’information, veuillez contacter

Capucine Dayen, Greenpeace USA Global Comms Lead for Plastics

[email protected]; +33 647 971 819


Marie-Christine Fiset, Directrice des communications, Greenpeace Canada
[email protected]; +1 514 972 6316